La BRVM en progrès
Qu’en est-il du projet de rapprochement entre la BRVM et les places d’Accra et de Lagos ?
Le projet avance. Début mars, nous avons tenu à Abuja notre 5e réunion du Wacmic (Conseil ouest-africain des marchés de capitaux). Nous avons passé en revue les travaux des différents comités techniques et avancé sur les différents volets de cette intégration des places boursières de la Cedeao en trois phases : 1) instaurer un accès sponsorisé pour les courtiers ; 2) définir les critères pour un agrément unique pour les courtiers ; 3) créer une plateforme de cotation commune. J’ai d’ailleurs été élu lors de cette réunion président du Conseil. Mon défi sera justement de faire en sorte que cette intégration progresse !
Il est temps que les chefs d’entreprises africaines, championnes dans leur secteur, viennent à nous, qu’elles s’ouvrent au marché et qu’elles l’utilisent comme un levier de croissance et d’augmentation de leur compétitivité
L’échéance est fixée à 2020. Est-elle réaliste ?
Cette échéance répond à celle de la Cedeao pour l’établisse-ment d’une monnaie unique à l’échelle de la région. C’est donc une date logique pour ce rapprochement. Nous allons travailler pour la respecter. Nous progressons techniquement. Reste à avancer aussi sur les volets réglementaires et monétaires.
Qu’en est-il de la cotation des PME au sein du marché boursier ?
Nous envisageons un troisième compartiment sur le marché des actions. Le sujet n’est pas facile, nous tirons les enseignements de ce qui se fait à l’étranger. Nous avons achevé la réflexion sur la structuration de ce compartiment.
Mais il nous paraît important de proposer des mesures d’accompagnement, pour impliquer notam-ment des fonds de private equity, des fonds de garantie, mais aussi des fonds de soutien à l’introduction en Bourse. Le travail est assez conséquent, mais nous avançons ! Peut-être que toutes les mesures d’accompagnement ne seront pas encore en place dès 2015, mais nous aurons déjà créé un cadre suffisamment attractif pour les PME.
Quelles sont les conditions à la poursuite de la croissance des marchés ?
Il faut d’abord créer un cadre favorable pour des émissions plus fortes de titres, il faut que l’épargne régionale s’exprime davantage, et augmente la capacité de placements sur différents produits. Il faut aussi avoir davantage d’entreprises à la cote, qu’elles viennent de privatisation ou de sociétés en croissance. Il est temps que les chefs d’entreprises africaines, championnes dans leur secteur, viennent à nous, qu’elles s’ouvrent au marché et qu’elles l’utilisent comme un levier de croissance et d’augmentation de leur compétitivité. Il faut aussi développer l’actionnariat populaire… Vous le voyez, la culture boursière fait son chemin !