Afrique : Brèves économiques et financières
Le projet permettra également de développer une filière énergétique et agricole durable grâce au recyclage de 13 500 tonnes de cendres de palmes riches en potassium au profit des cultures vivrières et des plantations de palmiers à huile.
Les premiers chargements d’AMR ont quitté la zone pour rejoindre le port fluvial de Dapilon, d’où ils seront exportés à partir de janvier 2018. La production totale devrait atteindre entre 6 et 10 millions de tonnes dès 2018.
Il sera en outre au service d’une gestion respectueuse de l’environnement en offrant : 20 à 25% d’augmentation de la productivité agricole grâce à des plants sélectionnés pour leur haute teneur en huile ; 1,6 million de tonnes de CO2 économisé par an ; plus de 5 000 hectares affectés aux cultures vivrières ; et une protection renforcée des enclaves et de la biodiversité.
Groupe privé ivoirien, SIFCA est spécialisé dans le domaine agro-industriel depuis 1964 (huile de palme, caoutchouc naturel et sucre de canne). Fort de 30 000 employés, le groupe est présent dans six pays (Côte d’Ivoire, Liberia, Ghana, Sénégal, Nigeria, France). En 2016, le chiffre d’affaires de SIFCA s’établissait à 450 milliards de F.CFA (686 millions d’euros).
GUINEE
AMR lance sa production de bauxite
La société minière française indépendante Alliance minière responsable (AMR) a annoncé le 12 décembre l’entrée en production de son permis de Boké dans le cadre de son accord signé en juin 2017 avec la Société minière de Boké (SMB), co-entreprise détenue par UMS International, entreprise de logistique à capitaux français, l’armateur singapourien Winning Group et la société chinoise d’aluminium Shandong Weiqiao.
Les premiers chargements d’AMR ont quitté la zone pour rejoindre le port fluvial de Dapilon, d’où ils seront exportés à partir de janvier 2018. La production totale devrait atteindre entre 6 et 10 millions de tonnes dès 2018.
La mise en production du permis d’AMR permet à la SMB ainsi qu’à la Guinée d’atteindre plus rapidement une capacité de production supplémentaire pour l’exportation d’une bauxite de meilleure qualité et à un prix plus compétitif. Grâce à l’exploitation du permis d’AMR, la Guinée devrait passer la barre des 50 millions de tonnes de bauxite produites dès 2018, retrouvant ainsi sa place dans le trio de tête des producteurs mondiaux.
« Aujourd’hui, le contexte sur les marchés internationaux pour la bauxite est plus que jamais favorable, avec une demande chinoise en constante augmentation et un essoufflement des autres pays producteurs, notamment en Asie du Sud-Est », a déclaré Romain Girbal, président d’AMR. « Nous faisons le pari avec AMR qu’une nouvelle ère s’ouvre pour la Guinée et nous sommes fiers de contribuer à la montée en puissance du pays comme l’une des pièces maîtresses du marché de la bauxite au niveau mondial. »
Le projet d’AMR bénéficie de deux avantages majeurs : les ressources identifiées à ce jour sur le permis de Boké sont abondantes et de bonne qualité (réserves estimées à 150 millions de tonnes d’une qualité d’alumine supérieure à 44 %) et le gisement est facile à excaver par méthodes conventionnelles. Le projet est également stratégiquement localisé, à proximité de pistes minières déjà en service et d’un fleuve navigable où des infrastructures portuaires existent déjà.
En outre, parmi toutes les options logistiques examinées lors des études de faisabilité menées par AMR, la stratégie industrielle induite par le partenariat avec la SMB est celle qui maximise le plus la mutualisation des infrastructures existantes, en particulier celles de la SMB, et en conséquence minimise le plus les impacts environnementaux et sociaux négatifs.
Créée en juillet 2015 pour exploiter la bauxite en Guinée, AMR détient un permis d’exploitation de 147 km2 dans la préfecture de Boké, une région minière connue pour receler les plus grandes ressources mondiales en bauxite de haute qualité. AMR a pour partenaires les sociétés françaises Amber Development (services à l’industrie de la bauxite et de l’alumine), Arethuse Geology (exploration, estimation de ressources, projets clés en main…) et Louis Dreyfus Armateurs (LDA). Anne Lauvergeon (PDG d’AREVA de 2001 à 2011), Edouard Louis-Dreyfus (président du directoire de LDA)…sont administrateurs d’AMR.
NIGER
23 milliards $ pour le Plan de développement 2017-2021
Dans son Message à la Nation prononcé le 17 décembre à l’occasion du 59ème anniversaire de la proclamation de la République du Niger, le président Issoufou Mahamadou déclarait que la table ronde de la Renaissance, organisée les 13 et 14 décembre à Paris, « a rassemblé environ 800 participants : partenaires techniques et financiers, investisseurs privés, représentants de la société civile… »
Les participants « ont salué la pertinence du choix des investissements dans les infrastructures. Que ce soit les infrastructures routières ou ferroviaires, énergétiques ou de télécommunication, elles ont toutes une incidence sur la compétitivité de notre économie. En particulier, le gouvernement se fixant pour objectif la réduction des coûts du transport et de l’énergie, il est normal que le projet de boucle ferroviaire Cotonou- Niamey-Ouagadougou-Abidjan et le projet Kandadji se trouvent en bonne place dans le Plan de la Renaissance. Du reste, le projet Kandadji, projet structurant s’il en fût, permettra non seulement l’accès à l’énergie à faible coût mais aussi de promouvoir l’irrigation qui est au cœur de l’initiative « 3N », les « Nigériens Nourrissent les Nigériens », qui constitue un puissant instrument de lutte contre la pauvreté. »
La table ronde et le forum des investisseurs, destinés à financer le Plan de développement économique et social (PDES) 2017-2021, « ont connu un succès éclatant. Ainsi, alors que les financements à rechercher sont estimés à 17 milliards de dollars dont 7milliards $ pour les dépenses publiques et 10 milliards $ pour les investissements privés, le montant total des promesses est de 23 milliards $ dont 12,7 milliards $ pour les dépenses publiques et 10,3 milliards $ pour les investissements privés. Ce résultat est, s’il en est besoin, la preuve que notre pays a totalement retrouvé sa crédibilité aussi bien au niveau des partenaires qu’au niveau des investisseurs privés. »
La Conférence de la Renaissance du Niger était organisée par le gouvernement nigérien en partenariat avec la Banque mondiale et le PNUD et avec l’appui des partenaires techniques et financiers bilatéraux et multilatéraux.
SENEGAL
La 3ème usine d’eau du lac de Guiers opérationnelle début 2020
Le président Macky Sall a lancé le 18 décembre à Sinthiou Yoro Sadio, commune de Fandène, dans la région de Thiès, les travaux de la nouvelle usine de traitement d’eau Keur Momar Sarr 3 (KMS 3) « en vue d’apporter une réponse durable au lancinant problème de l’alimentation en eau potable des localités stratégiques de Dakar, de Thiès et de la Petite Côte. » Cette usine sera la troisième unité du genre au lac de Guiers, à partir duquel la couverture de près de 60% des besoins en eau de la capitale est déjà assurée.
Dans le domaine spécifique de l’hydraulique et de l’assainissement, « la région de Thiès occupe une place très importante, en ce qu’elle abrite des ouvrages majeurs facilitant la connectivité entre les différents systèmes d’AEP de Dakar » : le surpresseur de Mékhé, une importante batterie de forages dans les zones de Pout, Kirène et Kelle, de grands réservoirs relais du système ALG 2 (adduction depuis le lac de Guiers), sans compter les deux réservoirs supplémentaires en cours de réalisation d’une capacité totale de stockage de 20.000 m3.
« Après avoir procédé, 13 ans auparavant, en qualité de ministre d’Etat, en charge de l’Hydraulique, à la mise en service de la deuxième usine de KMS 2, j’ai l’honneur de lancer les travaux de ce projet capital dans le but d’augmenter la capacité installée sur cette partie du lac de 150% », se réjouissait le chef de l’Etat. KMS 3 constitue « une réponse pertinente, et durable en matièred’AEP» avec une production nominale de 200.000 m3 par jour. La demande est évaluée à 550 000 m3/j à l’horizon 2025, contre 370 000 m3/j en 2015.
Ce projet, d’un coût global de 274 milliards F.CFA (BID 87,6 milliards, BEI 65,6 milliards, AFD 60,4 milliards, BAD 42,6 milliards, Etat sénégalais à travers la SONES 13,5 milliards, Banque mondiale 3,9 milliards), dotera le Sénégal « de la plus grande usine de production d’eau jamais réalisée », soulignait le président de la République, et permettra à plus de 85.000 ménages d’avoir accès à une eau potable de qualité et en quantité suffisante. Le raccordement systématique des localités traversées par la conduite est prévu.
Selon l’Agence française de développement (AFD), le projet KMS 3 entraînera « des retombées importantes en termes de diplomatie économique pour les constructeurs de station de traitement d’eau (Suez Environnement, Veolia, Saur), les entreprises de fourniture de canalisations (Saint-Gobain PAM), les entreprises de travaux (SADE, Eiffage, Sogea-Satom) et les fabricants de pompes et les équipementiers en électricité. » Eiffage, à travers ses filiales Eiffage Sénégal et Eiffage Génie civil, a notamment remporté un contrat de 34 millions d’euros pour la fourniture et pose de 38 km de tuyaux en fonte ductile de 1 500 mm de diamètre, qui seront connectés à la future station de traitement.
Les travaux du projet KMS 3 dureront 24 mois et la mise en service de l’usine est prévue au 1er trimestre 2020.
Sur le plan de l’environnement, KMS 3 favorisera une exploitation durable des nappes d’eaux souterraines, prenant ainsi en compte les générations futures. « C’est le lieu donc de saluer l’élaboration par la SONES du Nouveau schéma directeur pour l’AEP du triangle Dakar-Thiès-Petite Côte à l’horizon 2050 », déclarait le Président. « Au-delà des indemnisations des personnes affectées par le projet, entièrement prises en charge par l’Etat, je demande au gouvernement d’accorder une rétrocession des prêts à la SONES à hauteur de 85% du montant total, afin de lui permettre de réaliser d’autres chantiers importants, notamment le Programme spécial pour Dakar (PS-DAK), les forages de secours dans les villes de l’intérieur, le renforcement des zones déficitaires, le Programme des cités religieuses et les branchements sociaux. » Le Sénégal accueillera en 2021 le 9ème Forum mondial de l’eau.
AFRIQUE CENTRALE
REGIONAL
Appui de la BAD au pont Cameroun-Tchad
La Banque africaine de développement (BAD) a approuvé le 11 décembre un financement de 66 millions d’euros pour la construction d’un pont sur le fleuve Logone, qui reliera les villes de Yagoua (Cameroun) et de Bongor (Tchad). Ce financement combine des prêts d’environ 46 millions d’euros au Cameroun et des dons de près de 20 millions d’euros au Tchad.
Long de 620 mètres, l’ouvrage, dont la construction prendra quatre ans, devrait simplifier la vie des quelque 2 200 personnes qui, chaque jour, traversent le fleuve. Il devrait ainsi éviter les cas de noyades entre les deux rives, estimés aujourd’hui à 70 par an. Outre la construction du pont, le projet, que soutient également l’Union européenne, prévoit le bitumage d’une route de 14 km entre la ville de Yagoua et le fleuve Logone, la réalisation d’un tronçon d’une longueur équivalente du côté tchadien jusqu’à la ville de Bongor, ainsi que la réhabilitation de plusieurs infrastructures socio-économiques.
« En plus de ses retombées directes pour ses usagers et les habitants des villages environnants, le pont devrait libérer le potentiel économique dans les secteurs de l’agriculture, du bois et des minéraux dans le nord du Cameroun et dans le sud-ouest du Tchad », souligne Ousmane Doré, directeur général de la Banque pour la région Afrique centrale. « L’essentiel du commerce entre le Cameroun et le Tchad, qui utilise le port camerounais de Douala pour son import/export, se fait par voie terrestre. Le nouveau pont va fluidifier le trafic et booster les échanges entre les deux pays. Il va surtout permettre d’avoir des trajets sécurisés alors que la région est sous la menace du groupe extrémiste Boko Haram. »
CAMEROUN
Le Cameroun bientôt exportateur de GNL
Le conseil d’administration de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), réuni le 5 décembre sous la présidence de Ferdinand Ngoh Ngoh, ministre, secrétaire général de la présidence de la République, en présence de l’administrateur DG Adolphe Moudiki, a
relevé, dans le domaine de la valorisation du gaz naturel, la fin des travaux de conversion du méthanier Hilli Episeyo, dans le cadre du projet d’installation et d’exploitation d’une usine flottante de liquéfaction de gaz naturel baptisé Floating LNG. Les partenaires de la SNH dans ce projet, d’un coût de l’ordre de 1,3 milliard $, sont les groupes Perenco et Golar LNG.
Le Hilli Episeyo est arrivée dans les eaux territoriales camerounaises le 20 novembre et est désormais ancré à une vingtaine de kilomètres au large de Kribi. Le méthanier a été transformé en usine flottante (longueur 294 m, largeur 62,6 m) d’une capacité de 2,4 millions de tonnes par an de gaz naturel liquéfié (GNL) par le Keppel Shipyard de Singapour. La production sera de 1,2 million t/an de GNL, l’usine fournissant également 30 000 t de gaz domestique pour les ménages et 1,8 million de barils de condensats (pétrole très léger) destinés à la raffinerie.
Les travaux d’extension du centre de traitement de gaz de Bipaga, effectués dans le cadre de ce projet, sont également achevés, portant sa capacité de 1,69 million de m3 à 9,06 millions de m3 de gaz par jour.
Le conseil « a adressé ses vives félicitations à la direction générale pour la bonne conduite de ce projet novateur, qui constitue une première mondiale et permettra au Cameroun d’intégrer le cercle restreint des pays exportateurs de GNL. » Le gaz naturel alimentant l’usine flottante sera fourni par le champ Sanaga Sud de Perenco.
CFAO inaugure à Douala un centre commercial Carrefour Market
Le centre commercial Carrefour Market opéré par CFAO Retail a été inauguré le 5 décembre à Douala en présence de Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du Commerce. Le groupe CFAO était représenté par Xavier Desjobert, directeur général de CFAO Retail, et Luc Demez, directeur général de CFAO Retail Cameroun, et le groupe Carrefour par Jérôme Bonzi, directeur des Partenariats internationaux.
Situé dans le quartier de Bonamoussadi (Douala 5ème), au nord de la capitale économique, le centre commercial s’étend sur une superficie totale de 8 250 m2 (bâtiment + parking). Il abrite un supermarché Carrefour Market d’une surface de vente de 1 430 m2 avec des axes de différenciation forts : des produits frais de qualité, des produits locaux, des produits à marque Carrefour en exclusivité, des normes strictes de traçabilité et d’hygiène pour garantir la sécurité alimentaire, et des services marchands pour simplifier la vie des clients et améliorer l’expérience d’achat. La galerie commerciale est également constituée de six boutiques et deux enseignes de restauration du Club de marques de CFAO, dont Brioche dorée. La seconde enseigne ouvrira au printemps 2018.
Aux 200 créations d’emplois directement engendrées par le supermarché Carrefour Market et le restaurant Brioche dorée, s’ajoutent environ 150 emplois créés par les boutiques du centre commercial et autres prestataires.
« Nous retrouvons avec cette première implantation à Douala les ingrédients qui ont fait le succès de notre offre depuis deux ans en Afrique : un engagement local marqué et une empreinte importante sur l’économie », a déclaré Xavier Desjobert. « Cette ouverture à Douala est l’étape initiale d’un déploiement plus large de CFAO Retail au Cameroun. En 2019 notamment, à Yaoundé, nous ouvrirons un centre commercial PlaYce, déjà bien connu en Afrique subsaharienne. Depuis deux ans en Côte d’Ivoire, aujourd’hui au Cameroun, nous concrétisons notre stratégie de développement qui s’inscrit dans la durée en Afrique de l’Ouest et Centrale. »
CFAO, filiale française à 100 % du groupe japonais Toyota Tsusho, a réalisé en 2016 un chiffre d’affaires global de 4,2 milliards d’euros.