Top compagnies 250 : L’attente du rebond
Les secteurs dominants
Le secteur bancaire domine, avec une capitalisation boursière globale de 93 milliards de dollars. Étant donné la taille et du nombre de banques africaines cotées, ce n’est guère surprenant. Hormis quelques exceptions, notamment en Égypte, les banques d’État sont très minoritaires.
Comme le montre le palmarès des 100 premières banques d’Afrique réalisé par African Banker, la concurrence est de plus en plus vive au sein d’une industrie qui est essentielle à la santé économique du continent. Cela favorise la création de banques plus importantes, à la valeur plus élevée.
Les médias talonnent le secteur bancaire, en termes de valeur, avec 92 milliards $. C’est le résultat de l’essor rapide de Naspers mais aussi d’une plus grande maturité de l’industrie. Il y a vingt ans encore, les chaînes de télévision publiques et les journaux dominaient le secteur des médias dans la plupart des régions d’Afrique, mais la déréglementation et la libéralisation ont permis une concurrence plus vive et la prolifération du nombre de points de vente.
Les autres secteurs les mieux représentés dans notre tableau sont les métaux et minerais ; les textiles, vêtements et produits de luxe ; les télécommunications mobiles ; les assurances et les services financiers diversifiés.
On s’attendrait à ce que le secteur des télécommunications soit plus présent, compte tenu de l’essor des communications mobiles depuis vingt ans, mais de nombreux services sont fournis par des sociétés qui ne sont pas cotées sur les places africaines. Mécaniquement, la part des boissons dans notre Top 250 a plongé, passant de 115 milliards $ l’an dernier à 14 milliards cette année : outre l’absence de SAB Miller dans notre tableau cette année, le secteur a subi le tassement des dépenses des consommateurs.
De 110 milliards $ en 2016, la capitalisation boursière totale des sociétés dans le secteur des métaux et des minerais a chuté à 66 milliards $ cette année, suite à l’effondrement du prix des matières premières.
L’un des secteurs qui affiche la plus forte croissance est celui de la distribution des produits alimentaires et de première nécessité. Cette année, ce secteur pèse 27,9 milliards $ dans notre Top 250, contre 16,4 milliards $ l’an dernier. Il est dominé par les grandes enseignes de supermarché sud-africaines : Shoprite, Woolworths, Spar Group et Massmart, qui figurent au 18e, 32e, 56e et 72e rangs respectivement.
Les revenus du secteur du détail en Afrique et au Moyen-Orient ont augmenté de 19,1 % en un an. L’essor de la classe moyenne en Afrique a contribué à la modernisation du commerce de détail et de nombreuses économies africaines deviennent des marchés orientés sur la consommation.
Les plus grandes banques de notre palmarès continuent d’étendre leurs activités à travers le continent et le temps des grandes banques panafricaines se rapproche. Deux des banques les plus importantes, la marocaine Attijariwafa bank, au 19e rang, et la sud-africaine Standard Bank, au 8e rang, investissent en Côte d’Ivoire, un pays qui connaît une bonne reprise économique.
La filiale d’Attijariwafa, la Société ivoirienne de banque, a enregistré un résultat net de 17 milliards de F.CFA (25,9 millions d’euros) en 2016, soit 15 % de plus qu’en 2015. Comme d’autres banques marocaines, Attijariwafa génère une proportion plus importante de ses revenus à partir de ses activités dans d’autres pays d’Afrique.
D’autre part, Standard Bank a obtenu une licence d’exploitation pour s’implanter en Côte d’Ivoire. La société est aujourd’hui présente dans vingt marchés africains et compte utiliser son agence ivoirienne pour s’étendre dans les autres pays de la zone CFA.
LIRE LA SUITE DANS LA VERSION PAPIER DE AFRICAN BUSINESS N°51 de juillet-Août 2017. Zone CFA : 2 900 F. CFA. EN VENTE CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX.