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Christian Binissa, directeur général d’Angola Integrated Services

  • Publiéjuin 22, 2017

À 42 ans, Christian Binissa a des projets plein la tête. Le jeune entrepreneur est derrière l’opération de numérisation et de certification des titres de propriété en cours dans son pays natal, la RD Congo.

Par J.J Arthur Malu-Malu

Christian Binissa est l’actionnaire prin­cipal de Congo Check, la société qui, en partenariat avec le gouvernement de RD Congo, contribuera à lutter contre la contrefaçon des titres fonciers et à désencombrer les tribunaux, dans un pays où 80 % des litiges portés devant les juges sont liés aux conflits fonciers.

« Nous avons mis beaucoup d’argent dans ce projet. Nous apportons une technologie de pointe, communément appelée la technologie du code à bulles et du scellé à bulles. Nous assu­rons l’archivage numérique et la certification des titres. L’archivage est un pan ; mais le plus important…,

RDC: Christian Binissa, directeur général d’Angola Integrated Services : Le rêve angolais d’un patron congolais

… c’est l’authentification des titres et la gestion des informations liées à la propriété, parce que la taxation peut être appliquée. Grâce à cette opération, on connaîtra l’histoire de telle ou telle maison et de tous les immeubles. Nous mettons au point l’ADN des titres qui devien­dront infalsifiables », explique-t-il au sujet de « ce travail de très grande ampleur».

Rien ne prédestinait ce natif de Kinshasa à une vie d’homme d’affaires, qui sillonne discrètement le continent et le monde, en quête d’opportunités d’investissements.

Après ses études secondaires, Christian Binissa se rend au Royaume-Uni où il s’ins­crit à la London Gilder University. Il en sort diplômé en Business studies avec une spéciali­sation dans la finance. « J’ai travaillé pendant près de trois ans aux services de comptabilité de quelques sociétés en Angleterre».

Il se souvient : « Ma vie au Royaume-Uni était intéressante. Londres, où j’ai vécu, est une ville cosmopolite, extrêmement vivante, et à l’avant-garde. Cette expérience enrichissante m’a fait comprendre que la diversité apporte une richesse culturelle et économique indéniable».

Des opportunités d’investissements

Son arrivée en Angola, où l’attend un de ses camarades d’université, est le fruit d’un concours de circonstances. Il s’y rend d’abord en vacances, après avoir longtemps hésité. « Mon ami a essayé de me convaincre d’aller en Angola, entre 2004 et 2006, mais je n’étais pas chaud. L’Angola, pour moi, correspondait aux images de guerre que je voyais en étant en Europe. Ces images défilaient en permanence dans mon esprit et je ne voyais pas ce que je pouvais y aller faire», explique-t-il.

Après avoir vaincu ses réticences, il part dans ce pays qui le surprend agréablement. « J’ai découvert que Luanda est une belle ville au bord de la mer et que l’Angola n’était pas conforme à l’image que j’en avais. J’y ai vu des gens ouverts, chaleureux et souriants».

«L’Angola a adopté une loi appelée “National Content”, qui favorise et encourage les natio­naux à entrer dans la chaîne de valeur. Le pays favorise le rééquilibrage des forces, de sorte que les nationaux puissent participer réellement et plus activement à la vie économique du pays».

Une diversification, pas à pas

Il crée Angola Integrated Services (AIS), et se lance dans la sous-traitance pétrolière. L’aventure est risquée et le démarrage poussif : il doit se financer et pouvoir tenir le choc, en attendant la signature des premiers contrats.

Cette étape se passe tant bien que mal et quelques années plus tard, AIS devient une société qui compte en Angola, premier producteur africain d’or noir en 2017, devant le Nigeria.

« AIS a acquis des droits d’exploration d’un bloc onshore. Nous sommes, d’autre part, des pourvoyeurs de services ». AIS réalise actuellement quelque 50 millions $ de chiffre d’affaires. Christian Binissa se lance à la conquête d’autres secteurs d’activité à l’étranger. Il construit, brique après brique, un groupe qui est déjà présent dans plusieurs pays (États-Unis, île Maurice, Afrique du Sud, Zambie…).

Écrit par
African Business french

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