Au coeur de l’intégration africaine
C’est sous le thème « Le temps d’investir » que s’est tenue la troisième édition du Forum Afrique Développement. Un rendez-vous placé sous le signe du codéveloppement intra-africain.
Les participants à la troisième édition du Forum Afrique Développement, organisé par Attijariwafa bank à Casablanca, mi-février, étaient venus chercher du concret. Cette grand-messe des investisseurs, baptisée « Le temps d’investir », s’est positionnée comme un espace de B2B, venant conforter la place désormais reconnue du Maroc en tant que plateforme d’investissement vers les marchés de l’Afrique subsaharienne. Pas moins de 1 700 acteurs de la vie économique et politique, représentant 23 pays dont 17 africains, ont fait le détour. Un succès qui a poussé l’organisateur à transformer le Forum en rencontre annuelle, dès la prochaine édition.
« Notre continent est grand et il doit tenir la place qui lui revient dans les échanges commerciaux internationaux. La transformation de l’Afrique passe inévitablement par le développement des secteurs prioritaires (énergie, agriculture, infrastructures). Et les entreprises marocaines sont mobilisées pour réussir l’intra-africain. »
Parce que l’Afrique est multiple et que l’on parle en fait de « plusieurs Afriques », qu’il n’y a pas de formules toutes faites pour réussir en business, pas de solutions clé en main pour percer sur les marchés africains, chaque expérience est unique et chaque marché a ses spécificités. « C’est pour cela que les plateformes d’échange d’expérience de ce type sont intéressantes à plus d’un titre », affirme un des participants. Le PDG d’Attijariwafa bank, Mohamed El Kettani, a indiqué dans son discours d’ouverture : « Les participants viennent à ce forum pour faire du business, c’est avant tout une plateforme de rencontre, d’échange et d’opportunités d’affaires. »
Pour leur part, les ministres marocains et étrangers qui ont pris part à l’événement ont également joué le jeu du « concret ». Leurs discours se voulaient pragmatiques et mobilisateurs autour d’un seul et même objectif : l’intégration économique des marchés africains. À ce titre, le ministre du Commerce, de l’industrie et de l’économie numérique, Moulay Hafid Elalamy, a rappelé que certes les vitesses de croissance et de développement économique des pays africains sont différentes, mais que cela ne doit pas constituer un prétexte pour ne pas oeuvrer à l’intégration économique Sud-Sud.
Le Maroc a montré la voie et les avancées réalisées dans ce sens ces dernières années sont la preuve que le processus fonctionne. L’exemple fait prendre conscience à plusieurs gouvernements africains de l’intérêt du codéveloppement pour leur pays. L’espace stand pays, aménagé pour la première fois cette année en marge du Forum, a constitué une belle vitrine des stratégies et des opportunités de business qui s’offrent désormais aux opérateurs économiques publics et privés marocains et étrangers.
Nos entreprises ont acquis l’expérience managériale internationale et nous devons le faire savoir.
Le président de Attijariwafa rappelle : « Les plans de développement mis en place dans plusieurs pays donnent confiance et visibilité aux opérateurs économiques sur les infrastructures, l’énergie, les télécommunications, la valorisation des ressources naturelles, le développement du tourisme, des services… »
Les intérêts convergent en Afrique ; tel semble être le principal enseignement de l’événement. Les gisements de croissance sont encore plus profonds si les opportunités d’investissement en infrastructures, en énergie, en BTP, dans l’agriculture et dans l’industrie se concrétisent. Sans surprise, les participants au Forum ont chacun mis l’accent sur les grandes autoroutes du développement pour l’Afrique : le financement des infrastructures par l’épargne, la multiplication des infrastructures portuaires pour renforcer la logistique, la diversification des sources d’énergie et leur sécurisation, l’agro-industrie, la sécurité alimentaire et la valorisation des ressources naturelles.
Autant d’opportunités de partenariat public-privé, de coopération triangulaire Nord-Sud et Sud-Sud créatrices de valeur, mais surtout créatrices d’emploi pour la jeunesse africaine, de transfert de savoir-faire, d’innovations…, a rappelé en substance Mohamed El Kettani. Des propos rejoints par ceux de Zahra Maafiri, directrice générale de Maroc Export, coorganisateur de l’événement : « Notre continent est grand et il doit tenir la place qui lui revient dans les échanges commerciaux internationaux. La transformation de l’Afrique passe inévitablement par le développement des secteurs prioritaires (énergie, agriculture, infrastructures). Et les entreprises marocaines sont mobilisées pour réussir l’intra-africain. »
La responsable a lancé un pari audacieux : « Nous avons une ambition commune majeure, créer le label Made in Africa, le développer et contribuer à l’intégrer dans la chaîne de valeur du commerce mondial. Nos entreprises ont acquis l’expérience managériale internationale et nous devons le faire savoir. »