L’économe ministre Amadou Bâ

Le ministre de l’Économie et des finances, Amadou Bâ, se félicite des premiers résultats du Plan Sénégal émergent. Il appelle de ses voeux de nouvelles réformes structurelles, destinées à pérenniser les fruits de la croissance.
M. le ministre Amadou Bâ, certains économistes considèrent que 7 % de croissance n’est pas un niveau suffisant pour faire « émerger » le Sénégal : il faudrait au moins… 10 % ! Ce chiffre est-il réaliste dans un pays où la croissance potentielle n’a jamais dépassé 4 % à 5% ?
La vision économique et sociale du chef de l’État, le président Macky Sall, déclinée dans le Plan Sénégal émergent (PSE) est, désormais, l’unique référentiel des politiques économiques et financières du Sénégal, sur le moyen comme sur le long terme. Certes, la croissance ne se décrète pas, mais la réalisation de performances macroéconomiques significatives est possible, à condition qu’un effort substantiel d’investissement soit consenti.
Il faut aussi parvenir à mettre en œuvre une masse critique de réformes qui permettent de relever durablement le potentiel de croissance, stimuler la créativité et l’initiative privée et améliorer la qualité des investissements.
Parfois, il faut du temps pour lever les contraintes affectant l’offre. Ce qui explique qu’il est difficile d’atteindre des taux de croissance très élevés lors des premières années… Une croissance soutenue de 7 % par an, pendant une période suffisamment longue, permettra au Sénégal d’atteindre l’émergence à l’horizon d’une génération. À condition que – comme nous le prévoyons – celle-ci soit portée par des secteurs qui ont des effets d’entraînement très élevés sur le reste de l’économie.
Et qu’elle soit assortie d’une transformation de la structure de l’économie pour rehausser significativement la productivité. En outre, la nature inclusive de cette croissance permettra d’assurer l’adhésion de la population et de préserver la dynamique de croissance.
Toutes les projections font l’objet de révision en fonction des développements économiques
Que répondez-vous à l’argument de l’OCDE selon lequel le Sénégal n’a pas suffisamment tenu compte des faibles perspectives de croissance de l’Europe dans ses propres prévisions ?
Au moment de l’élaboration du PSE, les perspectives de croissance dans les pays partenaires du Sénégal ont bel et bien été prises en compte. Toutefois, le PSE et d’autres documents de référence, y compris ceux de l’OCDE, ont clairement mis en évidence que le Sénégal a un problème d’offre.
La demande solvable existe pour beaucoup de produits sur lesquels nous misons pour stimuler le taux de croissance. Au-delà de l’Europe, nous avons défini notre propre stratégie d’émergence en considérant l’environnement sous-régional, les opportunités qu’il comporte et les menaces qu’il subodore ainsi que les perspectives économiques chez nos principaux partenaires, sans oublier les locomotives de l’économie mondiale. Aussi, comme vous le savez, toutes les projections font l’objet de révision en fonction des développements économiques aussi bien en interne que sur le plan international.