Ces moments de grâce de Yves Mwamba

Le chorégraphe Yves Mwamba épuise ses spectateurs ! A travers la danse, il donne à voir des moments de grâce et fantastiques, des moments de rêverie qui arrachent, le temps d’un spectacle de 1’20 mn, des vicissitudes existentielles et donnent la possibilité de penser un monde meilleur…demain en République démocratique du Congo (RD Congo).
Par Serges David, envoyé spécial à Marseille
Cette œuvre majeure « Voix intérieures » est présentée dans le cadre de la 16è édition du Festival, « Les rencontres à l’échelle » portée par Julie Kretzschmar à Marseille du 9 au 28 novembre 2021.
Le Festival a donné l’occasion à l’artiste congolais, basé en France, de mettre à la lumière blafarde du jour les incongruités et les absurdités du monde.
Commence alors une aventure tout sauf hilarante, rythmée et cadencée : Passent tour à tour le viol, la religion, le déni de justice, l’autocratie, le non-respect des droits de l’homme, autant des sujets clivants comme l’école, la santé, la mauvaise gouvernance, le social, etc. L’héroïne, car on allait oublier de vous le dire, est une militante activiste pour de vrai, avec le chorégraphe et le musicien, elle aussi dénonce sans filtres et sans tamis, les tares, la concussion, le népotisme et les taudis de son pays, la RDC.
Dans sa nouvelle création artistique fort judicieusement et si sobrement intitulée « Voix intérieures », le chorégraphe congolais Yves Mwamba s’allie la complicité d’un musicien Pytshens Kambilo et d’une militante activiste Rébecca Kabugho pour une ode à la vie.
Ces trois hérauts, à travers l’héroïne du spectacle, constatent avec le bon prétexte des pérégrinations artistiques, qu’un autre modèle sociétal et économique est envisageable, qu’une autre politique drapée du visage humain est à imaginer en RD Congo et plus globalement dans le monde.
A travers leurs gestuels détachés, qui courbent l’échine et qui finalement s’imbriquent, Mwamba et ses compagnons partent en odyssée. Ils témoignent de manière caustique la vie sous les Tropiques. Vie entre guillemets uniquement bordée que par la naissance et la mort…Vie tragique donc !
De fait, avec l’assemblage de la musique, de l’oralité et de la danse, sous l’oeil contemporain, le chorégraphe met en scène un récit débordant d’imagination (calquée sur le réel) et corrosif.
Ensemble, tous les trois mettent le doigt sur tout ce qui ne va pas dans leur pays. Pour cela, ils ont l’ingénieuse idée de se mettre dans la peau des gueux, des grabataires, des sans-dents et autres sans culottes.
Commence alors une aventure tout sauf hilarante, rythmée et cadencée : Passent tour à tour, le viol, la religion, le déni de justice, l’autocratie, le non-respect des droits de l’homme, autant de sujets clivants comme l’école, la santé, la mauvaise gouvernance, le social, etc. L’héroïne, car on allait oublier de vous le dire, est une militante activiste pour de vrai, avec le chorégraphe et le musicien, elle aussi dénonce sans filtres et sans tamis, les tares, la concussion, le népotisme et les taudis de son pays, la RDC.
Ce spectacle a ceci de mordant qu’il a été illustré par Rébecca Kabugho. Dans la vraie vie, elle a été arrêtée à l’âge de 22 ans pour son activisme.
«Voix intérieures » certes un brin poil à gratter, est un spectacle franchement qui a l’audace des ingénus et des êtres purs, et où l’imagination le dispute à la créativité…
Le spectacle a eu lieu le mardi 9 novembre à la Friche, la belle de mai à Marseille et est programmé le vendredi 12 et samedi 13 novembre au Carreau du Temple à Paris. Aucun prétexte pour le rater. Car comme le disent les organisateurs « Pour Yves Mwamba, danser résonne avec libération et contestation, invention en zone de turbulences. Entouré de figures militantes de R.D.C., le jeune chorégraphe fait entendre le chœur des voix et des mouvements citoyens dans une pièce de groupe où chacun.e depuis son langage initial et son engagement dans le monde, met en mouvement son corps et ses passions. Danser comme marque du vivant ». Alea jacta est !
@SD