Révolution urbaine
L’ONU estime que, d’ici à 2030, certaines villes auront enregistré une croissance de 50 % et d’autres auront doublé de taille. Comment le continent peut-il faire face à cette révolution urbaine ?
Comme dans d’autres régions du monde, l’avenir de l’Afrique est urbain. Le continent compte d’ores et déjà 52 villes de plus de 1 million d’habitants et plus de 10 000 villes de taille moyenne ou petite, qui représentent environ 60% de la population urbaine. En d’autres termes, la plupart des citadins africains vivent dans des villes dont la population est inférieure à 500 000 habitants.
Les experts de la division population du département des Affaires économiques et sociales de l’ONU estiment qu’en 2035, la moitié de la population africaine, soit 800 millions de personnes, vivra dans des villes et qu’en 2050, cette proportion atteindra 60 %, soit 1,265 milliard de personnes. Déjà, les villes africaines produisent 60 % des richesses du continent.
Ces chiffres suscitent des sentiments contradictoires. Certains s’inquiètent de la capacité de l’Afrique à faire face à une telle croissance, qualifiée de « révolution urbaine », en raison des déficits déjà insupportables en matière d’infrastructures et de logements, de l’insuffisance des services municipaux et de systèmes viables de gouvernance locale. Néanmoins, la compétitivité des économies nationales dépend de plus en plus de l’efficacité des économies locales et régionales, stimulées par les villes de tailles diverses. Un nouveau modèle de développement place les villes et les collectivités locales au cœur de la transformation des sociétés africaines. C’est dans les villes africaines que se forge l’avenir du continent.
Pour la première fois l’an dernier, les secteurs public et privé se sont réunis à CapeTown pour discuter du développement urbain dans le cadre du Forum sur les infrastructures urbaines en Afrique.
La deuxième édition du Forum, qui sera organisée à Luanda, en Angola, les 19 et 20 janvier 2015, constituera une excellente occasion de profiter de l’expérience de ce pays face aux défis d’une urbanisation rapide. L’Angola a mis en œuvre un vaste programme de rénovation urbaine et compte réunir les meilleurs experts mondiaux dans le domaine de l’aménagement et du financement urbains pour dessiner l’avenir des villes, c’est-à-dire de l’avenir de l’Afrique.
Les “ Trophées Président José Eduardo dos Santos ” seront décernés aux maires les plus novateurs qui ont su faire progresser leur ville en matière de compétitivité, d’inclusion, de développement durable et de gouvernance. Ces Trophées, institués par le Comité exécutif des Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLUA), seront décernés tous les ans pour inciter les maires africains à faire preuve d’innovation dans la gestion des villes africaines.
Le prochain Forum des investissements dans l’infrastructure urbaine en Afrique sera le point de rencontre à Luanda de tous ceux pour qui il est important que le continent soit à la hauteur du défi de l’urbanisation rapide et du développement durable.