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Burkina Faso : Relance des infrastructures routières

  • Publiédécembre 14, 2017

Autoroute avec la Côte d’Ivoire, vaste réhabilitation des voies intérieures, bitumage des accès aux grandes villes, meilleur accès de l’hinterland à la mer… Le Burkina Faso restaure son réseau routier. Et cherche des financements.

Ouagadougou, Tiégo Tiemtoré 

Le Burkina Faso compte 14 600 km de réseau classé, dont 24 % est bitumé, et 46 000 km de réseau non classé, dont12 852 km sont aménagés. Ces taux faibles ont, sans nul doute, motivé la rédaction d’un ambitieux programme routier, le gouvernement se fixant pour objectif de faire passer le réseau de routes bitumées à 42 % en 2020.

L’objectif du Programme national routier (PNR) est d’« assurer une meilleure connectivité intérieure du pays pour permettre une réduction des coûts de production et des pertes substantielles de produits agricoles périssables et pour garantir un meilleur accès aux marchés et aux services sociaux de base et aux centres touristiques ». 

Par la construction de 2 850 km d’ici à 2020, il s’agit « de desservir toutes les capitales des provinces par le bitume, ce qui n’est pas le cas de douze provinces du pays. Nous devons aussi construire des autoroutes pour relier les pays voisins », assure le ministre des Infrastructures, Éric Bougouma. 

Le coût global du PNR est estimé à 2 678 milliards de F.CFA (4,08 milliards d’euros), faisant apparaître un besoin de financement de 1 943 milliards de F.CFA (2,96 milliards d’euros), représentant 73 % du coût du programme.

Pour autant, la mutation du Fonds d’entretien routier du Burkina Faso (FER-B) en Fonds spécial routier du Burkina (FSR-B), fonds d’entretien routier de deuxième génération, constitue un signal fort. « Les raisons de ce changement sont liées aux difficultés qu’a connues le FER-B en tant que fonds de première génération. Il s’agit notamment du manque d’autonomie financière et de l’inefficacité de la gestion, l’insuffisance de crédits alloués. En passant à un fonds de deuxième génération, le Fonds spécial routier va pouvoir procéder lui-même à la collecte et à la mobilisation des fonds destinés au financement de l’entretien routier », explique Éric Bougouma. 

La piste des PPP 

Dans la réalisation de ces projets d’infrastructures, le gouvernement promeut le partenariat public-privé (PPP), en vue « de développer un réseau d’infrastructures en adéquation avec les besoins de l’économie et de soutenir l’intégration régionale ».

Actuellement en construction, l’échangeur du nord de Ouagadougou, dont les travaux ont été confiés à l’entreprise française, Sogea Satom, a mobilisé 70 milliards de F.CFA (106,7 millions d’euros), grâce à un PPP conduit par Bank of Africa, une première pour l’industrie du pays. Une fois achevé, l’échangeur du Nord améliorera la fluidité du trafic dans la ville, qui compte plus de deux millions d’habitants. 

Les prochains grands travaux, susceptibles également de nouer des PPP, concernent la construction de l’autoroute Yamoussoukro-Ouagadougou, le bitumage d’une voie de contournement sud de la ville de Ouagadougou (59 km) ; la voie de contournement nord (60 km) ; la construction et le bitumage de la route nationale n° 15 (57 km) ; l’aménagement de la rocade sud du boulevard Circulaire de la ville de Bobo- Dioulasso (8 km), y compris l’échangeur de la place de la Femme.

Ces projets peuvent susciter les critiques d’entreprises qui s’estiment lésées : elles portent sur la lenteur des procédures imposées par les bailleurs de fonds, et sur l’oligopole formé par une demi-douzaine d’entreprises qui se disputent les marchés d’infrastructures routières. 

« C’est une critique infondée car les marchés sont ouverts et ce sont les meilleurs qui passent. Bien sûr, les gens ont l’habitude de voir depuis quelques années les mêmes entreprises, mais combien d’entreprises sont-elles capables d’exécuter des marchés de 10 à plus de 30 milliards de F.CFA ? En outre, le système des marchés prévoit la contestation et le recours si on se sent lésé », explique ce responsable des marchés publics du ministère des Infrastructures. 

Écrit par
African Business french

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