Inauguration de l’aéroport de Dakar
Après Ouakam, plateforme des pionniers des lignes d’Amérique du Sud, et Yoff, l’aéroport le plus important d’Afrique de l’Ouest à l’indépendance du Sénégal, tous deux à l’extrémité de la presqu’île du Cap Vert, Dakar se dote d’un nouveau hub, à une quarantaine de kilomètres du centre-ville.
Par Gérard Choisnet
Le président Macky Sall a officiellement inauguré le 7 décembre l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD), en présence de ses homologues du Gabon, Ali Bongo Ondimba, de Gambie, Adama Barrow, de Guinée-Bissau, José Mario Vaz, et du Premier ministre de Sao Tomé-et-Principe, Patrice Trovoada.
Le projet de construction d’un 2ème aéroport international était déjà inscrit au Plan quinquennal 1974-1978. En 1992, le ministre d’Etat Abdoulaye Wade proposait pour la première fois l’appellation ‘Aéroport international de Keur Massar’, devenu en 1996 un projet du gouvernement, et confié au ministre d’Etat. Le cabinet américain Strategic Partner réalise les premières études, avec comme option la formule BOT (Build, Operate, Transfer).
Parallèlement, l’étude de développement de l’Aéroport international Léopold Sédar Senghor (AILSS) de Dakar Yoff est confiée au groupement Studi International/BAERA/Lahmeyer.
Abdoulaye Wade devient président de la République en 2000 et lance le projet AIBD, dont les études démarrent en 2001 sous l’égide de l’APIX, l’agence de promotion des investissements sous tutelle de la Présidence.
Le site de Diass, à 45 km à l’est de la capitale, est choisi la même année parmi une dizaine d’emplacements évalués par l’Asecna dans un périmètre de 60 km autour de Dakar. En février 2005, un décret présidentiel institue la Redevance de développement des infrastructures aéroportuaires (RDIA), une taxe prélevée sur le billet de chaque passager, qui permettra de rembourser les emprunts. La société AIBD SA (Etat sénégalais 100 %), créée en 2006, reprend le pilotage du projet à l’APIX.
Les travaux, initialement confiés au Saudi Binladen Group (SBG), sont lancés le 4 avril 2007 par le président Abdoulaye Wade, en présence du Guide libyen feu Mouammar Kadhafi.
Avec l’AIBD, les autorités sénégalaises visent à désengorger la ville de Dakar, et à faire du pays une plaque tournante et un point préférentiel d’escale technique en Afrique (un centre de maintenance aéronautique est en projet), pour les trafics aériens d’Afrique, d’Europe et des Amériques, bénéficiant de la position géographique du Sénégal, équidistant de l’Europe occidentale, de l’Amérique du nord, de l’Amérique du sud et de toute l’Afrique australe.
Sur le plan du tourisme, l’AIBD rapprochera les visiteurs des zones touristiques comme la station balnéaire de Saly Portudal et les stations balnéaires de Mbodiène, Pointe Sarène et Joal Finio dont les travaux sont pilotés par la Société d’aménagement de la Petite Côte (SAPCO). Les secteurs halieutique et maraîcher font partie du potentiel de cette zone, comme le grand centre de conférence construit à Diamniadio à une dizaine de kilomètres de Diass.
Doté de toutes les installations d’un aéroport de classe mondiale, l’AIBD dispose d’une aérogare à deux niveaux ainsi que d’une mezzanine permettant la séparation complète des flux arrivée, départ et transit, et de six passerelles télescopiques pour un accès direct aux avions. L’aérogare, bâtie sur une superficie de 42000 m2 (plus de six terrains de football), peut accueillir jusqu’à 3 millions de passagers par an dès sa mise en service, pour atteindre jusqu’à 10 millions dans les années à venir, la construction de l’aéroport se faisant de façon modulaire.