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Un effort panafricain dans la protection des données

Un effort panafricain dans la protection des données
  • Publiémars 16, 2022

L’alliance Smart Africa et le Réseau africain des autorités de protection des données personnelles unissent leurs forces et leur leadership afin d’accélérer l’harmonisation des lois sur la protection des données personnelles en Afrique.

 

La protection des données est un enjeu majeur face à l’essor des nouveaux outils en ligne. C’est pourquoi l’alliance Smart Africa a conclu un protocole d’accord avec le Réseau africain des autorités de protection des données personnelles (RAPDP). Ce, afin de fournir un soutien institutionnel et de renforcer les capacités de mise en œuvre des autorités nationales africaines. Lors d’une rencontre professionnelle, au Maroc, en novembre 2021, les deux parties avaient conclu à la nécessité d’unir les forces dans ce domaine, et avaient alors décidé d’entamer des pourparlers.

Selon Smart Africa, « ce protocole d’accord jette les bases d’un véritable dialogue et d’une coopération panafricaine ». En effet, les deux partenaires entendent soutenir les stratégies nationales en matière de données et l’application des réglementations relatives à la protection des données. Il s’agit de créer un cadre harmonisé pour les politiques et les réglementations en la matière. Pour cela, il faut soutenir les États africains dans l’élaboration – ou la mise à jour – de la législation sur la protection de la vie privée et des données à caractère personnel. Et si besoin est, il faut aider les pays à se doter d’autorités compétentes. Justement, les deux partenaires vont élaborer et mener des modules conjoints de renforcement des capacités à ces autorités. La Smart Africa Digital Academy sera l’un des vecteurs de la mobilisation, « dans la mesure du possible ». Enfin, les signataires vont proposer des initiatives visant à renforcer la collaboration juridique entre les autorités africaines de protection des données afin de soutenir la digitalisation du continent.

Le fonds BLOC Smart Africa, géré par Bamboo Capital Partners, va prendre une participation de 300 000 euros au capital de Digitech, une start-up technologique d’assurance basée en Côte d’Ivoire.

Patricia Poku est directrice exécutive de la Commission nationale de protection des données du Ghana et présidente de RAPDP. « Notre organisation a franchi une nouvelle étape et est désormais prête à s’engager dans un partenariat aussi ambitieux », juge-t-elle. Ses équipes se déclarent « impatientes » de réaliser les engagements énoncés, « non seulement du point de vue de la gouvernance des données et de l’harmonisation juridique de la protection des données, mais aussi pour le développement d’une formation et d’une certification régionales pour les professionnels africains de la protection des données ». La responsable reconnaît qu’il faut « combler le déficit de compétences dans ce domaine ».

Faire de l’Afrique un espace sécurisé

De son côté, le directeur général de Smart Africa, Lacina Koné, juge que les pays africains doivent « travailler sur les capacités de mise en œuvre des politiques de protection des données et intensifier la collaboration panafricaine ». Sinon, prévient-il, « nos lois resteront des coquilles vides ». Ce protocole d’accord est conforme à la Convention de Malabo, ainsi qu’au nouveau cadre continental de politique des données de la Commission de l’Union africaine. « Il permettra de faciliter et d’accélérer l’harmonisation et la collaboration juridique entre nos pays membres. »

Avis partagé par Awa Ndiaye, présidente du CDP Sénégal : « Le protocole d’accord représente un cadre stratégique de conception et de partage entre les acteurs clés de la protection des données personnelles. Il s’inscrit dans la lignée des initiatives visant à faire de l’Afrique un espace sécurisé et propice à la transformation numérique. »

Par ailleurs, le fonds BLOC Smart Africa, géré par Bamboo Capital Partners, va prendre une participation de 300 000 euros au capital de Digitech, une start-up technologique d’assurance basée en Côte d’Ivoire. Il est rejoint dans son initiative par la société de capital-risque, Launch Africa Ventures.

Le produit du financement servira principalement à soutenir le développement et la commercialisation du logiciel de réassurance Hyperion 2.0, une solution automatisant les transactions entre assureurs et réassureurs. Cette solution utilise une technologie « infonuagique », c’est-à-dire que les données ne sont pas hébergées chez un assureur mais dans le Cloud.

La Côte d’Ivoire, en tant que l’un des premiers investisseurs, est « naturellement » le premier bénéficiaire, explique Lacina Koné, qui invite d’autres pays à le rejoindre. Bloc Smart Africa espère atteindre prochainement un capital de 100 millions d’euros.

Photo : Lacina Koné (Smart Africa) entouré de Awa Ndiaye (présidente du CDP Sénégal, à gauche) et Patricia Poku (présidente de NADPA/RAPDP, à droite).

Écrit par
Aude Darc

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