Essor du Private Equity

Le Private Equity profite de l’essor économique africain de la dernière décennie, même s’il demeure largement en deçà des volumes des pays émergents. Rien ne s’oppose, pourtant, à son développement.
L’Afrique a tout à gagner du développement des fonds de Private Equity. Notamment ceux qui prévoient des investisseurs actifs, fournissent des ressources techniques ou de direction, lesquelles permettent de développer le capital humain et le savoir-faire de l’entreprise.
Ce mode de financement convient très bien aux spécificités africaines, considère ainsi Étienne Viard, directeur général de Proparco, relais financier de l’Agence française de développement (AFD) vers le secteur privé : « Pour cette région, le Private Equity est une formidable opportunité pour attirer de nouveaux investisseurs, qui confient leurs fonds à des équipes de gestion professionnelles et spécialisées. Pour de nombreuses entreprises de très grande taille ou en phase de création, il est un moyen d’accéder non seulement à des fonds propres, indispensables à leur croissance, mais également à un accompagnement rapproché en matière de définition de leur stratégie, d’amélioration de leur gouvernance, et d’accès à des réseaux professionnels internationaux. »
Les premiers fonds de Private Equity en Afrique sont apparus à l’initiative d’institutions financières internationales et régionales de développement, telles que l’International Finance Corporation (IFC/SFI, Groupe Banque mondiale), la Société néerlandaise pour le financement du développement (FMO), Proparco, la Banque européenne d’investissement (BEI) et la Commonwealth Development Corporation (CDC).
Escortées par la Banque ouest-africaine de développement et la Banque africaine de développement, elles ont insufflé l’élan nécessaire en tant qu’investisseurs, promoteurs et prestataires d’assistance technique.
Enregistrant un rapide essor en Afrique du Nord, les fonds de capital-investissement ont eu du mal à décoller en Afrique subsaharienne, où les spécificités et les contraintes rendaient les investissements plus coûteux. Aujourd’hui, la pratique bénéficie de l’ex- tension en zone francophone de l’activité des fonds anglo-saxons, qui ont d’abord investi en Afrique anglophone, avant d’étendre leur intérêt aux autres pays du continent.
Pour la Commission des Nations unies pour l’Afrique, l’enjeu est de taille : « Il est urgent d’injecter massivement des capitaux pour financer une série de projets cruciaux en Afrique dans des domaines tels que les infrastructures – avec une attention particulière au Programme de développement des infrastructures en Afrique (réseaux routiers et ferroviaires, énergie, eau, etc.) – l’exploitation des ressources minérales, l’agro-industrie, le développement industriel et la diversification économique en général. Ce type d’investissements pourrait s’avérer rentable pour des acteurs du capital-investissement et d’autres investisseurs, et contribuerait en même temps à sortir les gens de la pauvreté en créant les millions d’emplois si nécessaires à une population africaine croissante. »
Jusqu’à présent, l’Afrique du Sud, pays qui se rapproche le plus des standards et des pratiques financières anglo-saxonnes, a attiré les plus grands volumes de Private Equity en Afrique. Entre 2008 et 2010, l’Afrique du Sud représentait, en valeur, 57 % des opérations d’Afrique subsaharienne, et 44 % en nombre d’opérations.