Brèves économiques africaines
Appui au pastoralisme du Sahel
Le ministre malien du Développement rural, Bokary Tréta, a présidé, début octobre à Bamako, le lancement du Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel (Praps), en présence notamment du secrétaire exécutif du Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (Cilss), Djimé Adoum, et du représentant de la Banque mondiale au Mali, Pierre Kamano.
Approuvé par la Banque mondiale fin mai 2015, le Praps est une initiative du Cilss qui bénéficie de l’appui technique et financier de la banque pour un montant total de 248 millions $ (soit environ 143 milliards de F.CFA). D’une durée de six ans, le Praps couvre six pays : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad. Il vise à améliorer la santé animale et la gestion des ressources naturelles, faciliter l’accès aux marchés de bétail, et à affronter les crises pastorales.
Eutelsat et Facebook développent l’accès Internet par satellite
Eutelsat Communications (Paris) et Facebook ont signé un partenariat autour d’un projet reposant sur des technologies satellitaires, dont l’objectif est de permettre à davantage d’Africains d’accéder à l’Internet. Selon un accord pluriannuel conclu avec Spacecom, les deux sociétés vont utiliser la totalité de la charge utile haut débit du futur satellite AMOS-6 et vont construire un système dédié à l’exploitation de cette charge utile, incluant la capacité satellitaire louée, des stations au sol et des terminaux, avec une couverture sur de larges zones de l’Afrique de l’Ouest, de l’Est et du Sud. Pour une mise en service au second semestre 2016. En s’appuyant sur cette technologie satellite de pointe, les partenaires déploieront des services Internet permettant de répondre à la demande croissante en connectivité de nombreux usagers en Afrique situés à l’écart des réseaux terrestres fixes et mobiles.
Accord anticorruption entre la BAD et SNC-Lavalin
Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a conclu un accord négocié avec le groupe canadien SNC-Lavalin, suite à des enquêtes supervisées par le Département de l’intégrité et de la lutte contre la corruption (IACD) de la BAD portant sur deux marchés attribués à SNC-Lavalin International (SNCLI) au Mozambique et en Ouganda. En vertu de l’accord, la BAD impose une non-exclusion conditionnelle de deux ans et dix mois à SNCLI. De plus, SNC-Lavalin devra payer à la Banque la somme de 1,5 million Can $ (environ 1 million d’euros) qui sera consacrée à des activités et programmes de lutte contre la corruption sur le continent africain. SNC-Lavalin s’engage en outre à coopérer avec l’IACD et à mettre en place un programme de contrôle et de conformité qui sera soumis à une revue de la BAD.
Nouveau système de mesure pour Febus Optique
Société française innovante basée à Pau (sud-ouest de la France) Febus Optics conçoit et commercialise une nouvelle génération de système de mesure par fibre optique, en particulier pour la maintenance et la supervision des infrastructures. « Cette technologie brevetée utilise les dernières avancées en optique physique pour mesurer la déformation d’une structure ou d’un sol sur plusieurs dizaines de kilomètres. »
Le système FEBUS G1 détectera, en temps réel, la déformation d’un gazoduc causée par un mouvement de terrain, un tremblement de terre, de la corrosion ou du permafrost. Ce système de détection peut être utilisé pour beaucoup d’autres applications telles que la détection d’intrusion (exemple : la détection d’un tractopelle avant endommagement du pipeline), surveillance de rails ferroviaires, barrière intelligente ou surveillance en temps réel de câbles sous-marin.
ALGÉRIE
Nouvelle étude sur le fer de Gara Djebilet
Un cabinet international va être sélectionné afin de réaliser une étude en vue de l’exploitation du gisement de fer de Gara Djebilet (130 km au sud-est de Tindouf). Selon Ahmed Benabbas, directeur général de la Société nationale du fer et de l’acier (Feraal), l’entreprise « fera son choix à partir d’une short list de trois cabinets internationaux jouissant d’une renommée mondiale et spécialisés dans les domaines des mines, de la sidérurgie et de la métallurgie ». L’étude de préfaisabilité durera neuf mois. « Le début des actions sur le terrain est prévu vers la fin de l’année 2017 et le début de l’année 2018. Au cours de cette étape, il s’agira de procéder aux montages financiers nécessaires à l’exploitation du gisement et au lancement des premiers appels d’offres pour les travaux. »
Gara Djebilet est l’un des plus grands gisements de minerai de fer oolithique à travers le monde. En raison de contraintes techniques et économiques, ce gisement géant n’a jamais pu être développé en dépit de nombreux travaux de prospection et d’exploration et de mises en valeur, conduits depuis le début des années 1950.
Le Fonds souverain d’investissement stratégiques (Fonsis) et ses partenaires ont signé la convention d’investissement dans le projet Parenterus. Selon le Premier ministre, Parenterus est un investissement « capital » dans l’atteinte des objectifs de la plateforme Dakar Medical City du Plan Sénégal Émergent. « La société Parenterus permettra de garantir une baisse des coûts et une souveraineté dans la fourniture de solutions de perfusion à nos structures sanitaires, parfois confrontées à des ruptures de stocks, car ce produit est entièrement importé aujourd’hui. »
Le directeur général du Fonsis, Amadou Hott, rappelait que « Parenterus est un projet porté au départ par un privé sénégalais, appuyé par le Fonsis, qui a pu boucler aux côtés d’autres investisseurs et partenaires techniques et financiers, un financement global de 6,5 milliards de F.CFA ». L’apport en fonds propres de 2,5 milliards de F.CFA est détenu à 90 % par des nationaux, dont la Caisse des dépôts et consignations du Sénégal (CDC). La BOAD a participé pour 2,5 milliards de F.CFA et la CBAO pour 1,5 milliard de F.CFA, avec une garantie du Fonds Gari de la Cedeao. Le chantier, dont le promoteur est le Dr Ibrahima Kâ, est implanté dans la commune de Diender, région de Thiès, et permettra la création de plus de 70 emplois directs à partir de la première année d’exploitation.
Montage de véhicules utilitaires Iveco
Selon le PDG de la société Iveco Algérie (IVAL), Mohamed Bairi, le premier véhicule utilitaire de marque italienne Iveco (Fiat), dont l’usine de montage sera créée prochainement dans la zone industrielle de Sidi Khaled à Oued El-Bardi (sud de Bouira), sortira en novembre 2016. « Nous comptons créer, à long terme, plus de 10 000 emplois directs et indirects », estime le PDG. Une fois opérationnelle, cette usine, qui sera construite sur une assiette foncière de 100 000 m2, produira 1 500 véhicules la première année, et le double après deux ans. « Nous prévoyons d’atteindre 4 500 à 5 000 véhicules utilitaires dans les trois années suivant la mise en marche de l’usine », a-t-il indiqué, précisant que « la Société nationale de véhicules industriels (SNVI) algérienne ainsi que le fabricant allemand ZF sont parmi les partenaires qui vont sous-traiter avec cette usine d’Iveco ».
Une usine d’aliment de bétail algéro-française
Fruit d’un partenariat 51 % 49 % entre le groupe privé algérien Société industrielle de la Mitidja (SIM) et l’entreprise française Sanders (groupe Avril), l’usine d’aliments de bétail SIM-Sanders a été inaugurée fin octobre à Aïn Defla (140 km à l’ouest d’Alger). Cette usine permettra à SIM Sanders « de devenir le leader de la nutrition animale dans le pays », souligne l’entreprise. « Cet investissement de 1,3 milliard de DA (11 millions d’euros) dote SIM Sanders Algérie d’une capacité de production de 150 000 tonnes d’aliments par an. L’usine valorisera notamment les sous-produits et les matières premières locales comme la caroube, les coques d’amandes ou les grignons d’olives ». « L’Algérie a élaboré des plans ambitieux de développement pour sa filière animale, dans le domaine du lait, des viandes rouges, des viandes blanches, et cette ambition politique a fait émerger une très forte demande algérienne en équipement pour les élevages, en production d’aliments pour le bétail, mais également des besoins dans les secteurs industriels de la viande et du lait », considère l’ambassadeur de France, Bernard Emié. « L’alimentation du bétail constitue donc, avec l’irrigation, l’un des enjeux majeurs pour le développement de l’élevage en Algérie. »
MAROC
La piste du nucléaire
Conformément à la stratégie énergétique nationale qui considère l’électronucléaire comme une option alternative à long terme, le ministère de l’Énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement a sollicité l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour procéder à une évaluation globale des capacités nationales nucléaires nécessaires à un programme électronucléaire. Dans ce cadre, l’AIEA a conduit fin octobre au Maroc, une mission d’expertise, connue au niveau international sous le nom « INIR » (Integrated Nuclear Infrastructure Review). Le principal objectif de la mission INIR visait à évaluer les capacités nationales dans le domaine de l’énergie nucléaire, identifier le déficit et les pistes d’amélioration, et arrêter un ensemble de recommandations pour y remédier. Ce travail a abouti à l’identification de plusieurs éléments à même de stimuler le développement du secteur, dont la mise en place d’un cadre législatif nucléaire, la réalisation d’une étude de faisabilité technico-économique et de choix de site pour une éventuelle centrale nucléaire, la plateforme technologique du Centre d’études nucléaires de la Maamora et les ressources humaines potentiellement mobilisables.
Commande de 50 tramways Citadis
Alstom a signé un marché avec Casa Transports, la société de transport public de Casablanca, portant sur la fourniture de 50 tramways Citadis destinés à circuler sur le nouveau tronçon de la ligne de tramway dont la mise en service commercial est prévue fin 2018. Le contrat d’une valeur de 100 millions d’euros, financé par l’État français (65 %) grâce aux fonds de la Réserve pays émergents (RPE) et par des fonds publics marocains (35 %), vient d’être mis en vigueur. Le nombre d’usagers de la ligne de tramway de Casablanca, en service depuis décembre 2012, a augmenté de plus de 30 % ces deux dernières années. Afin de répondre au besoin croissant de mobilité, Casa Transports a décidé d’ajouter 22 km à la ligne de tramway actuelle longue de 31 km, et de développer son parc existant de 74 véhicules à 124 en commandant des tramways supplémentaires à Alstom.
Ouverture du Mandarin Oriental Marrakech
Inaugurant l’hôtel Mandarin Oriental Marrakech début octobre, Lahcen Haddad, ministre du Tourisme, a salué l’arrivée de la chaîne hôtelière, qui s’installe pour la première fois dans un pays d’Afrique et du Moyen-Orient. Le propriétaire et développeur de projet est la société Park Palmeraie, filiale d’Interedec Maroc. Selon le président de Park Palmeraie et d’Interedec, Omar Kabbaj, la réalisation de ce projet d’une durée de six ans, a coûté 700 millions Dh (64 millions d’euros).
Le complexe s’étend sur 20 hectares, entouré d’un jardin orné de 100 000 roses, avec vue sur les montagnes de l’Atlas. Doté de 54 villas disposant toutes d’un jardin et d’une piscine privés, d’un jacuzzi extérieur, d’un espace ombragé pour les repas et d’un autre pour les bains de soleil, ainsi que de neuf suites, dont sept avec bassin privé sur leur terrasse, l’établissement dispose de restaurants, bars, d’un spa… et d’un accès direct au golf royal et au golf Al Maaden.