Côte d’Ivoire : Assurances Comar entame ses activités
La Compagnie méditerranéenne d’assurances et de réassurances, qui vient de démarrer ses activités en Côte d’Ivoire, étudie les opportunités dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest.
Par Ridha Kéfi
Première compagnie privée d’assurance en Tunisie, Comar fait partie d’Amen Group (banque, assurance, leasing, services de santé, agroalimentaire, etc.). Sa première approche de la Côte d’Ivoire remonte à 2014, par une tentative de rachat d’une entreprise familiale, qui n’aboutira pas. Dès lors, la société tunisienne a préféré opter pour la croissance interne.
Il a fallu d’abord obtenir l’autorisation de la Banque centrale de Tunisie pour sortir les capitaux en devises. Puis, il a fallu obtenir l’agrément de la CRCA (Commission régionale de contrôle des assurances), l’organe de régulation de l’activité d’assurance dans quatorze pays d’Afrique subsaharienne.
Cet agrément a été obtenu en juin 2017, la compagnie a démarré en septembre, mais son lancement officiel n’a eu lieu que le 23 novembre 2017, en présence du président du conseil d’administration de la Comar Côte d’Ivoire, Lotfi Haj Kacem, et de son directeur général, Mustapha Azaiez.
Le minimum de capital est respecté
Le capital de Comar Côte d’Ivoire est détenu à hauteur de 90 % par Amen Group et à 10 % par Aveni-Re, la première société privée de réassurance des pays francophones de l’Afrique de l’ouest et de l’Afrique centrale, fondée en 2004 et basée à Abidjan.
« Le capital de la compagnie s’élève à 5 milliards de F.CFA (7,6 millions d’euros). Avant 2016, le capital minimum d’une société d’assurance était fixé à seulement 1 milliard de F.CFA », explique Lotfi Haj Kacem. « La compagnie va démarrer avec une très bonne assise financière ».
La société emploie une vingtaine de salariés, tous Ivoiriens. Les cadres sont d’un très haut niveau d’expertise. La compagnie opère dans toutes les branches classiques, sauf la branche vie qui, selon les règlements ivoiriens, doit être opérée par une société distincte. « Comar Côte d’Ivoire s’intéresse à cette activité, mais elle se concentre, pour le moment, sur le développement de son réseau en Côte d’Ivoire et entend mettre en place, au fur et à mesure, une plateforme régionale en créant des filiales dans tous les pays de la zone», explique Lofti Haj Kacem.
Le choix de la Côte d’Ivoire comme rampe régionale de lancement n’est pas un hasard : « Le pays a retrouvé sa stabilité. Il est un carrefour en l’Afrique de l’Ouest avec un taux de croissance moyen de 8 % et offre un potentiel de développement important, et pas seulement dans le secteur de l’assurance. »
Comar s’installe dans un marché qui compte déjà 33 sociétés d’assurance dont 11 en vie et 22 en non-vie, générant un chiffre d’affaires global d’environ 300 milliards F.CFA (457 millions d’euros). Parmi la vingtaine de sociétés opérant dans les branches non-vie, sept sont panafricaines (dont NSIA et SUNU), deux sont européennes (Allianz, Axa) et quatre sont marocaines, dont l’une, Saham, est leader avec 30 % des parts de marché.
Cependant, le marché des assurances en Côte d’Ivoire et dans toute la région devrait connaître de profonds changements au cours des prochaines années, surtout après la fixation du capital minimal exigé à 5 milliards de F.CFA. Le marché doit connaître une mutation profonde.
Des synergies de groupe
Pour se développer en Côte d’Ivoire, Comar compte sur les synergies au sein d’Amen Group, qui est déjà présent dans la région, à travers Alios Finance, spécialisée dans le financement des professionnels et des particuliers et implanté dans neuf pays d’Afrique subsaharienne, ainsi qu’en Tunisie et en Algérie, à travers son actionnaire de référence, Tunisie Leasing.
Sur un autre plan, Comar apporte son expertise et sa culture d’entreprise. Les cadres de la filiale ivoirienne ont d’ailleurs suivi des stages dans la société mère à Tunis pour se familiariser avec les pratiques et les process : qualité de services, célérité dans le règlement des dossiers… Ce que traduit, d’ailleurs, le slogan choisi par l’entreprise pour sa campagne de communication : « Comar, c’est sérieux ».