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Le Burkina Faso redistribue les cartes

  • Publiéavril 24, 2015

Dominé jusque-là par l’indien Diamond Cement, le marché burkinabé de la cimenterie devient enfin concurrentiel avec l’arrivée d’investisseurs allemands et marocains, associés à des entreprises privées déjà implantées.

La pénurie de ciment commençait à se faire douloureusement sentir, au Burkina Faso. D’un côté, la demande est tirée par de grands chantiers de construction immobilière, de l’autre, l’offre est entravée par les contraintes d’importation à partir du Togo, de la Côte d’Ivoire et du Ghana, les difficultés de transports ajoutant au renchérissement des prix. 

Cette situation de pénurie a aiguisé l’appétit d’investisseurs locaux et étrangers. Aussi, l’arrivée de nouvelles sociétés a-t-elle été perçue comme une aubaine, tant pour les consommateurs que pour les acteurs du BTP qui espèrent que l’augmentation attendue de la production couvrira les besoins du Burkina Faso en ciment et permettra une baisse des prix du sac de ciment. 

La société a inauguré son usine de production en mars 2015. Elle prévoit une capacité doublée dans deux ans, soit 1,4 million tonnes/an.

Créée grâce à un partenariat avec l’un des leaders mondiaux du secteur, l’allemand Heidelberg Cement, CimBurkina est doté d’une capacité de production de 700 000 tonnes/an. La société a inauguré son usine de production en mars 2015. Elle prévoit une capacité doublée dans deux ans, soit 1,4 million tonnes/an. Ses responsables chiffrent l’investissement global à 27 milliards de F.CFA. CimBurkina avait bénéficié, en janvier 2013, d’une convention d’investissements de 68,2 milliards de F.CFA avec l’État. 

De son côté, Cimfaso est la cimenterie du Holding Cim Metal Group d’Inoussa Kanazoé. Dans l’actionnariat initial de CimBurkina, HeidelbergCement détenait 55 % des parts, Inoussa Kanazoé 20 %, Moussa Koanda 15 % et Idrissa Nassa 10 %. En 2014, Inoussa Kanazoé a décidé de créer une nouvelle structure, Cimfaso. Le coût des investissements des travaux, conduits par une expertise chinoise, est estimé à 25 milliards de F.CFA. L’usine qui a une capacité de production annuelle de 1 million de tonnes, est opérationnelle depuis fin 2014. 

Pour jouer les premiers rôles, Cimaf Burkina Faso a recruté le Français Franck Bavard au poste de directeur général.

La présence au Burkina Faso de Ciments d’Afrique (Cimaf) du Marocain Anas Sefrioui, se situe dans le prolongement de sa présence en Afrique entamée en 2011. En créant Cimaf-Burkina, le patron d’Addoha entend s’agrandir. D’un coût d’investissement estimé à 20 milliards de F.CFA, Cimaf-Burkina est entré en phase d’exploitation fin 2014, avec comme objectif « de baisser les prix du ciment sur le marché local et remédier à jamais aux fréquentes pénuries », selon Anas Sefrioui.

Pour jouer les premiers rôles, Cimaf Burkina Faso a recruté le Français Franck Bavard au poste de directeur général. Celui-ci a déjà dirigé pendant plusieurs années la première et la plus importante cimenterie du Sénégal, la Sococim. Sous sa houlette, Cimaf-Burkina ambitionne 25 % des parts de marché au Burkina Faso.« Cimaf, avec une capacité de 500 000 tonnes/ an, extensible à 1 million de tonnes, se veut un acteur dynamique et performant soutenant le développement du pays apportant une réponse à la construction durable : un vrai partenariat Sud-Sud ».

Pourquoi avoir choisi le Burkina Faso ? « Il s’agit fondamentalement d’une opportunité et parce que c’est un pays agréable », explique Frank Bavard. Cimaf qui a décidé de mettre un accent sur la qualité internationale du produit fabriqué au Burkina Faso, a opté pour le transfert de technologie dans le pays. Ainsi, l’usine a été montée par des Burkinabè, sous la supervision d’experts internationaux et une trentaine de Burkinabè ont été formés au Maroc, dans le métier de cimentier. Avec son unité de broyage et d’ensachage, étalée sur 8 hectares, Cimaf ambitionne de réaliser, à terme, un chiffre d’affaires d’environ 32 milliards de F.CFA

Écrit par
African Business french

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