Afrique : Brèves économiques et financières
Nouveau cadre contractuel avec Total pour le projet gazier Timimoun
Sonatrach, Total, l’espagnol Cepsa et l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft) algérienne ont signé le 13 décembre le contrat de concession confirmant le nouveau cadre contractuel applicable au développement du projet Timimoun, situé dans le Sud-Ouest algérien. Le projet est opéré conjointement par Sonatrach (51%), Total (37,75%) et Cepsa (11,25%).
Selon les partenaires du projet, qui ont également signé l’accord de commercialisation du gaz, « ces signatures marquent une étape majeure dans la réalisation du projet et le renforcement du partenariat historique entre Sonatrach, Total et Cepsa. »
Mohammed Boussaid, ministre de l’Économie et des finances, et Jean-François Girault, ambassadeur de France au Maroc, ont signé le 22 décembre un protocole financier entre les deux gouvernements portant sur un prêt de 128,1 millions d’euros
En 2017, le développement du champ gazier de Timimoun s’est poursuivi avec les opérations de forage et les travaux liés à la construction de l’usine. Au total, 37 puits seront reliés à des installations de collecte et de traitement du gaz et raccordés au gazoduc reliant les gisements du Sud-Ouest algérien à Hassi R’mel (GR5).
La production de ce champ gazier, prévue démarrer au printemps 2018, devrait atteindre environ 5 millions de mètres cubes de gaz par jour en plateau.
« Le partenariat entre Sonatrach et le groupe français Total fait l’objet d’une nouvelle dynamique prometteuse qui se rapporte à la réalisation d’une série de projets d’investissements », estime le PDG de Sonatrach, Abdelmoumène Ould Kaddour. Les projets portent sur la pétrochimie, le solaire, le gaz de schiste…Un contrat « primordial » portant sur le GNL est en perspective, et un nouveau contrat encadrant la poursuite de l’exploitation conjointe du champ TFT sera signé dans les prochains mois. « Les perspectives de développement du partenariat avec Total sont très importantes. »
Lancement de la Cote Argus
Dans le cadre de sa stratégie d’internationalisation, le Groupe Argus lance la plate-forme Largus.dz afin de déployer sa cote en Algérie. Après l’Europe (Belgique, Portugal, Espagne, Roumanie), les pays subsahariens (Côte d’Ivoire, Niger, Burkina Faso, Sénégal) et le Maroc, l’Algérie est le 11ème pays où s’implante le groupe français.
Avec plus de 800.000 transactions annuelles pour un montant évalué à 10 milliards de dollars, le marché algérien du véhicule d’occasion figure parmi les plus importants du continent. C’est sur ce marché peu structuré et soumis à des phénomènes spéculatifs que Largus.dz se positionne.
Pour Mourad Saâdi, propriétaire du magazine Le mensuel de l’automobile, directeur général de la filiale Argus Algérie et gérant de la plateforme Largus.dz, « le lancement de Largus.dz constitue une nouvelle étape dans le marché algérien de l’automobile, qui traverse une crise essentiellement marquée par la baisse des volumes de ventes et par l’arrêt des importations, suivis du foisonnement de réseaux informels d’échanges de véhicules ».
Alexandrine Breton Loÿs, présidente du Groupe Argus, souligne que « l’introduction de la Cote Argus en Algérie constitue une nouvelle étape d’un long processus d’internationalisation de nos activités, démarré en 2014. Après le Maroc et la Côte d’Ivoire, nous avons estimé qu’il fallait mettre un pied sur un marché encore immature mais prometteur, l’Algérie. »
Outil paramétrable dédié aux professionnels, la plateforme Largus.dz, animée par des experts de l’Argus, offre désormais une valeur de référence pour tous les acteurs du secteur automobile : concessionnaires, négociants VO, professions réglementées, etc. Un gage de sécurité et de stabilité des prix, sur un marché complexe et mal régulé. Gratuit dans un premier temps, le service sera monétisé courant 2018.
Le Groupe Argus poursuivra ses développements en Algérie, avec le déploiement de deux outils phares à destination des professionnels du négoce automobile : Prevar, destiné à étudier et anticiper la dépréciation des véhicules, et Planet VO², solution dédiée à la reprise, la revente, la gestion des stocks et des labels, ainsi qu’au management de la relation client et de la qualité.
MAROC
Achat de locomotives par l’ONCF
Mohammed Boussaid, ministre de l’Économie et des finances, et Jean-François Girault, ambassadeur de France au Maroc, ont signé le 22 décembre un protocole financier entre les deux gouvernements portant sur un prêt de 128,1 millions d’euros destiné au financement de l’acquisition de locomotives par l’Office national des chemins de fer (ONCF). Cette signature s’est déroulée en présence de Mohamed Rabie Khlie, directeur général de l’ONCF.
Ce protocole est destiné à mettre en place un financement concessionnel pour accompagner la stratégie de l’ONCF de rajeunissement du parc à traction électrique et de modernisation de la flotte des locomotives.
Selon l’ONCF, le projet de la nouvelle Ligne à grande vitesse (LGV) reliant Tanger à Casablanca « a franchi, comme prévu, d’importantes étapes au cours de l’année 2017 », avec notamment l’achèvement des travaux de génie civil et des équipements ferroviaires sur l’ensemble de la ligne ainsi que les premières séries des essais dynamiques franchissant un nouveau pallier dans la validation du matériel roulant et de l’infrastructure. « Les tests avec des montées en vitesse par paliers successifs, ont conclu que la LGV est techniquement apte à une circulation d’essais à 320 km/h. »
L’ensemble des essais s’est achevé avec succès le 22 décembre 2017. « Outre la vérification du matériel roulant, ces derniers ont été l’occasion d’établir le record de vitesse sur les lignes ferroviaires au sein du continent africain : le 20 octobre, la RGV M (Rame à grande vitesse Maroc), conduite par un cheminot marocain, a parcouru la LGV entre Kénitra et Larache à 320 km/h. »
Dès février 2018, l’ONCF démarre la dernière étape des essais qui sera consacrée à tester l’ensemble de l’infrastructure après mise sous tension de toute la ligne en janvier. Elle inclura les deux voies de la nouvelle ligne, les communications d’une voie à l’autre, les installations terminales et les raccordements au niveau des gares. Par la suite, tout le système relatif au projet de la nouvelle LGV sera soumis à des phases de rodage en mode pré-exploitation, suivi de l’homologation, étape ultime pour une mise en service commercial.
ENGIE reprend SPIE Maroc
Bruno Bensasson, CEO d’ENGIE Afrique, et Jérôme Vanhove, directeur de la Stratégie, du développement et des acquisitions de SPIE, ont signé le 20 décembre un accord qui permet à ENGIE d’acquérir SPIE Maroc, un acteur clé du marché marocain du génie électrique, du génie climatique, des systèmes de télécommunication et de la maintenance multi-technique.
« Cette acquisition s’inscrit parfaitement dans la stratégie d’ENGIE de devenir un des leaders des services à l’énergie sur le continent africain », a déclaré Bruno Bensasson.
SPIE Maroc emploie plus de 1000 employés et a généré en 2016 des revenus de près de 70 millions d’euros. La société est présente au Maroc depuis plus de 100 ans.
ENGIE est déjà très actif au Maroc dans la maintenance multi-technique, et le Facility Management à travers sa filiale Cofely Maroc et son partenariat avec le groupe Finatech. En intégrant les compétences, les équipes et les activités de SPIE Maroc, ENGIE devient le leader des services énergétiques au Maroc et franchit une étape importante avec l’ambition de devenir un fournisseur intégré de services à l’énergie en Afrique. Avec plus de 1300 personnes, le nouvel ensemble constituera une plateforme opérationnelle pour accompagner ses clients industriels et tertiaires au Maroc ENGIE ambitionne de devenir d’ici 2025 un partenaire de référence dans une dizaine de pays africains pour les centrales électriques, les services énergétiques aux entreprises et les solutions décentralisées pour les clients – communautés, entreprises et ménages – non connectés aux réseaux. Engie était conseillé par le cabinet Allen & Overy Paris, et SPIE par Gide.
Un pôle Afrique francophone pour Mercer
Spécialiste du conseil et services en ressources humaines, protection sociale et avantages sociaux, Mercer, filiale de Marsh & McLennan Companies (MMC), met en place un nouveau pôle régional dans le cadre d’une importante initiative stratégique en Afrique francophone. L’entreprise va renforcer son activité Santé et accroître sa présence sur le marché africain en proposant des solutions Investissements et Ressources humaines, depuis son pôle SIS de Casablanca Finance City (CFC).
« L’Afrique fait partie intégrante de notre stratégie de croissance. Nous sommes en activité sur le continent depuis plusieurs années », déclare David Anderson, président du pôle Growth Markets de Mercer. « Renforcer notre présence dans cette région en pleine croissance nous permettra d’améliorer notre service auprès de nos clients pour leurs besoins dans le domaine Santé et Prévoyance, et facilitera l’introduction de notre offre dans le secteur Investissements et Ressources humaines. »
Actuellement, Mercer propose ses prestations dans 41 pays africains. L’entreprise accroît ainsi sa présence sur un marché en plein développement, notamment en Afrique du Nord, qui continue de se montrer très prometteuse.
« Le Maroc est le pôle idéal pour continuer à croître en Afrique francophone », a déclaré Mustafa Faizani, CEO EAU et responsable de la zone Inde, Moyen-Orient, Turquie et Afrique pour Mercer. « Le nouveau pôle à CFC et les partenariats stratégiques existants vont soutenir la croissance des affaires locales au Maroc. »
Mercer est déjà présent sur le marché d’Afrique francophone à travers son offre des Africa Health and Risk Solutions (AHRS), à l’intention des multinationales recherchant des structures de prévoyance standardisées dans plusieurs pays et une fixation des prix à travers le placement de la couverture de risque sur le marché international de l’assurance. Les clients de Mercer au Maroc bénéficient de ces prestations à travers des partenariats stratégiques établis avec AFMA, le courtier le plus important du pays.
Le groupe AFMA a enregistré en 2016 des primes émises de 1 590 millions Dh, en progression de +1% sur 2015, et un résultat net part du groupe de 57 millions Dh, en croissance de près de +3%.
L’arrivée à Casablanca marque la 14ème expansion de Mercer au sein des économies en croissance dans les 2 dernières années.
TUNISIE
Construction de l’Autoroute du Centre
La Banque européenne d’investissement (BEI) soutient le projet de « l’Autoroute du Centre », à travers un financement de 166 millions d’euros (près de 500 millions DT). L’accord de financement a été signé le 14 décembre à Tunis par Zied Ladhari, ministre du Développement, de l’investissement et de la coopération internationale, et Ulrich H. Brunnhuber, chef de la représentation diplomatique de la BEI en Tunisie, en présence de Mohamed Salah Arfaoui, ministre de l’Equipment, de l`habitat et de l’aménagement du territoire.
« Le développement du secteur routier est essentiel au développement économique et social de la Tunisie. C’est en désenclavant les gouvernorats de l’intérieur du pays que nous arriverons à diversifier et développer l’économie de ces régions et ainsi offrir de nouvelles perspectives d’emploi aux jeunes Tunisiens », a déclaré le responsable européen.
Accordé à des conditions financières très attractives avec notamment une maturité exceptionnelle de 30 ans, ce financement sera axé sur la construction d’un axe routier 2 X 2 voies reliant les villes de Sbikha et Jelma sur 99 km, au sein des deux gouvernorats de Kairouan et de Sidi Bouzid. Le coût total du projet est évalué à 332 millions d’euros.
Ce projet fait partie de « l’Autoroute du Centre », dont le réseau couvrira le pays sur 186 km. Il aura un réel impact sur le quotidien des habitants de ces gouvernorats en termes notamment de transport et de qualité de vie. Il permettra la création de 140 emplois directs et 9 400 emplois temporaires durant l’étape de construction de l’axe routier.
Ce projet a été soutenu par la BEI dès 2011 au lendemain de la Révolution grâce aux dons de 4,7 millions d’euros de l’Union européenne et ses Etats membres pour l’ensemble des études préparatoires (techniques, économiques, environnementales et sociales) nécessaires au démarrage des travaux.