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Le nouveau visage de Ouagadougou

  • Publiéavril 10, 2018

Entre les lumières de Ouaga 2000 et le réaménagement de ses quartiers périurbains, la capitale poursuit sa transformation. Assainissement et desserte en eau potable, réorganisation de l’espace urbain et du secteur des transports, font l’objet de projets structurants.

Tiego Tiemtoré et Marie-France Réveillard

Ouagadougou variante de Wogo­dogo ou encore Woogrtenga – « Là où on reçoit des honneurs, du respect » – en langue locale, est située sur le plateau central dans la province du Kadiogo. De 1954 jusqu’à 1960, la popu­lation de la ville est passée de 30 000 à plus de 60 000 habitants. Elle compte aujourd’hui près de trois millions d’habitants. Affectée par un phénomène de périurbanisation et de fragmentation éco-paysagère, Ouagadou­gou abrite néanmoins, au Nord-Est, le Parc urbain Bangr Weoogo d’une superficie de 265 ha, qui représente la première rétroces­sion foncière forestière de l’État à une collec­tivité locale dans le cadre de la politique de décentralisation. Cet ancien massif forestier est devenu le poumon de la ville.

Centre économique burkinabè, Ouagadougou se partage les sièges des plus grandes entreprises du pays (Cimfaso, Brakina, Cogeb International, Dafani, Telmob, Ebomaf, Innofaso, etc.) avec Bobo-Dioulasso. Son économie est marquée par le secteur informel.

Le secteur tertiaire prédomine, consti­tué des services marchands (commerce et banques, restauration, transport et services hôteliers et administratifs) alors que le secteur secondaire est représenté par l’industrie et l’artisanat. Plusieurs activités industrielles sont pratiquées dans les zones de Kossodo et de Gounghin. Enfin, l’artisanat qui occupe une place importante, relève de la microentreprise.

En quelques années, la ville s’est moder­nisée, résultat du Schéma directeur d’aména­gement du Grand Ouaga (Sdago). Le marché de l’immobilier a le vent en poupe et le tissu commercial se renforce. En avril 2017, la construction d’un centre commercial Prima Center, du groupe ivoirien Hyjazi, au sein de la Zone d’activités commerciales et adminis­tratives (ZACA), a été lancée pour un coût estimé à 7 milliards de F.CFA (10,7 millions d’euros) et ouvrira ses portes courant 2019, générant 1 000 emplois directs.

L’attractivité de la vie culturelle : le village artisanal, le Laongo sculpture symposium, les marchés et le célèbre Fespaco attirent les touristes, accueillis dans les complexes hôteliers (Sopatel Silmande, Palm Beach, Splendid, etc.)

« Ouaga 2000 » : la vitrine ouagalaise

Lors de la 5e édition d’Africallia en février 2018, le forum ouest-africain de développement des entreprises, la construc­tion d’un parc d’attractions futuriste a été annoncée. Bâti sur 8 ha dans l’enceinte du Musée national pour un coût de 3,2 milliards de F.CFA, financé sous forme de partenariat public-privé de type BOT (Build-Operate- Transfer), il devrait ouvrir ses portes en 2025.

Longtemps, la capitale reste un grand « bourg » qui se transforme dans les années 1990 et dont les travaux s’accélèrent dans les années 2000. Dès 1996 émerge au Sud-Est, la « ville nouvelle » de la capitale : « Ouaga 2000 ». Le no man’s land devient la vitrine du « luxe » et abrite des emblèmes de la ville à l’instar de l’Hôtel 5-étoiles Laico ou du El Fateh Center. Il compte de nombreux ministères et ambas­sades et aussi le nouveau palais présiden­tiel (Palais Kosyam), le palais des sports, le Mémorial aux héros nationaux, financés par la Libyan Arab African Investment Company.

On y trouve les sièges des principales entreprises ou des banques et aussi le palais de Justice. Critiqué pour son opulence dans une capitale frappée par la pauvreté, le quar­tier a néanmoins le mérite de désengorger la capitale (en parallèle à la ZACA, située en centre-ville), déclassant l’historique quartier de Bangr-Wéogo, au nord-est de la ville.

Ouaga 2000 accueille l’essentiel des hauts fonctionnaires et des personnalités politiques. L’Ivoirien Guillaume Soro ou le Mauritanien Moustapha Chafi, y disposent de villas somp­tueuses, dissimulées derrière d’imposants murs de béton, et l’ancien président guinéen Moussa Dadis Camara, en exil depuis 2010, y trouve refuge.

La rénovation des axes routiers

Pour répondre aux besoins de ses habi­tants, les services haut de gamme se multi­plient : écoles et cliniques privées, restau­rants et salons de beauté. Le prix du mètre carré à l’achat s’est envolé, passant de 16 000 F.CFA en 1999 à plus de 50 000 F.CFA selon la Société nationale d’aménagement des terrains urbains (Sonatur).

En dix ans, la capitale burkinabè a vu ses infrastructures routières se développer. Toutefois, leur entretien pose encore problème et la ville reflète la situation des infrastructures routières à l’échelle nationale. En dehors du boulevard Charles-de-Gaulle, passant par le Musée national et le boulevard Mouammar- Kadhafi jusqu’au Palais de Kosyam, les autres axes bitumés sont en mauvais état. Défaut de construction ou manque d’entretien contraignent les Ouagalais à utiliser des pneus pour couvrir les brèches sur la chaussée… En saison des pluies, la circulation peut s’avérer dangereuse, malgré la multiplication des dos d’ânes qui ponctuent la capitale…

Néanmoins, sur l’avenue de la Bonté- Dima à Tanghin jusqu’au quartier Somgandé, sur la rue du Commandant Moumouni- Ouédraogo à Tampouy ou encore sur la rue Joseph-Ouédraogo à Samandin, la circula­tion est aujourd’hui fluide grâce aux réno­vations conduites dans le cadre du projet de développement durable de Ouagadougou, lancé en 2014.

En 2016, le ministère des Infrastructures a lancé un programme d’urgence visant la réha­bilitation de l’ensemble du réseau routier.

Près du tiers de la population de Ouagadougou vit dans les quartiers périphé­riques et occupe 40 % du territoire commu­nal. Pour leur faciliter l’accès au centre-ville, la commune et ses partenaires ont élaboré le plan de désenclavement des quartiers péri­phériques, soutenu par l’AFD (Agence fran­çaise de développement) en 2017, à hauteur de 52,5 milliards de F.CFA (80 millions d’eu­ros) dans le cadre du 2e Projet de développe­ment durable de Ouagadougou (PDDO 2).

Écrit par
African Business french

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