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Mali : La centrale thermique de Kayes en travaux dès juillet

  • Publiéjuin 16, 2017

Le gouvernement se propose de porter le taux d’accès à l’électricité en 2018 à 89% en milieu urbain contre 80% en 2015, et à 31% en milieu rural contre 17%, indiquait le 12 juin le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga dans sa Déclaration de politique générale. La construction d’une nouvelle centrale dans l’ouest du pays s’inscrit parfaitement dans cet objectif.

Par Gérard Choisnet

African Infrastructure Investment Managers (AIIM), important investisseur sud-africain dans les infrastructures du continent, a acquis le 13 juin, à travers son 3ème African Infrastructure Investment Fund (AIIF 3), une participation de 44% dans Albatros Energy Mali.

Cette société de projet de droit malien va réaliser une centrale thermique de 90 MW à Médine, à 10 km au sud de Kayes, dans l’ouest du Mali, et non loin du poste de transformation de la Société de gestion de l’énergie de Manantali (SOGEM).

« Comme investisseurs à long terme dans les infrastructures, nous sommes enthousiastes sur les opportunités en Afrique de l’Ouest, en particulier l’Afrique de l’Ouest francophone », déclarait Jurie Swart, CEO de AIIM.

« Le taux de croissance du PIB du Mali est prévu se stabiliser à 5% sur les prochaines années, le pays est membre d’un système monétaire régional unifié lié à l’euro, et sa population s’accroit rapidement. Ce nouveau projet thermique, le premier projet électrique indépendant à être connecté sur le réseau national, fournira une source d’énergie indispensable permettant un accès accru à l’électricité pour les Maliens et la croissance des industries. »

Le Mali figure parmi les 25 pays les plus pauvres au monde et 25,6% seulement de ses 17,6 millions d’habitants ont accès à l’électricité, ce taux tombant à 15% en zone rurale, selon AIIM. La puissance installée actuelle ne s’élève qu’à 352 MW, et ce projet nouveau ajoutera 25% supplémentaires à ce potentiel, produisant assez d’électricité pour l’équivalent d’environ 780 000 ménages.

La construction de la centrale doit commencer dès juillet 2017 et devrait durer 16 mois. Une fois en service, l’électricité sera vendue à la compagnie nationale Energie du Mali (EDM) dans le cadre d’un contrat sur 20 ans.

Le financement du projet est assuré à travers une dette senior (70%) et par un mix d’actions ordinaires et de prêts actionnaires (30%), AIIM étant le principal actionnaire. Les autres investisseurs sont Redox Power Solutions qui a développé le projet, Burmeister & Wain Scandinavian Contractors (BWSC) et l’Investment Fund for Developing Countries (IFU) danois.

Les prêts seront accordés par la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), la Banque islamique de développement (BID) et sa filiale la Société islamique pour le développement du secteur privé (SID), le Fonds de l’OPEP pour le développement international, l’Emerging Africa Infrastructure Fund (EAIF) et l’organisme de garantie GuarantCo.   

L’entreprise danoise BWSC précise qu’elle a obtenu, « après plus de deux ans d’intenses efforts de développement du projet », un contrat de 90 millions d’euros pour construire cette centrale à haut rendement qui sera la plus efficace du Mali, et sera équipée de six groupes Caterpillar 16CM43 semi-rapides.

Outre la construction, BWSC exploitera et entretiendra la centrale pendant 13 ans au moins. L’investissement total est évalué à quelque 125 millions d’euros (82 milliards de F.CFA), dont 3,5 millions d’euros environ pour BWSC, qui devrait créer 300 emplois pendant la période de construction et 50 emplois permanents pour l’exploitation et la maintenance.

« La mise en service de cette centrale thermique à Kayes, en raison du potentiel minier exceptionnel et de la vitalité économique naissante de la région, cadre parfaitement avec la politique du gouvernement dont le but est le développement des infrastructures en énergie et voies de transport pour accompagner l’exploitation minière », déclarait le 17 février dernier à Paris le ministre de l’Energie et de l’eau, Malick Alhousseini, lors de la signature de la convention de financement et de l’accord direct du projet.

La centrale fournira de l’électricité principalement aux grandes mines d’or de cette région comme Sadiola, Yatela, Loulo, Tabacoto, à d’autres sites miniers en exploration avancée  qui entreront incessamment en production comme Kodieran, Gounkoto, Komana, Banankoro, Kobada, Nampala … et à la cimenterie en chantier de Gangontery.

AIIM, membre de Old Mutual Alternative Investments, investit dans le secteur des infrastructures africaines depuis l’an 2000 à travers sept fonds. La société gère actuellement 1,9 milliard de dollars d’actifs dans l’énergie, les télécommunications et les transports, avec des opérations dans 11 pays du continent. Son portefeuille énergie représente une puissance installée totale de 2 250 MW.

Écrit par
African Business french

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