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Base de loisir de Cergy-Pontoise : Entre joie et sensations fortes

  • Publiéjuillet 21, 2018

[Reportage] – Sous ses faux airs de camp retranché, la base de loisir de Cergy-Pontoise sait donner et recevoir. Elle a été précisément conçue pour permettre aux visiteurs et à la diaspora d’alterner, l’instant d’une journée,  joie doucereuse et sensations fortes.

Reportage de JO  

Dans une concentration sublime et une détermination estimable, Habout* habillé en combinaison de sécurité et casque jaunes tente de rester aussi longtemps sur la star des jeux de la base de loisir : Le Flyboard. Mais c’est connu, entre l’homme et la machine, force revient à la dernière citée.

Ma non troppo, dans un fracas dont seule l’eau a le secret, on entend un gros splash…Habout vient de tomber dans l’eau : Trois mètres de profondeur, et immédiatement, cent fois sur le métier, il remet son ouvrage. Le revoici qui part à l’assaut du Flyboard.

Pour profiter pleinement de la base de loisir de Cergy-Pontoise, l’expérience suggère et recommande d’y aller au moins sur deux jours. Le rapport qualité/prix est tout juste renversant comme les activités de la base : agréablement renversantes.

Au bout de quelques tentatives infructueuses, il jaillit soudain du fond de l’eau, soutenu par une machine qui le maintien à plus de trois mètres au-dessus du lac. Le voici à nouveau Habout sur les hauteurs de l’eau…en guise de réussite. Dix minutes se sont écoulées depuis le démarrage de son activité. Dix ininterrompues minutes à l’image d’une éternité.

Comme lui de nombreux visiteurs cosmopolites se rendent quasiment tous les jours notamment en période estivale pour profiter des installations de la base de loisir de Cergy-Pontoise. D’ailleurs après Habout, s’échauffe ici Abha* en combinaison jaune et casque blanc. Car à son tour, elle va défier le Flyboard.

La belle demoiselle, élancée, le courage en bandoulière, s’élance dans la bataille…Au terme d’un interminable bras de fer avec la machine, la charmante Abha, s’arrache de l’étreinte de l’eau et les bras ouverts, façon Christ, à plus de trois mètres de hauteur, savoure ce moment de victoire.

Oublié donc les splashs dans l’eau, tout ce qui compte à ce moment précis, c’est d’avoir partiellement vaincu la puissance du Flyboard inventé par Éric Duquenne et son équipe (NDLR : Lire trois questions à…Eric Duquenne)…

A l’entrée de la base, le royaume des enfants. Là tout est pensé, structuré et organisé de sorte à permettre aux enfants de s’amuser gaiement en toute sécurité. De petits trains, des manèges à chevaux, de vrais poneys, le nom « royaume des enfants » n’est assurément pas usurpé.

Entre les cris de joie et autres jeux de divertissement pour les mômes, voici Sin Dee*, en maillot bleu, combinaison et casque jaunes, qui – elle aussi – veut affronter, avec sa témérité, le Flyboard.

A l’image des autres, tout commence par un combat acharné entre la tentative de Sin Dee de garder son équilibre et en même temps de dompter le « monstre ». Peine perdue. Les différentes chutes dans le bassin d’eau attestent de la difficulté de l’exercice.

Puis dans un sursaut de détermination, elle parvient à se mettre à trois mètres de haut surplombant majestueusement le lac…face aux badauds qui regardent tout en filmant avec un téléphone mobile, ou qui avec des claps lui accordent leur soutien…

Le centre AeroScoot propriétaire du Flyboard a soigneusement étudié les prix de sorte à démocratiser un sport/jeu jusque-là réservé à une élite et aux plus riches. Ainsi pour le module « Jetovator », faut-il débourser 20 euros pour le baptême et 30 euros pour la session de 10 mn le vol.

Quant au module « Flyboard », le baptême revient à 30 euros et le vol de 10 mn 40 euros. Loin des prix des Jet-ski qui tournent autour de 400, 500 voire plus de 700 euros…Bien mieux, AeroScoot permet une session de 2h pour un tarif groupe de 280 euros.                    

A quelques encablures de là, de couleur jaune poussin, les petits canoës-kayak. Là encore la base de loisir, n’a pas fait dans la dentelle. Tout est soigneusement structuré pour éviter les éventuels accidents. Ainsi, des balises rouge-orangées déterminent-t-elles sur le bassin d’eau les endroits à ne pas dépasser avec les canoës-kayak.

Plusieurs équipes se forment pour utiliser des canoës d’une place, deux, voire trois places. Et lentement toutes s’ébranlent sur l’eau avec des pagaies reconnaissables à leur bruit caractéristique sur la flotte. Ici la sensation n’est certainement pas extrême, mais le visiteur peut voir la base de loisir sous un autre angle notamment la plage artificielle, les réalisations quasi-baroques de la salle de mariage, le sanctuaire du Flyboard. Et la course entre participants…   

Le centre AeroScoot propriétaire du Flyboard a soigneusement étudié les prix de sorte à démocratiser un sport/jeu jusque-là réservé à une élite et aux plus riches. Ainsi pour le module « Jetovator », faut-il débourser 20 euros pour le baptême et 30 euros pour la session de 10 mn le vol.

Qu’on ne s’y méprenne pas. A la base de loisir, tout n’est pas qu’aquatique. Des espaces assez vastes entre arbres et clairières sont aménagés pour permettre aux invités de se restaurer. Très vite, les barbecues au charbon sortent des coffres des voitures, des chaises, des nattes et autres tabourets permettent de planter le décor.

D’un bout à l’autre, de la fumée embaume les narines, témoignages éloquents de la cuisson des victuailles et autres volailles. On mange, on rigole, la musique à fond la caisse, les enfants dans tous les sens, jouent tendrement et souvent brutalement.

Plus haut, les amateurs des accrobranches sont au-dessus des têtes ramant péniblement entre des cordelettes et des parcours aériens prévus par la base à cet effet. En face visiblement un groupe d’amis aux pectoraux et autres muscles bodybuildés s’affairent autour d’un barbecue et de gros sacs servant à contenir les nombreux pains.

 

De son côté ABK jette un œil furtif sur les jus de fruits et ne résiste pas à la tentative de se servir, de se resservir, de se re-re servir. Bref de s’abreuver : « Le jus ? C’est son point faible… », note une voix discrète. Le soleil en ce moment-là est au zénith. De quoi donner une envie de plage. A la vitesse de l’envie, les amateurs enfilent les maillots de bain.

Tandis que ceux qui ont la sensation forte chevillée au corps se sont rencardés à la lisière de la plage pour faire ce qu’il est convenu d’appeler le Benji éjection. Qu’est-ce que c’est que ce jeu ? « Vous découvrirez cette activité novatrice en partant du sol pour être propulsé selon votre choix, de 5 m à 25 m de haut. Vous pourrez atteindre la cime des arbres en moins de 2 secondes. Le Benji éjection sur arbre, le plus haut de France, laisse à chaque voltigeur (et selon la hauteur qu’il choisit lui-même,) pleins de souvenirs d’apesanteur et d’accélérations, comme jamais vécus auparavant », s’enthousiasme la direction de Xtrem Aventures Cergy initiateur de l’activité. Ça c’est pour la version officielle. Mais dans la réalité, la sensation que procure le Benji éjection peut être qualifiée d’indicible et d’ineffable.

Le temps d’un clin d’œil, le voltigeur volontaire est propulsé à l’aide de solides élastiques de zéro à 25 mètres dans les cimes des arbres. La sensation, si c’est vrai qu’elle est incomparable, peut être toutefois qualifiée d’agréablement assommante. Frissons et frayeurs garanties (NDLR : Lire l’avis de Lou-Anne Ravel).      

Pour profiter pleinement de la base de loisir de Cergy-Pontoise, l’expérience suggère et recommande d’y aller au moins sur deux jours. Le rapport qualité/prix est tout juste renversant comme les activités de la base : agréablement renversantes.

*Tous les prénoms ont été changés

ENCADRE

Éric Duquenne, concepteur de AeroScoot

Comment en êtes-vous arrivés à la conception du Flyboard ?

Cela date de 2012. On avait pu importer un petit modèle tel que le Jetovator (une petite moto) qui normalement se connecte à un Jet-ski. On a découvert qu’il y avait beaucoup de contraintes avec le Jet-ski, beaucoup de frais, de nuisances, une mauvaise image un petit peu en France. Et nous avons créé un concept pour « monsieur-tout-le-monde », pour les familles et pour les adultes.

L’idée ? Un tour de manège qui dure 5, 10 mn et qui permet aux gens de découvrir une activité et d’avoir des sensations. On a passé une bonne année et demi à créer le concept, à trouver les puissances, la motorisation, et aujourd’hui on a deux motorisations.

La motorisation diesel et la motorisation électrique qu’on peut adapter sur n’importe quelle base où il y a suffisamment de profondeur d’environ 50-60 mètres de diamètre. On a un moniteur qui donne la puissance et la personne « vole »…On a fait des forfaits baptême et des forfaits 10 minutes. C’est largement suffisant en général pour découvrir. Comme beaucoup de sports, au bout de 10 mn, vous êtes fatigués.

Que gagnent les visiteurs à venir sur votre Flyboard ?

Ils repartent avec le sourire. Ils ont eu de l’adrénaline. Nous avons des modules qui s’adaptent à tout le monde. En France, les gens connaissent beaucoup le Flyboard, c’est comme un Skateboard ; ensuite on a le Jetovator (une petite moto) et cette année, on a le Flyfreedom, c’est un siège en fait.

Vous êtes comme dans une voiture avec deux freins en main ou comme dans un karting. Et vous pouvez voler au-dessus de l’eau. Aujourd’hui, cette activité nous permet de prendre des personnes à mobilité réduite. Elles peuvent pratiquer cette activité. A ce jour, nous avons d’excellents retours et de plus en plus de monde…

Quelles sont vos perspectives d’avenir ?  

Voilà trois ans que nous sommes dans l’île de loisir. On améliore notre concept tous les ans. Et l’île de loisir nous permet de rencontrer des gens comme visiteurs, d’avoir une bonne communication grâce à l’île de France…on fait venir quelques personnes qui souhaitent développer le concept dans leur base de loisir.

On veut développer ; mais dans l’immédiat, nous souhaitons d’abord montrer le panel des activités, prouver le fonctionnement, la rentabilité, la viabilité, la sécurité. C’est un sport qui est dit extrême et élitiste et nous arrivons à le démocratiser. Pour l’heure, on a des contacts (…) sur d’autres centres de loisir  (…) On est ouverts à toutes propositions, à partir du moment où il y a une base de loisir où un lac assez profond.

Les gens repartent toujours de chez nous avec le sourire, l’adrénaline et des sensations que vous ne trouverez nulle part ailleurs. Vous n’avez pas un Yacht, ou des Jet-ski sur la côte d’Azur pour faire ce genre de choses. Nous vous proposons (pour 20 ou 30 euros les 10 mn) de pouvoir voler au-dessus de l’eau. Il n’y a pas à réfléchir…

ENCADRE  

Benji-éjection : L’avis de Lou-Anne Ravel (salariée de la base de Cergy-Pontoise)

« Concrètement ici, on propose plusieurs activités dont le Benji éjection, un saut à l’élastique inversé qui procure des sensations assez fortes. Du coup, vous avez en matière de hauteur sur le Benji, de petit, moyen ou grand sauts. Au grand maximum, vous pouvez monter à 25 mètres de haut et vous avez deux sauts par personnes pour 14 euros. De plus, c’est loin d’être dangereux, tout a été changé, tout est neuf. Nous avons des techniciens qui viennent vérifier quasiment tous les mois que tout se passe bien. Nous n’avons vraiment aucun danger à ce niveau-là. Nous sommes ouverts toute la semaine de 10h à 18h, et le week-end de 10h à 19h ».   

Écrit par
ade

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