Algérie : Mohamed Skander, président de Jil FCE
Transfuge du monde de la finance, Mohamed Skander milite pour l’assouplissement des démarches et une meilleure disponibilité des financements pour les jeunes porteurs de projets.
Par Samia Lokmane-Khelil
Mohamed Skander est partout. Avec son allure de premier de la classe et son verbe posé, cet entrepreneur de 37 ans ne rate aucune occasion pour rendre plus visibles les aspirations des jeunes de son âge, engagés comme lui dans le monde des affaires.
C’est en sa qualité de président de Jil (« Génération ») FCE (Forum des chefs d’entreprise, principale organisation patronale en Algérie) qu’il a pris part au conseil d’affaires algéro-francais. On l’a vu poser avec le président Emmanuel Macron, venu rencontrer des talents algériens au cours d’une visite éclair dans le pays.
Dans la foulée, Mohamed Skander a annoncé l’ouverture à Alger de l’École 42, un institut de formation numérique, qui a déjà son équivalent en France. Pour lui, l’accès aux nouvelles technologies est une des clés de succès de l’entreprise en Algérie.
Avant d’être élu à la tête de Jil FCE en janvier 2017, le jeune businessman avait déjà largement plaidé pour la digitalisation des procédures administratives qui doivent faciliter l’investissement privé. Il a notamment fait parler de lui en publiant une étude, en octobre 2016, sur les difficultés rencontrées par les jeunes pour monter des projets économiques.
À cette époque, l’entrepreneur faisait partie du conseil dirigeant de Jil FCE. Il s’occupait de l’encadrement des jeunes patrons. Après avoir interrogé 620 d’entre eux, il est parvenu à identifier un certain nombre de freins à l’investissement comme la bureaucratie et le manque de dispositifs de levées de fonds.
Au FCE, il avait été chargé par Ali Haddad de gérer un fonds de souscription propre à l’organisation, qui doit recueillir, à terme, plusieurs millions d’euros pour financer des start-up et des entreprises innovantes. « Un des plus grands projets au Jil FCE est de convaincre les investisseurs et les industriels d’investir dans des petits projets, mais aussi de convaincre les porteurs de projets d’aller chercher des grands investisseurs pour des projets plus importants », explique Mohamed Skander.
Lui-même a démarré de rien avec comme seuls bagages des diplômes en finances (Edhec Business School et Stockholm School of Economics) et une expérience professionnelle de consultant et d’analyste chez EY et BNP Paribas en France et en Suisse.