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La ZLECAf aborde sa phase opérationnelle

La ZLECAf aborde sa phase opérationnelle
  • Publiédécembre 7, 2020

Les dirigeants africains ont réaffirmé l’importance que revêt, à leurs yeux, la Zone de libre-échange continentale africaine. Les bases sont posées pour que les négociations futures se déroulent dans un esprit constructif.

Par Aude Darc

« La ZLECAf marque le début d’une nouvelle ère de progrès », juge le président de l’Union africaine, Cyril Ramaphosa. Le dirigeant sud-africain s’exprimait lors du 13e sommet extraordinaire de l’UA, qui s’est déroulé – virtuellement – le 5 décembre.

« La ZLECAf est un choix stratégique, exigeant une conjugaison des efforts pour aller de l’avant dans la concrétisation des objectifs de notre continent, et la consolidation de la paix et de la sécurité, étroitement liée aux progrès du développement économique. »

Les dirigeants africains ont réaffirmé leurs engagements en faveur de la Zone de libre-échange continentale africaine, qui doit entrer formellement en œuvre le 1er janvier 2021. Mise en œuvre ne veut pas dire pleine application, cette date marque surtout du début d’une nouvelle étape des négociations « afin d’envisager l’adoption des instruments juridiques qui faciliteront le fonctionnement » de la Zone, précise l’Union africaine.

« Le début des échanges commerciaux dans le cadre de la ZLECAf est l’une des étapes les plus importantes du projet d’intégration continentale », a insisté Cyril Ramaphosa. Qui a exhorté le secteur privé à s’impliquer dans ce projet en investissant dans les ressources financières et le développement des infrastructures.

Déjà, l’accord commercial est un signe que le continent est prêt à prendre en charge son développement ; il modifiera le commerce au sein du continent et le rendra plus attractif en tant que destination d’investissement. « La ZLECAf va stimuler le commerce intra-africain, promouvoir l’industrialisation et la compétitivité et contribuer à la création d’emplois, et va stimuler des chaînes de valeur régionales qui faciliteront l’intégration significative de l’Afrique dans l’économie mondiale. » La Zone constitue un vecteur de multilatéralisme et favorise l’inclusion des jeunes et des femmes, estime le dirigeant.

D’après Wamkele Mene, secrétaire général de la ZLECAf, l’Afrique continue d’être emprisonnée dans un modèle économique hérité de son passé colonial, qu’il est important de dépasser à travers « une mise en œuvre agressive de cet outil incontournable de la transformation économique du continent et du développement industriel » sur le long terme.

Le processus avance

« Les femmes dans le commerce, les jeunes Africains et les PME sont confrontées à des défis importants lorsqu’ils tentent de bénéficier d’accords commerciaux ».

La Zlecaf vise à créer un marché unique pour les marchandises et les services afin de renforcer l’intégration économique du continent

C’est pourquoi ces acteurs doivent être au cœur de sa mise en œuvre. « Pour soutenir nos objectifs, nous devons renforcer la participation des femmes à l’économie continentale en veillant à ce que davantage de marchés publics soient réservés aux entreprises appartenant à des femmes. Nous devons veiller à ce qu’un soutien suffisant soit accordé aux PME et aux coopératives appartenant à des femmes dans les économies locales et régionales », a confirmé le président Ramaphosa.

De son côté, le « Champion de la ZLECAf », le président nigérien Mahamadou Issifou, a présenté un nouveau rapport sur l’état d’avancement de ses travaux. « Le processus avance », a-t-il affirmé, concédant que la crise sanitaire a ralenti le programme. À ce jour, 54 pays africains ont signé l’accord instituant la Zlecaf tandis que 34 l’ont ratifié. Charge aux États et aux unions douanières de présenter des offres tarifaires d’ici à juin 2021. Une quarantaine aurait déjà répondu, dont la Cedeao.

L’Assemblée a finalement délibéré que l’échange de concessions tarifaires entre les États parties serait conditionné par le principe de réciprocité, en matière de couverture des gammes de produits, ainsi que pour les calendriers de réduction tarifaire, alignés sur les modalités convenues. Ils ont approuvé la déclaration sur le risque de règlement des différends entre investisseurs et États (ISDS) en ce qui concerne les mesures liées à la pandémie Covid-19, telle qu’adoptée par les ministres du commerce de l’Union africaine. Ils ont approuvé la création du Conseil des entreprises africaines, qui fait partie de l’architecture de la ZLECAf.

D’autre part, cette rencontre a été l’occasion de présenter le site internet tradebarriers.africa, qui recense les barrières non tarifaires en Afrique.

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Par Aude Darc

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