Brèves de banques africaines
La Banque africaine de développement (BAD) et le Japon ont signé le 17 mai à Abidjan un accord conjoint pour un prêt d’assistance au secteur privé – le septième octroyé dans le cadre de l’initiative conjointe d’Assistance renforcée au secteur privé (EPSA) en Afrique.
Par Gérard Choisnet
La BAD et le Japon fourniront 3 milliards $ au secteur privé
La Banque africaine de développement (BAD) et le Japon ont signé le 17 mai à Abidjan un accord conjoint pour un prêt d’assistance au secteur privé – le septième octroyé dans le cadre de l’initiative conjointe d’Assistance renforcée au secteur privé (EPSA) en Afrique. Ce prêt de 34,41 milliards de yens, soit 300 millions $ environ, est destiné à soutenir les opérations du secteur privé en Afrique, via le guichet non souverain de la BAD.
La signature de cet échange de notes marque la fin de la deuxième phase de l’initiative EPSA et le début de la troisième, annoncée lors de la sixième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), en août 2016 à Nairobi, au Kenya. Avec cette troisième phase, le Japon et la BAD entendent fournir ensemble 3 milliards $ sur les trois prochaines années.
Le premier prêt d’assistance au secteur privé accordé par l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) à la BAD a été signé en 2007, pour un montant de 100 millions $. Ce septième prêt porte à 1,5 milliard $ le montant cumulé des prêts accordés dans la cadre d’EPSA depuis cette date. L’initiative EPSA compte trois composantes : les prêts au titre d’assistance au secteur privé, tel que celui qui vient d’être accordé ; la Facilité de cofinancement accéléré pour l’Afrique (ACFA) pour le cofinancement du secteur public (conjointement avec la JICA) ; et le Fonds d’assistance au secteur privé africain (FAPA), un fonds fiduciaire thématique multi-donateurs que gère la Banque.
Soutien de la BEI à l’Afreximbank
La Banque européenne d’investissement (BEI) envisage d’approuver un prêt de 100 millions d’euros à l’Afreximbank en faveur d’entités du secteur public exploitées commercialement, entreprenant des investissements éligibles en Afrique subsaharienne. Ces investissements seraient directement financés par Afreximbank ou à travers des banques commerciales avec lesquelles la BEI n’entretient pas de relations.
Les financements concerneront des projets d’investissements de taille petite ou moyenne en appui au commerce intra ou extra africain.
AFRIQUE DU NORD
ALGÉRIE
Un fonds pour la transition énergétique avec l’AFD
Rémy Rioux, directeur général de l’Agence française de développement (AFD), et Abdelhak Bedjaoui, directeur général des Relations économiques et financières extérieures (DGREFE) au ministère des Finances, ont signé une convention de financement permettant de ré-abonder le Fonds d’études et de renforcement des capacités (FERC) à hauteur de 1,5 million d’euros.
Ce fonds permettra de financer les études et les préparations de projets nécessaires au développement du nouveau modèle de croissance économique de l’Algérie, principalement dans les domaines de la transition énergétique, du transport et de la diversification économique. Il appuiera également la mise en œuvre de programmes de renforcement des capacités (formation) avec les ministères et institutions publiques.
MAROC
Développement du secteur financier avec la Banque mondiale
La Banque mondiale a annoncé le 16 mai qu’elle allait allouer 350 millions $ au titre d’un deuxième prêt à l’appui de politiques de développement axées sur le marché des capitaux et le financement des petites et moyennes entreprises pour appuyer des réformes de grande ampleur dans le secteur de l’intermédiation financière au Maroc.
Ce prêt permettra aux petites et moyennes entreprises (PME) d’accéder à de nouvelles sources de financement, et améliorera le cadre de supervision bancaire. Il favorisera aussi le développement du marché des capitaux en élargissant la gamme des instruments disponibles et en renforçant la protection des investisseurs marocains. Enfin, il contribuera à la pérennité financière de la caisse de retraite de la fonction publique, qui pourra ainsi rester un important investisseur institutionnel. Grâce à ce programme, les petites entreprises et, plus généralement, l’économie réelle disposeront in fine de nouvelles solutions de financement.
« Au cours des deux dernières décennies, le Maroc a largement modernisé son secteur financier et mis en place un environnement propice au développement du secteur privé, estime Marie-Françoise Marie-Nelly, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb et Malte. On constate dans le monde que l’initiative privée est le moteur de la création d’emplois, et un meilleur accès au financement, parallèlement à d’autres efforts axés sur l’inclusion financière et à la préservation de la stabilité financière, permettra d’exploiter le potentiel considérable des jeunes et des femmes au Maroc. »
« Si son marché des capitaux est renforcé et si son économie est dynamique et tirée par le secteur privé, le Maroc sera à même de saisir de nouvelles opportunités d’investissement, souligne pour sa part Gabriel Sensenbrenner, économiste principal spécialisé dans le secteur financier et chef d’équipe du projet à la Banque mondiale. Ce programme dotera le système financier marocain d’instruments qui l’aideront à allouer les ressources là où elles seront les plus productives, tout garantissant la stabilité financière. C’est d’autant plus important que le Maroc devient un moteur du développement économique de l’Afrique. »
Appui de la BEI à Attijariwafa bank
La Banque européenne d’investissement envisage d’accorder un prêt de 100 millions d’euros à Attijariwafa bank.
Ce prêt sera destiné à financer des petites et moyennes entreprises (PME) et des sociétés de moyenne capitalisation à travers des opérations de prêt ou crédit-bail à moyen ou long terme.
Misys rejoint Casablanca Finance City
Misys, éditeur britannique de progiciels financiers, a obtenu le 11 mai le statut Casablanca Finance City (CFC), l’une des premières places financières africaines.
Grâce à ce label, Misys bénéficiera notamment d’un ensemble d’avantages, incluant des démarches administratives simplifiées, la facilitation du contrôle des changes, la fluidification de la circulation des personnes, ainsi que des dispositions fiscales favorables.
L’entrée dans l’écosystème de CFC permettra également à Misys d’accéder à un vivier de talents élargi afin d’accélérer son développement dans la région.
« Le Maroc est l’un des pays les plus dynamiques de la région et représente une porte d’entrée sur le marché africain. Devenir membre de CFC nous permettra de renforcer notre positionnement dans la zone et ainsi d’accompagner les banques, organisations et entreprises qui ont des activités sur place dans leur transformation technologique et digitale », estime Younes Guemouri, Managing Director Europe et Afrique de Misys.
La Commission des investissements approuve 51 projets
La Commission des investissements, réunie le 4 mai à Rabat, sous la présidence de Saad-Eddine El Othmani, chef du gouvernement, a approuvé 51 projets de conventions d’investissement et d’avenants aux conventions d’investissement pour un montant global de 67 milliards Dh (6,2 milliards d’euros) devant permettre la création de 6 477 emplois directs.
À l’issue de cette réunion, Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique, a mis en avant la prédominance du secteur de l’Industrie, aussi bien en termes de montant des investissements soumis à la Commission (43 milliards Dh, soit près des deux-tiers) qu’en termes de création d’emplois (4 803 emplois directs soit les trois-quarts des emplois à créer).
Le secteur du Transport et infrastructures de transport occupe la 2e position en termes de montant des investissements avec près de 13 milliards Dh (19 % des investissements et 8 % des emplois projetés), suivi du secteur des Énergies renouvelables (9 % des investissements projetés, 1 % des emplois). Le secteur du Tourisme et loisirs se place en 4e position avec près de 7 % des investissements (13 % des emplois projetés).
La ventilation des projets selon leur région de localisation place les projets éclatés sur plusieurs régions en 1re position avec les trois-quarts des investissements soit plus de 50 milliards Dh. La région de Casablanca-Settat arrive en 2e position avec plus de 9 % du total des investissements soumis à la Commission, soit plus de 6 milliards Dh. Les régions de Laâyoune-Sakia El Hamra et Rabat-Salé-Kénitra arrivent respectivement en 3e et 4e position avec un investissement cumulé de plus de 8 milliards Dh.
Les investissements nationaux, avec 61 milliards Dh, représentent la quasi-totalité des investissements projetés soumis pour approbation à la Commission, soit plus de 90 %. Les joint-ventures arrivent en seconde position avec près de 9 % du total des montants.