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Afrique : Accélérer sa transformation…

  • Publiéjuillet 18, 2018

L’année 2018, est-elle historique ? La signature des accords visant à la création de la Zone de libre-échange en Afrique, soutenue par l’initiative AfroChampions et par l’accélération de la révolution numérique, semble enfin poser les bases cohérentes de ce qui pourrait être l’Afrique de demain.

Dossier réalisé par Guillaume Weill-Raynal

L’Afrique, qui ne représente que 3 % du commerce mondial, semble avoir raté le train de l’industrialisation. Les indépendances ont accouché d’une Afrique morcelée entre des frontières, celles-là mêmes qu’il s’agit d’abattre aujourd’hui, derrière lesquelles l’économie ne se pensait qu’à un échelon national trop restreint pour favoriser l’émergence de marchés de masse.

Aux frontières terrestres sont venues s’ajouter d’innombrables barrières tarifaires, fiscales, douanières, réglementaires. Les taux de croissance encourageants observés depuis une quinzaine d’années sont encore insuffisants pour répondre aux besoins d’un marché de 1,3 milliard de personnes.

Certains des handicaps de l’Afrique peuvent se transformer en opportunités d’inventer un modèle de développement différent de ceux des pays industrialisés dont elle n’aurait pas à corriger au préalable les erreurs et les excès, en matière d’environnement notamment.

Le potentiel démographique existe, mais entre la situation actuelle de l’Afrique et l’ambition d’en faire le plus grand marché du monde, un gouffre abyssal demeure. La signature, le 21 mars 2018 à Kigali, des accords de création d’une Zone de libre-échange africaine (ZLEC) marque à cet égard une date historique : un alignement favorable de planètes réalisé par la coïncidence de cette signature avec le lancement en octobre 2017 de l’initiative AfroChampions et de la tenue en mai 2018, toujours à Kigali, de la 4e édition du Transform Summit Africa destiné à accélérer l’essor d’une économie numérique continentale.

Pour le moment, la ZLEC n’existe que sur le papier et tout reste à faire. Mais la feuille de route est tracée. Un projet ambitieux, mais surtout cohérent, qui requiert une mobilisation de l’ensemble des acteurs africains – entreprises du secteur privé, société civile, gouvernements et institutions continentales – unis par des partenariats dont certains font déjà l’objet d’un commencement d’exécution.

Faire émerger les champions de demain

Un processus qu’il a fallu du temps pour mettre en oeuvre. Les négociations sur la Zone de libre-échange, dont le principe avait été arrêté par la Commission de l’Union africaine en 2012, n’ont débuté qu’en 2015. En 2016, naissait l’idée d’AfroChampions, à l’initiative de plusieurs acteurs du secteur privé issus de divers pays du continent, qui viennent de nouer un partenariat avec l’UA.

Sa démarche et ses objectifs apparaissent aujourd’hui comme un axe majeur de la stratégie de mise en oeuvre de la ZLEC : s’appuyer sur les champions économiques de l’Afrique pour favoriser l’émergence régionale conjointe d’un tissu de PME et de nouveaux champions ayant vocation à rivaliser demain avec les grands groupes mondiaux. Les grands groupes africains ne sont aujourd’hui que des îlots de réussite économique. C’est à eux qu’incombe la mission holistique de créer les écosystèmes sans lesquels le projet de zone de libre-échange serait condamné à demeurer une coquille vide.

Les défis et les obstacles sont nombreux : l’atomisation du continent, d’abord, en une multitude de 55 pays aussi différents les uns des autres par leurs dimensions géographiques et leurs populations que par leurs lois et règlements. Début 2019, tous les États signataires devront avoir promulgué les lois libéralisant le commerce pour 90 % des produits.

Mais il faut d’abord que chacun des parlements des 44 pays signataires ratifie les accords, ce qui devrait prendre quelques mois. En espérant aussi que ceux qui n’ont pas encore signé le fassent dans un avenir proche. À commencer par le Nigeria – première économie d’Afrique ! – dont le refus a été interprété par certains observateurs comme résultant d’un manque d’explications et de pédagogie, alors qu’un groupe tel que Dangote, leader continental de la production de ciment, aurait tout à y gagner.

Manque de données fiables

D’où l’organisation par l’initiative AfroChampions de tournées d’information dans tous les pays, pour convaincre les entrepreneurs et les gouvernements des opportunités crées par la ZLEC et de l’impérieuse nécessité de s’unir en partenariats pour y faire face.

La première a eu lieu en Afrique de l’Ouest au mois de mai. D’autres vont suivre, dans chaque pays, il faudra commencer par…

Écrit par
African Business french

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