Suicides et troubles de la santé : Ecobank prend position

Dans le monde, plus de 700 000 personnes se suicident chaque année et l’Afrique n’est en rien épargnée – c’est un problème majeur et croissant. Notre continent affiche aujourd’hui le taux de suicide le plus élevé au monde, soit 11,2 pour 100 000 habitants, et ce taux s’élève à 18,0 pour les hommes.
Par Adenike Laoye*
Dans certains pays d’Afrique, ce taux est encore plus élevé : au Lesotho, il atteint le chiffre horrifiant de 146,9 hommes pour 100 000 habitants.[i]
Il est alarmant de constater que, pour chaque suicide, il y a 20 autres tentatives. Pourtant, les suicides peuvent être évités, mais ils restent la quatrième cause de décès chez les personnes âgées de 15 à 29 ans.
À Ecobank, notre désir est de créer une Afrique où chacun a la possibilité d’avoir une vie saine, exempte de maladies et de souffrances évitables. Sensibiliser et contribuer à la prévention des troubles mentaux est un pas important vers la réalisation de cette ambition et permettra également de réduire les niveaux inacceptables de suicide.
Les problèmes de santé mentale sont l’une des principales causes de suicide, mais il en existe d’autres, notamment le deuil, les maltraitances, les conflits, la solitude et les traumatismes. Il est choquant de savoir que plus d’un milliard de personnes dans le monde sont atteintes d’une forme de trouble mental et que 81 % d’entre elles vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire[ii].
Par ailleurs, il ne fait aucun doute que les problèmes de santé mentale et les suicides ont été exacerbés par la distanciation sociale, l’isolement et la solitude imposés par la pandémie de Covid-19.
Les troubles de la santé mentale sont une maladie non transmissible (MNT) courante. La Journée mondiale de prévention du suicide, le 10 septembre, devrait bénéficier d’un large soutien. En outre, cette journée a lieu pendant la Semaine mondiale d’action contre les maladies non transmissibles (MNT), qui se déroule du 6 au 12 septembre.
À Ecobank, nous célébrons chaque année la Journée Ecobank, une journée au cours de laquelle la Banque et son personnel, donnent de leur temps aux communautés dans lesquelles la Banque opère sur l’ensemble de son réseau. Cette année est la dernière année de notre campagne sur trois ans de sensibilisation aux maladies non transmissibles et nous allons mettre l’accent sur la santé mentale.
Les troubles liés à la santé mentale ne devraient pas être tabous ou cachés – ils doivent être mieux compris. Lors de notre Journée Ecobank 2021, nous voulons sensibiliser et susciter la compassion pour les personnes souffrant de problèmes de santé mentale, tout en faisant passer le message que tout le monde peut être touché. En effet, une personne sur quatre risque d’être affectée à un moment ou à un autre de sa vie.
Parler de santé mentale ne devrait pas être difficile, et ce sujet est de plus en plus accepté. Récemment, des stars du sport ont abordé ouvertement leurs problèmes de santé mentale, comme Naomi Osaka, numéro trois mondiale de tennis féminin, et Simone Biles, qui a remporté 32 médailles olympiques et de championnat du monde de gymnastique. L’actrice et influenceuse sénégalaise Khalima Gadji a également évoqué ses problèmes de santé mentale.
Outre les pensées suicidaires, la maladie mentale peut être à l’origine de toute une série de problèmes, notamment la pauvreté, la perte de logement, ainsi que des difficultés sur le plan social, médical, financier et professionnel. En ce qui concerne ce dernier point, la santé mentale est l’une des principales causes d’absence pour congé-maladie et coûte des milliards de dollars aux économies chaque année.
La dépression est le trouble mental le plus courant, mais il en existe beaucoup d’autres, notamment le trouble bipolaire, la schizophrénie, la démence et les troubles du développement comme l’autisme. Cependant, il existe des traitements et des solutions.

L’accès à des soins de santé et à des services sociaux apportant un traitement et un accompagnement social est d’une importance capitale dans la lutte contre la santé mentale. De nombreux troubles de la santé mentale peuvent être bien traités et à un coût relativement faible. Cependant, beaucoup de personnes ayant besoin de soins n’y ont pas accès. C’est particulièrement le cas en Afrique, où les dépenses de santé, notamment pour les pathologies mentales, sont beaucoup trop faibles, en termes réels ou par rapport aux chiffres mondiaux. Il est urgent de mobiliser des fonds.
Dans l’idéal, les services de soins de santé mentale doivent être proposés à plusieurs niveaux, des services de base aux soins cliniques, et être immédiatement disponibles dans le cas de problème spécifique et urgent. Ces services doivent être facilement accessibles dans les communautés locales.
La prise en charge de la santé mentale nécessite une collaboration entre le secteur de la santé, les organismes de protection sociale, le système judiciaire et le monde du travail.
L’éducation a un rôle à jouer. Elle doit sensibiliser la population aux questions de santé mentale afin de réduire et d’éradiquer la discrimination, la stigmatisation et les violations des droits humains des personnes souffrant de troubles mentaux.
Nous devons également faire prendre conscience à chacun qu’un mode de vie sain contribue à prévenir les troubles mentaux. On sait que la consommation nocive d’alcool et la sédentarité augmentent le risque de souffrir d’une maladie mentale, ainsi que d’autres MNT. Pour prévenir les MNT en général, il est important d’avoir une alimentation saine et de ne pas fumer.
À Ecobank, notre désir est de créer une Afrique où chacun a la possibilité d’avoir une vie saine, exempte de maladies et de souffrances évitables. Sensibiliser et contribuer à la prévention des troubles mentaux est un pas important vers la réalisation de cette ambition et permettra également de réduire les niveaux inacceptables de suicide. Ensemble, nous sommes plus forts. Alors travaillons tous à bâtir l’Afrique que nous voulons.
AL
*Directrice de la Communication (Groupe Ecobank)
[i] Le suicide dans le monde en 2019 (Organisation mondiale de la santé)