Une académie des finances publiques

La Banque africaine de développement va chapeauter la création d’une académie virtuelle de gestion des finances publiques pour l’Afrique. Cette structure sera une plateforme virtuelle de renforcement des capacités des pays africains.
Par Paule Fax
Permettre une vision d’ensemble du cycle et de l’écosystème de la gestion des finances publiques. Telle sera la tâche de l’Académie virtuelle de gestion des finances publiques PFMA en anglais). Cette structure sera un appui sous forme de formation, d’assistance technique et de dialogue politique donné aux pays par le biais de programmes de renforcement de capacités structurés, ciblés et dédiés.
La BAD se penche aussi sur les compétences financières des villes africaines. Elle lance l’Initiative pour les directeurs financiers municipaux. Cette structure permettra aux villes de mieux tirer parti des marchés financiers afin de financer leurs infrastructures locales et leurs projets de développement.
L’académie hébergée au sein de l’Institut africain de développement du Groupe de la BAD (Banque africaine de développement) approfondira le partenariat avec le FMI, la Banque mondiale et les pays africains pour améliorer les pratiques de gestion des finances publiques en Afrique. Les autres partenaires de mise en œuvre comprennent les principales institutions régionales de gestion des finances publiques, les centres régionaux d’assistance technique pour l’Afrique, les universités et instituts nationaux de formation à l’Administration publique.
Les modules de formation couvriront notamment : la macroéconomie et la planification, les prévisions et la modélisation de la politique budgétaire, la budgétisation prudentielle et la gestion des dépenses, la mobilisation des recettes intérieures et extérieures, la gestion de la dette et la transparence, les partenariats public-privé, le renforcement des systèmes de contrôle et de responsabilité supérieur, et la lutte contre la corruption et les flux financiers illicites. En outre, les questions transversales seront également prises en compte, notamment la gouvernance institutionnelle, juridique, réglementaire, les processus et capacités humaines.
Les bénéficiaires des formations couvrent l’ensemble de la fonction publique africaine. Ainsi, l’Académie accueillera les responsables techniques de la gestion des finances publiques et les hauts fonctionnaires des ministères des finances, de la planification nationale, des directions des budgets, de la gestion de la dette, et des agences génératrices de revenus, notamment les administrations fiscales et douanières.
Tirer parti des connaissances de chacun
En outre, l’Académie ciblera tous les fonctionnaires intervenant dans la chaîne des dépenses, les fonctionnaires des banques centrales et des ministères sectoriels, tel que celui de l’environnement. Sont également ciblés les agences concernées, les parlementaires, les universitaires, les dirigeants du secteur privé et les organisations de la société civile ainsi que les groupes de réflexion.
Kevin Chika Urama est, au sein de la BAD, chargé de la gouvernance économique et de la gestion des connaissances. « La création de l’Académie virtuelle de gestion des finances publiques pour l’Afrique contribuera grandement à combler les lacunes de longue date en matière de capacités dans les pratiques de gestion des finances publiques dans les pays africains. »
Cette structure « permettra à la Banque de tirer parti des ressources des banques multilatérales de développement sœurs, des institutions internationales et africaines de gestion des finances publiques, afin de fournir une formation de pointe, une assistance technique et des conseils en matière de politique, qui soient ancrés dans les réalités locales des pays africains », explique l’économiste.
Par ailleurs, la BAD se penche sur les compétences financières des villes africaines. Elle lance l’Initiative pour les directeurs financiers municipaux (Municipal CFO Initiative, en anglais), qui avait été présentée lors du sommet Africités de mai 2022.
Cette structure permettra aux villes de mieux tirer parti des marchés financiers afin de financer leurs infrastructures locales et leurs projets de développement. « Il est urgent que les infrastructures urbaines évoluent et se développent pour répondre à la demande des villes africaines qui s’urbanisent rapidement », explique-t-on, du côté de la BAD.
Ce type de programme de renforcement des capacités joue un rôle de catalyseur à long terme pour le développement des villes.
« Ce type de programme de renforcement des capacités joue un rôle de catalyseur à long terme pour le développement des villes, faisant des municipalités des interlocuteurs de poids pour un grand nombre de bailleurs de fonds », explique Alice Nabalamba, responsable du développement urbain au sein de la BAD.
Le programme débutera en septembre 2022 avec dix municipalités. Les agents financiers qui y prendront part acquerront des compétences en matière de finance, de comptabilité et de gestion de la dette et des risques afin d’améliorer la solvabilité de leurs villes. Les participants auront également l’occasion de visiter des places africaines, notamment la Bourse de Johannesbourg et la BRVM d’Abidjan.
@NA