Labo Ethnik

La 8è édition du Labo Ethnik s’est offert les conseils du styliste Vincent Mac Doom. Dans sa volonté de donner une envergure internationale à son salon, Yvette Tai a voulu rendre hommage à Nelson Mandela, en demandant aux stylistes invités de créer une tenue en hommage à cet illustre personnage.

Durant trois jours, entre défilés et débats, le Labo Ethnik a su captiver journalistes et acheteurs par la qualité de ses intervenants, des stylistes qui ont su séduire avec leurs créations, bouleversant ainsi les codes établis, tout en apportant une idée novatrice du style. Au fil du podium, l’élégance est une question de contrastes entre les lins et les soies, les crêpes et la maille, comme nous le prouve le couturier Franck Sorbier avec son univers luxe, depuis quelques saisons, il s’attache à nous présenter un prêt-à-porter couture, avec des robes longues, façon « grand bal » à étages, nous montrant ainsi tout le talent de cet amoureux des belles matières.  

Si le blanc, reste la couleur maîtresse de sa collection, il casse les codes avec des superpositions de tissus sortis, tout droit d’un voyage en Inde, un vrai métissage du style. Même goût du voyage pour la collection de Jérémy Bueno qui ne fait porter ni bijoux, ni accessoires à ses mannequins, mais des robes courtes, des corsets avec des pantalons cigarette, ou de la mousseline cousue sur des plastrons. Un style tout en fraîcheur avec des fleurs qui frisent le romantisme. Autre voyage, chez Artsi Ifrach, sa marque de fabrique – l’exotisme. Une palette en sourdine où le rose et le vert redonnent vie à des tenues qui sentent bon les vacances, les imprimés flashy et les couleurs exotiques du Guatemala. Pour sortir en ville, les imprimés se fondent dans les tons colorés, version Jaipur. Bref, Artsi Ifrach cumule l’originalité, l’élégance et l’inventivité. Un vrai must !

Sous les yeux, de la talentueuse Ayden, animatrice de l’émission – Planète Mode sur Be Black, le styliste Taibo Bacar a fait un pied de nez à la morosité ambiante, avec une explosion de couleurs fortes, d’associations inattendues, parfois contraires : Blanc cassé, jaune poussin, rose corail ou violet intense. Des  robes longues élégamment ceinturées qui font de cette collection, une vraie prouesse artistique.

Pour Heather Jones, le style au féminin est son « dada » avec ses longues robes et jupons. Comble du luxe, dans la simplicité de la coupe, elle retravaille sans risque sa mode « façon lingerie »…Avec ses entre deux ajourés ou poudrés de couleurs corail, cette championne de la féminité fait de sa collection un hymne à la femme. Rien d’autre à signaler : on a tout dit !

Michael Kra est un orfèvre de talent, ses collections s’exportent dans le monde entier, il signe ici une très belle collection où recherches de matières et de coupes côtoient des bijoux hors-normes. Les longues robes de soie naturelle à la  délicate teinte de marron glacé se mélangent avec les légers caracos coulissés aux manches, Michael Kra signe une collection émouvante en demi-teinte marron et chocolat, éclatante et rare.

Très loin des effets de salons, le minimalisme de Lisi Liu qui obéit à la règle des trois unités. Tout est droit, blanc et simple. Lisi Liu n’a pas son pareil pour faire d’une robe à volant, l’uniforme de la modernité. Blanche ou noire, les robes du soir s’offrent l’éclat d’une mosaïque byzantine.

Tout comme les robes d’Esther Dreier qui ont la particularité d’être élégantes entre femmes fleurs et femmes romantiques, le choix est fait.

L’inspiration de cette créatrice c’est le néo romantisme, une mode qui prend sa source dans l’univers délicat de la lingerie. Le charme opère même s’il n’est pas nouveau. Flash-back sur les seventies, dans un style « Charleston » revisité façon Bakou, la styliste Fakhriya Khalafova offre dans un esprit très adouci, une panoplie de robes, tuniques en maille bayadère chocolat-or-marron, façon tissu qui évoquent les années 70. Le soir fait place aux robes longues et fourreaux de sirènes aux chutes de reins follement sexy !