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VivaTech 2018 : L’Afrique remarquée

  • Publiéjuillet 27, 2018

De Douala où il conçoit son outil, il le développera au Kenya avant d’en installer la base à Marseille. Dans une Afrique où le taux de bancarisation ne dépasse pas les 16 %, le jeune camerounais fait la jonction entre le Mobile Money très répandu en Afrique et les systèmes modernes de paiement, permettant ainsi des achats en ligne depuis les tréfonds de toute campagne africaine.

De son côté, Sunubus permet, quant à elle à Dakar, de localiser les bus et lignes de transports urbains et interurbains alors qu’avec KEA Medical, le médecin d’origine béninoise Arielle Ahouansou lance la carte d’identité médicale universelle. À 25 ans, cette généraliste formée au Bénin veut ainsi « révolution avec des moyens modestes le système de santé africain ».

Les grands défis « Tech »

Bien sûr, les défis restent nombreux en Afrique. Le principal réside dans l’accès à l’internet. À peine le tiers de la population africaine peut accéder au Web. Seuls le Maroc (58 %) et la Tunisie (49 %) ont au moins la moitié de leurs populations connectées. Ensuite, les réseaux restent instables et le fossé numérique ne cesse de se creuser entre les pays, plaçant les disparités sur une échelle de 1 à 50. Si en termes de progression annuelle, certains pays comme le Mali (+18 %) ou le Cameroun (+16 %) font figure de bons élèves, d’autres sont encore trop loin.

L’Érythrée, le Burundi, la Somalie, la Guinée, le Niger ou le Tchad se stabilisent entre 2 % et 3 % de taux de progression chaque année mais globalement, « il y a de quoi avoir espoir » selon les organisateurs qui font remarquer que l’augmentation des internautes en Afrique est la plus impressionnante de la planète. « Une partie de la révolution numérique se joue en Afrique », commente Kabirou Mbodje, fondateur de Wari qui, avec un million de transactions quotidiennes, est devenu en une décennie l’un des principaux acteurs du transfert d’argent sur le continent.

Dans les 54 pays africains, 300 centres d’innovations ont été recensés et dans le projet qu’il met en oeuvre à la tête de l’Union africaine, Paul Kagamé insiste sur « le potentiel dont dispose le continent pour s’imposer comme un acteur incontournable de l’innovation mondiale ».

Plusieurs délégations africaines ont rendu, par leurs visites, hommage à la start-up sénégalaise l’Ownlabs qui venait de recevoir le convoité prix Ericsson innovation Awards 2018, une première pour une entreprise du continent.

Enfin, l’autre défi et pas des moindres est celui du financement. Le président français a saisi l’occasion pour annoncer un investissement imminent de 65 millions d’euros à travers l’AFD (Agence française de développement) au secours des start-up. En attendant, la plupart des entreprises présentes se plaignent de l’inattention des dirigeants de leurs pays, attitude qui se traduit par une fuite des « cerveaux numériques » vers le Maroc, la Tunisie, le Nigeria ou encore le Kenya.

L’implication des gouvernants

« Aucun continent n’est autant passionné que l’Afrique » a pourtant rappelé Stéphane Richard qui compare le continent avec l’Inde. Laquelle, avec un PIB presque identique à l’Afrique, présente une pénétration des services de téléphones mobiles deux fois supérieure.

Le PDG d’Orange a insisté sur le besoin de « canaliser les potentialités et atouts du continent au service d’un plan numérique cohérent ». Malheureusement, peu de pays s’engagent dans une politique de promotion des start-up. Ce que déplorent ces jeunes à qui il ne manque souvent qu’un coup de pouce pour avancer.

Dans ce domaine, Paul Kagamé entend donner l’impulsion via l’Union africaine : « Si nous ne poussons pas notre jeunesse dans la mondialisation numérique, elle sera à côté de la plaque et contre nous », a-t-il mis en garde lors de la visite du pavillon rwandais, en compagnie du président français.

Il a promis que le Rwanda usera de son leadership pour « pousser les autres pays en avant ». En attendant, dans la plupart des pays africains, les rares start-up qui s’en sortent n’y parviennent que par elles-mêmes. « On n’est jamais prophète chez soi, cela vaut pour les start-up ! », lâche Arielle Ahounasou dont l’invention médicale fait de fortes percées ailleurs sur le continent que dans son pays, le Bénin. 

Écrit par
African Business french

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