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Crouse: Alliance Ecobank-Nedbank

Crouse: Alliance Ecobank-Nedbank
  • Publiénovembre 18, 2014

La banque sud-africaine Nedbank a acquis 20 % du capital d’Ecobank Transnational pour 493,4 millions $. Directeur exécutif de Nedbank, Smit Crouse, détaille les bouleversements profonds induits par cette opération, dont il est l’un des artisans.

Comment a débuté l’alliance entre Nedbank et Ecobank ?

Lorsque je suis entré chez Nedbank, début 2008, nous réflé­chissions déjà à notre positionnement dans le reste de l’Afrique. Nedbank était l’une des rares grandes banques sud-africaines peu présentes dans les autres pays du continent. Sa stratégie n’était pas claire.

Nedbank était réputée pour ses activités auprès des entre­prises et, pourtant, nous n’étions pas implantés dans les économies en plein essor où la plupart des multinationales voulaient s’installer, notamment en Afrique de l’Ouest et centrale.

Nous avions deux possibilités. La première consistait à suivre la voie classique, c’est-à-dire à acquérir des banques. Mais, à l’époque, surtout au Nigeria, il était difficile d’imaginer obtenir un retour sur investissement attractif à court ou à moyen terme. Nous avons donc opté pour une perspective à plus long terme. Nous voulions limiter les risques et adopter une stratégie d’expansion dans le reste de l’Afrique qui ne soit pas trop coûteuse.

Pourquoi Nedbank vous a chargé de l’implantation en Afrique, alors que vous êtes avocat et non banquier?

Justement ! Avant d’entrer chez Nedbank, je m’occupais de finances d’entreprise et j’étais spécialisé dans les fusions et acquisitions internationales, chez PwC. J’ai abordé la question d’un point de vue objectif, en évitant les lourdeurs administra­tives et les complexités que représente l’acquisition de banques, et cela s’est révélé être la bonne approche.

Nous avions besoin d’une stratégie défensive afin de préserver notre part de marché en Afrique du Sud dans le secteur corporate. Sans une présence plus importante dans le reste de l’Afrique, notre position était menacée. Nous avons accéléré le processus et étudié quels seraient les partenaires possibles.

 

Nous avions deux possibilités. La première consistait à suivre la voie classique, c’est-à-dire à acquérir des banques. Nous avons opté pour une perspective à plus long terme. Nous voulions limiter les risques et adopter une stratégie d’expansion dans le reste de l’Afrique qui ne soit pas trop coûteuse.

Qui a fait le premier geste ?

Notre président, Reuel Khoza, [l’homme d’affaires sud-africain qui s’est battu pour la liberation], a rencontré Arnold Ekpe. Nous connaissions l’ancien directeur général d’Ecobank depuis longtemps et l’idée d’une alliance gagnait du terrain. Nous envisagions un vaste réseau bancaire africain inégalable. Nous avons organisé une réunion avec Arnold Ekpe et son équipe. Nous voulions aborder la question de manière non conventionnelle : comment créer une institution de grande valeur, véritablement unique et durable ?

Quelle a été la suite ?

Nous avons défini trois phases. La première permettait aux clients d’accéder aux services des deux banques. La deuxième phase impliquait l’étude d’investissements communs dans certains pays. La troisième phase a consolidé l’alliance avec l’acquisition d’une participation dans la banque. Cela devait profiter non seulement aux clients mais aussi aux actionnaires de Nedbank, qui avaient ainsi l’opportunité d’obtenir des rende­ments diversifiés, notamment sur des marchés beaucoup plus dynamiques que l’Afrique du Sud. Nous avons défini les grandes lignes de notre alliance.

La relation entre les deux banques est fondée sur la réciprocité. Du jour au lendemain, alors que nous étions présents dans cinq pays seulement, nous avons pu annoncer que nous avions un réseau commun avec Ecobank dans plus de 30 pays. Néanmoins, sans investissements nouveaux, la mise en place d’une « banque unique » et d’une expérience client homogène constituait un véritable défi. Les deux institutions ont beaucoup investi dans cette relation.

 Nedbank a pu s’implanter rapidement dans 33 pays, mais qu’a apporté cette alliance avec Ecobank ?

Ecobank avait demandé un agrément pour l’ouver-ture d’un bureau de représentation en Afrique du Sud. Un grand nombre de multinationales et d’entreprises sud-africaines situées en Afrique du Sud voulaient s’étendre dans les pays d’Afrique médiane où Ecobank est présente.Ecobank s’est rendu compte que les activités de banque d’entreprise de Nedbank étaient très solides. Nous lui avons présenté tous nos clients corporate.

Très rapidement, Ecobank a proposé ses services à plus de 50 de nos entreprises clientes et a ouvert des centaines de comptes. Il s’agissait de grandes multinationales qui ont abandonné des banques internationales présentes en Afrique de l’Ouest au profit d’Ecobank. Du point de vue des revenus, Ecobank a certainement bénéficié de notre alliance.

Comment ont réagi les dirigeants de Nedbank ?

Ils voulaient des chiffres, ils voulaient savoir quels seraient les bénéfices de cette alliance. Je leur ai répondu que le nombre était de 33 ! Du jour au lendemain, nous étions passés de cinq pays à 33 pays. Peu importait l’argent gagné. Nous étions en train de construire une relation. Cette attitude a porté ses fruits.

Écrit par
ade

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