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Monsieur énergies renouvelables

  • Publiéoctobre 26, 2015

Responsable du Centre régional pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique de la Cedeao, Bachir Ismael Ouédraogo est à la pointe du combat en Afrique de l’Ouest.

Titulaire d’un Ph. D en Économie des énergies renouvelables et changement climatique de l’université de Manchester (Angleterre), Bachir Ismaël Ouédraogo n’est pas devenu par hasard le coor­donnateur du tout nouveau Projet d’appui à l’entrepre­neuriat dans les énergies renouvelables de la Cedeao.

Motivé par la volonté de transférer ses compétences à ses concitoyens, il accepte de quitter son poste d’ensei­gnant-chercheur à l’université pour regagner le Burkina Faso. Dans son for intérieur, l’enseignant sait que « le futur énergétique appartient au solaire » ; il veut convaincre les autorités de son pays à s’y engager promptement.

Recruté par la Cedeao, il a la lourde tâche de conduire une initiative innovante, la Facilité d’appui aux entrepreneurs, à l’entrepreneuriat dans les énergies renouvelables de la Cedeao (FAEERC), lancée en avril 2015 à Ouagadougou. La Faeerc traduit la volonté des pays membres de faire du développe­ment des énergies renouvelables une option de premier choix, dans la réponse aux besoins énergétiques des populations.

Fruit d’un partenariat avec l’Institut internatio­nal d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE) de Ouagadougou et l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena) basée à Abu Dhabi, la Facilité a pour objectif d’accompagner dans la région les entrepreneurs du secteur des énergies renouvelables – en particulier l’énergie solaire – afin de renforcer leurs activités en vue de répondre efficacement aux besoins énergétiques des populations. « Le projet vise à soutenir le développement d’un marché durable pour les applications photovoltaïques avec ou sans connexion au réseau électrique. De ce fait, la Facilité assure un encadrement et un soutien technique aux entrepreneurs citoyens de la Cedeao et qui exercent déjà dans un pays membre, en leur fournissant l’expertise et les conseils nécessaires pour améliorer leur business plan, leurs projets et produits sur l’énergie solaire afin de les rendre plus attrayants pour un éventuel financement par les institutions financières partenaires », explique Bachir Ismael Ouédraogo.

 Garantir l’accès à tous

 Le comité technique de la Facilité a déjà sélec­tionné une soixantaine de candidatures de 12 pays de la Cedeao. Seuls 20 à 30 de ces projets pourront béné­ficier de l’appui du comité technique. Les investisseurs sous-régionaux du domaine des énergies renouvelables pourront également se tourner vers la Facilité pour une assistance en termes de renforcement de capacités et d’adaptation technologique. De plus, Bachir Ouédraogo a été chargé du lancement du projet Promotion d’un marché durable pour le photovoltaïque dans la région de la Cedeao (Prosper).

Ce projet ambitionne de renforcer la capacité des décideurs politiques, des régulateurs et représentants des services publics, les formateurs d’un centre d’incubation régional, et des responsables d’institutions financières, à accélérer le déploiement des énergies renouvelables, notamment le solaire. Bachir Ouédraogo est convaincu que les initiatives des pays de la Cedeao constituent « des pas importants » dans le droit fil de l’Objectif de développe­ment durable 7 (ODD 7) qui vise à « garantir à tous l’accès aux services énergétiques fiables, durables et modernes à un coût abordable », d’ici à 2030. « C’est dans l’optique d’amé­liorer la part des énergies renouvelables et de réduire le déficit énergétique que la Cedeao a décidé que tous les pays membres devraient augmenter leur investissement dans le domaine. Pour assurer un accès universel aux services énergétiques à l’horizon 2030, il est prévu que près de 75 % de la population rurale sera desservie par l’extension du réseau et environ 25 % par des mini-réseaux fonctionnant aux énergies renou­velables et des systèmes autonomes. »

Un soutien de taille

Grâce à un financement de 85,9 milliards de F. CFA, mis en août 2015 à la disposition de la Société africaine des biocarburants et des énergies renouvelables (Saber) par l’Union pour le développement des relations entre l’Italie et l’Afrique (Uni Africa), la sous-région devrait bénéficier d’initiatives pour la mise en oeuvre de projets liés aux éner­gies renouvelables. La convention prévoit l’identification de partenaires financiers et industriels et des partenariats entre les acteurs économiques italiens et africains.

Avec un capital détenu par 15 États et six institu­tions financières (BIDC, BOAD, Ecobank, Fagace, IEL et Nexim Bank), la Saber vise la promotion et le finan­cement des projets d’énergie renouvelable et d’efficacité énergétique dans les secteurs public et privé, le transfert de nouvelles technologies vertes pour le développement des industries des énergies renouvelables, le renforcement des capacités et les conseils aux gouvernements et au secteur privé pour tirer le maximum d’avantages des marchés d’énergies propres.

ENCADRE

Cedeao-Uemoa Défis communs

Au regard du faible taux d’accès (20 %) aux services énergétiques modernes dans les pays de la Cedeao, les initiatives ne manquent pas pour inverser la tendance. Ce qui justifie le lancement de la Facilité d’appui à l’entrepreneuriat dans les énergies renouvelables. La Commission de l’Uemoa multiplie les projets pour atteindre 82 % d’énergies vertes en 2030. C’est le cas de l’Initiative régionale pour l’énergie durable (IRED) mise en place en 2009, pour accélérer l’accès universel aux services énergétiques à un prix moyen abordable et contribuer à hauteur de 82 % de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique global de l’Union. C’est dans ce cadre que le Programme régional de développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (Prodere) est mis en oeuvre sur la période 2013-2017, pour 40 milliards de F.CFA. La Commission de l’Uemoa a commandité cette année une étude sur la définition d’un cadre réglementaire et incitatif pour le développement d’un marché régional des énergies renouvelables.

Écrit par
African Business french

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