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Noubasra Natolban : « Uba a les moyens de faire plus »

  • Publiéjuin 19, 2018

À 53 ans, Noubasra Natolban (administrateur général d’UBA Tchad) a pris, début mars, les rênes de la filiale de United Bank for Africa (UBA). Une consécration pour ce passionné de finance dont la nouvelle mission est de consolider la place de sa banque sur l’échiquier national.

N’Djaména, Geoffroy Touroumbaye

Démocrate et rigoureux. Ainsi, se définit le nouveau patron d’UBA Tchad, premier Tchadien à diriger aujourd’hui une banque au capital entièrement étranger. Noubasra Natolban, qui remplace le Nigérian Aliyu Salami, est l’un des témoins et des principaux artisans de la belle aventure d’UBA au Tchad, qu’il a intégrée dès ses débuts en janvier 2009.

En neuf ans, il aura occupé tous les postes jusqu’au sommet : tout à tour directeur des opérations, directeur d’exploitation, directeur général adjoint (en charge de l’exploitation puis du secteur public), et aujourd’hui administrateur directeur général.

UBA Tchad a des milliers de clients auxquels elle rend des services via ses sept agences. La banque a pour but de doubler sa clientèle d’ici un an, en profitant du réseau de téléphonie mobile 3G du pays et en se concentrant sur les petites villes et les régions rurales.

Après 26 ans dans le monde des finances, ce transfuge de la Société Générale Tchad (SGT) et de la Société Générale de Banque au Cameroun (SGBC) sait que « la réussite est un fardeau qu’on crée et qu’il faut batailler dur, au quotidien et dans la crainte de Dieu, pour la maintenir ».

Il se remémore le long chemin parcouru, les obstacles surmontés, les doutes et les adversités vaincus, etc. « Nous vivons dans un environnement social où le système du pays ne vous permet pas de produire ce que vous êtes. Je le dis à mes jeunes frères qu’on a passé du temps à me reprocher, à me dire de ne pas faire ou de ne pas essayer, que c’est trop risqué, que ce n’est pas bon, que c’est impossible, que tu ne connais pas le milieu où tu vas, que ce sont des aventures, que tu vas regretter, etc. »

Mais Noubasra Natolban a cru en lui, se répétant toujours que « rien n’est donné ». « L’énergie que vous avez en vous, la confiance en vous, personne ne vous la prendra et personne ne peut l’avoir à votre place. Doutez chaque soir, mais réveillez-vous chaque matin avec plus d’énergie et d’enthousiasme », confie-t-il.

Un réseau en progression

Avec le même enthousiasme, le nouveau directeur général d’UBA connaît l’ampleur de ses nouvelles responsabilités : faire progresser sa banque. Neuf ans après sa création, UBA Tchad s’est taillé une belle place sur le marché bancaire du pays, avec sept agences dans le pays (six à N’Djaména et une à Moundou, la capitale économique).

« Notre réseau est en progression et suit le rythme normal de la vie économique du pays. L’objectif est de couvrir le territoire national », déclare Noubasra Natol­ban. Pour 2018, UBA a deux projets sous la main : s’implanter à Abéché (la grande ville de l’Est) et dans une ville du sud du pays en prospection. En 2019, la banque sera dans la région du lac Tchad et à Goz-Beida, ainsi de suite avec une remontée vers le nord du pays.

« Nous consoliderons nos forces et nos succès, en profitant des canaux à faible coût et à fort impact pour étendre notre portée dans le pays. À mesure que nous continuons de renforcer notre pénétration de l’économie tchadienne pour réaliser nos aspirations, en matière de taille et de part de marché, nous tirerons davantage profit des opportunités de synergie à travers le réseau de notre groupe. Nous nous appuierons sur les technologies et le dévouement de nos employés pour devenir la banque de choix au Tchad », explique le directeur général d’UBA Tchad.

Sa banque compte placer, d’ici fin 2018, 200 TPE (terminaux de paiement électroniques) et 35 GAB (guichets automatiques de banque), en plus de ceux existants. « Une gale­rie de GAB sera bientôt installée dans un quartier de N’Djamena. »

Le Tchad, très dépendant des recettes pétrolières, est exposé à des pressions importantes depuis la forte chute des cours, entamée en 2014. Les termes de l’échange se sont considérablement détériorés. Entre 2013 et 2017, le déficit des tran­sactions courantes y est passé de 1 % à 12 % et le déficit budgétaire de 2% à 9%.

Les déficits des transactions courantes ont été principalement financés par les réserves de change. Pourtant, les banques de la place continuent à résister à la crise. « Tant bien que mal, UBA se bat. Elle allait mieux se comporter et prétendre à une meilleure place dans la position des banques de la place, n’eut été cette crise que j’appelle la récession, qui a déjoué tout ».

Écrit par
African Banker

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