Burkina Faso: bilan d’étape
ENCADRÉ
L’optimisme du FMI
Sur la base d’une prévision de 6,8 % de croissance en 2014 (revue en baisse de 0,2 point quelques semaines avant le départ de Blaise Compaoré), le FMI préconise, entre autres mesures, la levée des obstacles (procédures de passation des marchés, contrôles redondants et multiples, etc.) qui ralentissent l’investissement public et la bonne gestion de la rente minière.
« Le FMI est complètement en phase avec le gouvernement sur ses politiques économiques actuelles notamment dans la prochaine étape qui est de faire en sorte que la croissance profite au plus grand nombre. Pour l’instant, cette croissance est impressionnante mais ne contribue pas assez à faire baisser la pauvreté. La pauvreté est encore élevée et c’est en partie parce que la croissance démographique est extrêmement élevée. L’objectif, c’est d’avoir une forte croissance d’une part, et d’autre part que les fruits de cette croissance soient investis, soit dans le capital physique (routes, énergie…), soit dans le capital humain (santé, éducation). L’objectif à terme est que d’autres secteurs prennent le relais des mines et de l’or en termes de croissance. La transformation des ressources tirées de l’activité minière en ressources génératrices de richesses, est un défi qu’il est capital de relever. »
Les responsables de la Scadd réitèrent leurs objectifs : « Au terme de la première phase, les orientations et choix stratégiques à venir devront viser à consolider les actions déjà engagées, en vue d’assurer la transformation structurelle de l’économie nationale. Ils devront permettre au Burkina Faso d’atteindre les objectifs de croissance soutenue, inclusive et durable pour le bien-être des populations. »
Le soutien de l’Union européenne
Quatre nouveaux pôles économiques devront voir le jour : deux agro-pôles (Sourou et Samendeni), un pôle minier et agropastoral au Sahel et un pôle touristique à l’Est.
Le 11e FED (Fonds européen de développement) couvrira la période 2014-2020. L’appui de l’UE, d’un montant estimé à 408 milliards de F.CFA, sera axé autour de la gouvernance, la santé, la sécurité alimentaire et nutritionnelle, l’agriculture et l’eau. Le coût global de la Scadd est de 7 496 milliards de F.CFA (11,43 milliards d’euros). Selon les prévisions, le financement devrait être assuré à hauteur de 63,3 % sur ressources propres, 34,5 % sur ressources extérieures et 2,2 % réservés au privé (y compris les Burkinabè de l’étranger).
Les emprunts obligataires occupent une place importante dans le financement de la Scadd. Après le succès de l’émission d’octobre 2013, qui avait permis de récolter 122 milliards de F.CFA (contre 55 milliards prévus), un emprunt du même montant est envisagé à court terme. Mais la situation politique du Burkina Faso complique considérablement la réalisation de cette opération.
Parmi les grands projets prioritaires de la Scadd, en quête de financement, figurent l’implantation d’une usine d’assemblage de tracteurs (6,5 milliards F.CFA), l’aménagement de 5 000 ha d’agriculture irriguée à Kompienga (60 milliards F.CFA), l’aménagement des lacs de barrages urbains de la ville de Ouagadougou (225 milliards F.CFA), le développement intégré de la vallée de la Bougouriba (94 milliards F.CFA), l’aménagement de centrales hydroélectriques (82,8 milliards F.CFA), la création d’un port sec multimodal à Ouagadougou (77,7 milliards F.CFA), l’aménagement d’environ 6 000 km de pistes rurales par la méthode mécanisée (116,8 milliards F.CFA), et les travaux de construction et de bitumage de routes nationales (171,1 milliards F.CFA).