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Anne-Elvire Esmel est pour une Afrique qui gagne

  • Publiéaoût 1, 2018

Sa formation et ses treize années d’expérience au sein d’une grande agence de communication et d’affaires publiques ont fait d’elle la cheville ouvrière de l’initiative AfroChampions dont elle construit la cohérence et élabore le narratif.

Elle est aux côtés de Michael Kottoh et Edem Adzogenu – les deux concepteurs d’AfroChampions – depuis les débuts en 2016. Après un premier échange avec Samba Bathily, conseiller de l’initiative, une conférence téléphonique est organisée avec Edem et Michael pour, « discuter des actions qu’on pouvait mettre en place en matière de communication ». À la fin de l’entretien, elle se souvient qu’ils s’exclament tous les trois, comme une évidence : « We’re aligned ». Dix-huit mois plus tard, AfroChampions est une réalité.

Ses parents ont, tous les deux, été des enseignants passionnés, – son père a aussi effectué une brillante carrière diplomatique – et Anne-Elvire aurait pu, elle aussi, devenir professeur de lettres. Elle est admise après le bac en hypokhâgne, puis en khâgne au prestigieux lycée Henri-IV, à Paris. « Je suis une littéraire », dit-elle. Mais au bout de deux ans, elle s’interroge sur sa vocation et opère un virage radical.

Ses débuts dans la vie ne la destinaient pas forcément à cet engagement qui est aujourd’hui le sien. Si ce n’est d’être issue d’un couple franco-ivoirien. Une mixité qui a fini par faire naître en elle cette passion pour l’Afrique. Et aussi ce regard multiple qu’elle porte sur le monde, ce refus des discours à sens unique auxquels elle préfère « la compréhension des enjeux à 360° » qui ne peut reposer que sur une délibération collective qui sache « entrer en résonance avec toutes les parties prenantes et répondre à leurs préoccupations ».

Ses parents ont, tous les deux, été des enseignants passionnés, – son père a aussi effectué une brillante carrière diplomatique – et Anne-Elvire aurait pu, elle aussi, devenir professeur de lettres. Elle est admise après le bac en hypokhâgne, puis en khâgne au prestigieux lycée Henri-IV, à Paris. « Je suis une littéraire », dit-elle. Mais au bout de deux ans, elle s’interroge sur sa vocation et opère un virage radical. Elle est reçue au concours de l’ESSEC, où elle découvre les fondamentaux de l’économie, de la finance, de la gestion et de la stratégie d’entreprise, et suit parallèlement un cursus de Droit européen des affaires à l’université Paris-V.

Puis un autre cursus en Sciences politiques européennes à Bruges, auprès du Collège d’Europe. Elle poursuit alors un but précis, celui de devenir lobbyiste à Bruxelles, coeur du réacteur de la construction européenne. Un sujet qui la passionne, elle dont la famille maternelle, en Lorraine, a beaucoup souffert de la guerre et pour laquelle « la paix » – économique et politique – de l’Europe n’était « pas un vain mot ».

Mais, en 2005, le « non » de la France au référendum sur le Traité constitutionnel pour l’Union européenne tempère son enthousiasme. « Je me suis dit que pour porter la parole de l’Europe, on était parfois plus utile dans les pays que dans la bulle bruxelloise. » Toujours ce double regard, cette transversalité entre les problématiques d’un continent et celles des nations qui le composent…

Un double regard

Elle intègre le bureau parisien d’APCO, un groupe multinational d’affaires publiques et de communication où elle restera près de treize ans. « J’y faisais au départ du lobbying classique, défense d’intérêts privés sur les plans législatif et réglementaire, mais je travaillais aussi sur des dossiers de nature plus diplomatique, des enjeux sensibles, des litiges entre États ou entre États et investisseurs, des gestions de crises. Progressivement je me suis orientée vers des projets de gestion de réputation et de communication, très internationaux».

Cette cause qui est devenue pleinement la sienne lui apparaît comme l’aboutissement d’un parcours : « Ces méthodes de narration et d’esprit critique que j’ai pu apprendre, en khâgne et chez APCO, cette compréhension des enjeux des entreprises que je retire de l’ESSEC, et cette passion pour la construction d’une entité politique multiculturelle et autonome, que j’ai pu cultiver au collège d’Europe, tout cela me construit et me permet à présent d’être utile à l’Afrique».

L’Afrique qu’elle connaît déjà – la Côte d’Ivoire de son père a été sa « porte d’entrée » – s’installe progressivement dans son paysage professionnel, notamment au travers des dossiers qu’elle est amenée à traiter, au département Énergies & Technologies propres d’APCO à la direction duquel elle est nommée à partir de 2012 ; elle devient ensuite coordinatrice du département Afrique.

Elle travaille notamment sur le projet d’électrification du continent lancé par le musicien américano-sénégalais Akon, sur des projets miniers, ou encore le déploiement des technologies numériques. Une occasion, pour elle « de travailler sur des projets transformateurs, particulièrement excitants », car, affirme-t-elle, « l’Afrique est un endroit où l’on sort de sa zone de confort. Rien ne se passe comme prévu, c’est beaucoup plus dur».

Mais on y trouve « une créativité pour faire face à tous les enjeux. S’il existe un continent où il y a beaucoup à faire, et où on peut en voir l’impact, c’est l’Afrique. Il n’y a pas de meilleur endroit aujourd’hui pour faire ce qui m’intéresse. » Elle ne se voit nullement engagée dans l’aventure AfroChampions « avec une casquette d’ONG », car elle travaille pour « une Afrique qui gagne».

Cette cause qui est devenue pleinement la sienne lui apparaît comme l’aboutissement d’un parcours : « Ces méthodes de narration et d’esprit critique que j’ai pu apprendre, en khâgne et chez APCO, cette compréhension des enjeux des entreprises que je retire de l’ESSEC, et cette passion pour la construction d’une entité politique multiculturelle et autonome, que j’ai pu cultiver au collège d’Europe, tout cela me construit et me permet à présent d’être utile à l’Afrique».

Écrit par
African Business french

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