Côte d’Ivoire : Première turbine en service
Les chutes de la Nawa, site du futur barrage hydroélectrique de Soubré, avaient fait l’objet en 1962 d’une étude d’avant-projet sommaire d’Electricité de France (EDF). En 1982, l’EECI (Energie électrique de Côte d’Ivoire) et EDF avaient confectionné les dossiers en vue d’un appel d’offres pour la construction du barrage, mais le projet n’a pas pu voir le jour. Sur un financement de l’IDA (Banque mondiale) obtenu en 1996, le cabinet d’ingénieurs conseils français Coyne et Bellier (devenu en 2009 Tractebel Engineering, du groupe ENGIE) a procédé à l’actualisation de l’étude de faisabilité. Fin 2011, le projet a été relancé par le gouvernement ivoirien conformément aux instructions du président Alassane Ouattara. Le 20 mars 2012, l’Etat ivoirien a signé un avenant au contrat commercial avec Sinohydro pour la réalisation du projet sur financement de China Eximbank.
A terme, avec la mise en service complète de toutes les turbines fin septembre 2017, Soubré, dont l’énergie sera évacuée par une ligne haute tension en 225 kV de 365 km de long jusqu’au poste de Yopougon 2 (Abidjan), portera la capacité ivoirienne de 1925 MW à 2200 MW, correspondant à une hausse de 804 MW depuis 2011. Le projet comprend également le renforcement des postes de Soubré, Taabo et Yopougon 2. Faisant suite à la construction des barrages de Kossou en 1972, Taabo en 1979 et Buyo en 1981, Soubré, aménagement hydroélectrique le plus puissant de Côte d’Ivoire devant Taabo (210 MW) et Buyo (165 MW), augmentera la part des énergies renouvelables à 45 %, « en ligne avec les engagements de la Côte d’Ivoire dans le cadre de la COP 21 », souligne l’actuel ministre du Pétrole, de l’énergie et du développement des énergies renouvelables, Thierry Tanoh. Le pays, qui envisage disposer d’une capacité de 3 000 MW en 2018, 4000 MW en 2020 et 6 000 MW en 2030 pour des investissements de l’ordre de 18 milliards $, entend explorer d’autres moyens de production compétitifs mais respectueux de l’environnement, tels que le solaire et la biomasse (projets à Aboisso, Korhogo), et la construction de nouveaux barrages (Gribo Popoli, Toutoubré).
Le barrage de Soubré sera officiellement inauguré par le chef de l’Etat en octobre prochain.