Lénina Codjo, créatrice : La mode togolaise s’exporte aux États-Unis
Lénina Codjo incarne la nouvelle génération de Togolaises qui veulent colorer la mode mondiale avec des approches africaines originales.
Lomé, Edem Gadegbeku
En août 2017, Lomé va abriter la 16e édition du Forum de l’AGOA, la grand-messe regroupant les ministres du Commerce des pays africains éligibles au programme AGOA ainsi que leur homologue américain.
Plus de 1 000 participants provenant d’une quarantaine de pays sont attendus à ce rendez-vous économique, dont les entrepreneurs togolais attendent des retombées.
Promotrice de la marque de mode et d’accessoires Adjoasika Na Mawu, Lénina Codjo, jeune juriste spécialisée en droit des affaires et en fiscalité, s’est tournée vers la clientèle américaine en lançant sa marque grâce à un partenariat noué à Seattle.
Cette marque a été reconnue en 2015 par l’OAPI (Organisation africaine de la propriété intellectuelle). Lénina Codjo, silhouette fine, avait déjà séduit et fidélisé des clients en Europe et Afrique, grâce à la touche « afro-chic, style reflétant l’identité culturelle africaine et se voulant une réponse aux clichés qu’on donne habituellement de l’Afrique».
Bijoux en pagne, sacs, chaussures, vêtements, cadeaux d’affaires etc., sont les articles portant la griffe Adjoasika Na Mawu qui se veut en outre une valorisation originale du Made in Africa, et tout singulièrement de l’artisanat qui « ne bénéficie pas encore d’une juste et idoine promotion au Togo ».
L’originalité africaine
Les défis et exigences qu’impose l’AGOA aux produits textiles africains, de même que les opportunités qu’elle leur offre, constituent ainsi aux yeux de Lénina Codjo une occasion de faire entrer « l’art togolais dans une ère d’excellence ».
En 2016, c’est en participant à l’AWEP (African Women’s Entrepreneurship Program, programme du gouvernement américain destiné à valoriser le leadership féminin en Afrique), puis à l’AGOA Forum, que Lénina Codjo a découvert l’ampleur des opportunités offertes par le marché américain à l’artisanat africain.
Celle qui est entrée tardivement dans l’univers de la mode et des accessoires en se formant sur le tas, a ainsi pris pied dans quatre États américains.
Le déclic a été provoqué par le constat que « l’Afrique occidentale francophone est sous-représentée sur le segment de l’artisanat aux États-Unis, contrairement à l’Afrique orientale et australe».
Promouvoir le Made in Togo
Inspirées par « le dynamisme et l’endurance en matière de business des Nana Benz », la dépositaire de la griffe Adjoasika Na Mawu et ses compatriotes artisans se lancent le défi de porter haut le flambeau du Togo via le textile.
«En plus des normes internationales à respecter, il est essentiel de pouvoir exporter de grosses quantités. En matière de commerce, nous Togolaises, sommes au top ; cependant, en ce qui concerne la massification de nos productions, nous sommes au début », relève la présidente d’AWEP-Togo, Sylvie Tete-Benissan. Laquelle convie les Togolaises à unir leurs forces vers les USA.
De plus en plus de voix s’élèvent dans le secteur privé pour inciter l’État à valoriser et promouvoir durablement le Made in Togo auprès des Togolais eux-mêmes. « Susciter un enthousiasme national autour du “branding” des produits artisanaux togolais serait un excellent départ », conclut-elle.
1 Commentaire
Bonsoir monsieur je suis un jeune camerounaise qui fait dans la fabrication des chaussures sur mesure