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Burkina Faso : La Douane gagne en productivité

  • Publiédécembre 4, 2017

Guichet numérique unique pour les opérations d’import-export, élaboration d’un Plan stratégique 2017-2021, la Douane burkinabé accélère son innovation et sa quête de performance. La plateforme « Sylvie » convainc les observateurs.

Ouagadougou, Tiégo Tiemtoré

La Douane burkinabé, avec 488 milliards de F.CFA de recou­vrements sur une prévision annuelle de 512,03 milliards (780,6 millions d’euros), affiche, pour l’année 2016, un taux de réalisation de 95,25 %. Pour l’exercice 2017, la contribution attendue au budget s’élève à 603,5 milliards de F.CFA (contre 720,6 milliards de F.CFA pour les impôts).

Pour atteindre ses objectifs fiscaux, le Burkina Faso a décidé de passer au numé­rique, à travers une initiative innovante qui répond au nom de «Sylvie» : Système de liaison virtuelle pour les opérations d’importation et d’exportation.

Conçue comme un système de collecte électronique de documents de pré-dédoua­nement, la plateforme Sylvie s’inscrit au sein d’une vaste réforme de modernisation de l’administration des Douanes, par l’infor­matisation des services, la réduction du délai des formalités douanières et la sécuri­sation des droits et taxes.

Près d’une année après son entrée en service, Sylvie permet de délivrer « dans les meilleurs délais et à des coûts réduits, les certi­ficats et attestations obligatoires et nécessaires au dédouanement des marchandises », se réjouissent ses promoteurs. Fruit du parte­nariat avec Investment Climate Facility for Africa (IFC), Sylvie (d’un coût de 2,2 milliards de F.CFA, 3,35 millions d’euros) promeut la simplification des procédures en matière de dédouanement, le gain de temps, la traçabi­lité des documents, ainsi que la lutte contre la fraude et la fuite des capitaux.

Le pari du numérique

Les gains de productivité sont percep­tibles : le délai des importations se raccour­cit de 35 à sept jours et pour les exporta­tions, de 20 à trois jours. À court terme, Sylvie devrait permettre de relancer l’éco­nomie du pays, par une réduction de 70 % des coûts de dédouanement et une augmentation annuelle des recettes fiscales de l’ordre de 20 % pour l’État (soient 20 à 25 milliards de F.CFA) en ressources douanières supplémentaires. Sur pression de l’OMD (Organisation mondiale des douanes), la douane burkinabé a fait le pari du numérique. Aussi, a-t-elle entrepris de renforcer la capacité des acteurs pour une collecte efficiente et une meilleure sécurisa­tion des recettes et d’adapter l’administra­tion douanière aux différentes évolutions technologiques. La « douane numérique » devrait permettre d’éviter les contourne­ments de la réglementation, de simplifier les procédures relatives aux importations et aux exportations et d’améliorer la qualité des services offerts aux usagers.

« Le numérique occupe, de nos jours, une place de choix dans le commerce international dont les règles de jeu ont été bouleversées par l’électronique. C’est pourquoi les directions douanières devront prendre en compte ces changements tout en proposant des solutions innovantes et adéquates », justifie le directeur général des Douanes, Adama Sawadogo.

Un plan stratégique ambitieux

Ce Guichet numérique unique pour les opérations d’import-export réunit tous les acteurs publics et privés chargés de délivrer les documents requis pour le dédouane­ment des marchandises. Y sont notamment reliées les banques, les sociétés d’assurances et les structures chargées de l’inspection et de la certification des marchandises.

Pour donner corps à ses ambitions et donner un nouvel élan à l’administra­tion douanière, la Douane burkinabé s’est dotée d’un Plan stratégique 2017-2021, une première du genre dans l’histoire doua­nière du pays. « Lorsque j’ai pris service en février 2015, j’ai compris que quelque chose de fondamental manquait à notre adminis­tration pour guider sa vision et prendre un nouvel élan. C’est alors que l’un des premiers actes que j’ai posés a été de créer la cellule de réforme et de modernisation, avec pour mission urgente, d’élaborer un plan straté­gique sur cinq ans pour la Direction générale des douanes », témoigne Adama Sawadogo. D’un budget de mise en oeuvre évalué à 20 milliards de F.CFA, ce référentiel vise à faire de la douane du Burkina Faso, à l’ho­rizon 2021, une administration moderne, équitable et professionnelle, et contribuer à la collecte optimale et équitable des recettes, à la protection de la société et à la facilitation des échanges.

« Les nouveaux défis budgétaires et sécuritaires recommandent ce Plan straté­gique pour l’atteinte d’une vision réaliste, à même d’accroître les performances globales du ministère de l’Économie et partant celles de l’État », commente le ministre de l’Éco­nomie, des finances et du développement, Hadizatou Rosine Coulibaly. Ce nouveau référentiel des Douanes s’articule autour de trois axes stratégiques : le management moderne de l’administration, la mobilisa­tion des recettes douanières et la facilitation des échanges, la communication et le déve­loppement du partenariat.

Dans le Plan national de développe­ment économique et social (PNDES) d’un budget prévisionnel de 15 000 milliards de F.CFA (22,9 milliards d’euros), environ 63 % de l’enveloppe doivent être mobilisés par les recettes internes au niveau de trois régies de recettes que sont les Impôts, la Douane et le Trésor public. En attendant – le ministère y réfléchit – une possible fusion de la Douane et des Impôts.

Encadré

Le coup de pouce de l’OMD

En facilitant l’adhésion en juillet 2017 du Burkina Faso à la Convention de Kyoto « révisée », l’OMD permet au pays de pouvoir bénéficier d’avantages considérables, aussi bien sur le plan économique, fiscal, que pour la facilitation des échanges commerciaux et l’attrait des investisseurs. Ainsi, le pays atteste qu’il appliquera désormais les normes internationales en vigueur en matière douanière. Ce qui l’oblige à promouvoir des régimes douaniers modernes et efficaces, conformes aux normes internationales. Le pays a aussi désormais la possibilité de participer à l’élaboration des futures normes douanières et de s’impliquer davantage dans les négociations commerciales.

Écrit par
African Business french

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