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Niger : Briser les freins à l’entrepreneuriat féminin

  • Publiémars 6, 2018

Face aux défis économiques qu’affrontent les femmes au Niger et aux enjeux environnementaux, Centre Oasis soutient l’insertion économique féminine, à travers l’entrepreneuriat.

Niamey, Sani Aboubacar

Amener les femmes à remonter vers un autre niveau entrepreneurial pour obtenir de meilleurs résul­tats et sensibiliser la population aux enjeux du développement durable, tels sont les défis que compte relever le Centre Oasis pour la promotion de l’en­trepreneuriat féminin au Niger.

Prenant sa source à Paris, Oasis est né de l’idée du groupe Veolia à travers sa filiale nigé­rienne, la Société d’exploitation des eaux du Niger (SEEN), qui entend développer, dans ce vaste pays du Sahel, la Recycle­rie, un espace d’échange et de promotion des enjeux de développement durable. Le groupe a été par la suite rejoint par l’association française Empow’Her qui oeuvre à l’autonomisation des femmes à travers l’entrepreneuriat.

« L’ensemble de ces corrélations est à la base de la naissance du Centre Oasis », explique Cissé Abdou- Salami, son directeur général. Un parte­nariat « unique » face à un défi immense. « L’Oasis dispose aussi d’un espace environ­nement, axé sur la sensibilisation à travers un potager éducatif visant à susciter l’inté­rêt de la population sur les enjeux environ­nementaux et tout ce qui est changement de comportement », ajoute-t-il, soulignant qu’environ 3 000 personnes seront sensi­bilisées chaque année.

Afin de favoriser l’éclosion d’un entrepreneuriat féminin dynamique, l’accent sera mis sur la formation et la sensibilisation. « Notre objectif premier est de créer un espace pour les femmes qui ont des idées ou qui ont déjà des activités et qui veulent suivre des formations pour améliorer leurs activités, ou pour toucher de nouvelles personnes qu’elles n’arrivent pas à atteindre », explique Cissé Abdou- Salami.

Le Niger entend, par ce genre d’initiatives, favoriser l’émergence de femmes entrepreneuses et, à la faveur d’un cadre nouveau d’accompagnement, leur permettre de porter leurs projets à une dimension supérieure. Il est vrai que la plupart des femmes « entrepreneuses » exercent à des niveaux faibles de revenus et peinent à développer leur affaire.

Former 10 000 femmes en trois ans

« L’objectif est d’arriver à former 10 000 femmes en trois ans et d’accompa­gner leurs entreprises », promet le direc­teur général du centre Oasis qui reste convaincu du bien-fondé de cet objectif, se basant sur une enquête menée auprès d’un échantillon de 1 000 femmes et dont les résultats se sont révélés concluants.

« Nous visons aussi bien la vendeuse de galette que la chef d’entreprise qui enregistre un chiffre d’affaires de 100 millions par mois ! », explique Cissé Abdou- Salami, qui met en avant le partenariat que son entreprise entretient avec les groupements de femmes. « Nous travaillons avec beaucoup d’ONG, de struc­tures qui existent sur place, parce qu’Oasis n’a pas pour objectif de se substituer à elles, mais plutôt de rassembler les actions qui sont sur le terrain».

Son optimisme se fonde sur les expé­riences de Empow’Her et de Veolia dans les domaines de l’agrobusiness, notamment, ainsi que sur l’appui technique des parte­naires nigériens comme l’ONG Jeunes volon­taires de l’environnement, apprécié pour sa « touche écolo ».

Bien sûr, de nombreux obstacles restent à surmonter dans un pays où l’entrepreneu­riat n’est pas aisé. Pourtant, « la femme est née naturellement entrepreneur. Et de par son rôle social, elle qui sait comment faire fructifier 500 F.CFA en 1 000 F.CFA ! », fait remarquer Aicha Macky, promotrice d’une entreprise de production audiovisuelle qui entend bénéficier du programme d’incubation offert par Oasis.

Outre le poids masculin qui empêche les femmes, mêmes dotées de compétences de se lancer dans les affaires, il faut ajouter l’accès au financement, le manque d’expé­rience et de formation et surtout la conci­liation travail-famille qui reste l’obstacle majeur pour les femmes entrepreneuses. « Les obstacles, ce sont également des préjugés sociaux et aussi les contraintes personnelles, nous comptons briser ces barrières à travers les sensibilisations », assure Cissé Abdou- Salami.

Ainsi, « Oasis est là pour accompa­gner ; nous aidons à comprendre comment gérer la famille tout en étant entrepreneur et comment aussi développer les idées en ne se fixant pas de limite », insiste-t-il. « Notre pays connaîtra un véritable essor écono­mique et social lorsque le génie créateur des femmes et leur capacité entrepreneuriale seront valorisés », soutient Salim Samira Ben Ousmane, promotrice du Salon natio­nal de l’entrepreeuariat pour la femme, dont la première édition s’est tenue en novembre 2017 à Niamey. 

Écrit par
Sani

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