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4e édition du Forum Africa SMB

  • Publiéaoût 23, 2017

La 4e édition du Forum Africa SMB s’est tenue le 8 juin dernier à Paris. Malgré des rencontres régulières pour accompagner les PME en Afrique, les blocages subsistent. Comment les éviter ?

Par Marie-France Réveillard

L’un des principaux éléments de réponse au manque de dynamisme apparent des PME africaines, repose sur leur difficile accès aux financements. Elles « représentent 90 % des emplois et seulement 20 % d’accès au crédit bancaire», rappelle Dogad Dogoui, organisateur du Forum Africa SMB. « Notre position en Afrique pour 2030 se construit maintenant, mais nous sommes confrontés à des problèmes de gouvernance. De plus, il faut accentuer la lutte contre la corruption, construire des modes de gestion efficaces et stabiliser la fiscalité pour favoriser nos investissements », explique Étienne Giros du Conseil français des investisseurs en Afrique  (CIAN). Aujourd’hui, « les garanties deman­dées par les banques sont problématiques : le petit entrepreneur est mort avant d’avoir commencé », poursuit-il.

La faiblesse des fonds propres, les réti­cences « naturelles » à faire appel aux action­naires externes, la rareté de la trésorerie, les estimations aléatoires du capital requis ou encore les sous-évaluations des coûts d’investissement et de fonctionnement, sont autant d’éléments qui pénalisent les PME dans leur accès au crédit.

Parallèlement, les méthodes de gestion aléatoires associées aux carences en ressources humaines, expliquent aussi la frilosité des banques. Les établis­sements bancaires sont insuffisamment équipés en services spécifiques adaptés aux dossiers de financement des PME afri­caines. Enfin, le manque de garantie en cas de crédit défaillant et le flou juridique de certains pays, finissent par décourager les banques d’investir.

Les nouveaux leviers de financement

Augmenter les garanties apparaît comme un impératif pour attirer les investisseurs. « Nous avons créé notre propre vendeur qui favorise l’e-réputation des entreprises selon un système de notation des produits en vente. Les états financiers que nous validons favorisent aussi l’accès au crédit des PME », déclare Jérémy Doutté, le cofondateur de Jumia.

Patrice Passy, de DB Conseils, ajoute qu’il faut « favoriser les investissements locaux », tandis qu’Elie Nkamgueu du Club efficience entend s’appuyer sur la diaspora.

Thameur Hemdane, créateur de la plate­forme de financement Afrikwity, cherche quant à lui, à attirer de nouveaux investis­seurs : « Nous venons d’obtenir l’agrément de l’autorité des marchés financiers qui nous permet de créer un écosystème favorable. Vous pouvez devenir investisseur à partir de 100 euros et nos procédures dématérialisées permettent d’éviter les lourdeurs juridiques ».

Récemment, la Bank of Africa (BOA) s’est lancée dans le partage des risques. Elle a défini des critères spécifiques d’analyse de dossiers et de suivi de financement consa­crés aux PME africaines. En janvier 2017, le Fonds franco-africain pour le développement des PME africaines et françaises est devenu le premier fonds de capital-investissement cross border entre l’Afrique et la France. Doté de 77 millions d’euros, il est le produit de l’alliance entre Bpifrance et AfricInvest, pour une période de dix ans. Son objectif est d’accélérer la croissance des PME innovantes africaines et françaises.

ENCADRE

Dogad Dogoui, président du Forum Africa SMB

Pourquoi avoir choisi le thème du financement des PME cette année ?

Le président Emmanuel Macron a mis l’accent sur le financement des PME africaines comme base de développement. Ce forum réfléchit aux solutions pratiques à apporter. Cette année, les propositions sont très concrètes et novatrices. Cette journée sera suivie par d’autres sessions de travail. Nous préparons un livre blanc afin d’attirer les investisseurs.

Quel est votre position­nement personnel dans l’environnement PME ?

En tant que binational, j’apporte ma contribution grâce à mon réseau. Je n’ai pas été missionné à titre personnel par le Président, mais j’ai décidé de répondre à son appel. J’anime une plateforme de PME et je rencontre les dirigeants depuis plus de quinze ans. Je travaille avec le patronat, les institutionnels et les entrepreneurs de terrain. J’ai une vision globale qui permet aux acteurs de se rencontrer. Aujourd’hui, je fais en sorte que nos conclusions arrivent auprès des plus proches du Président avec lesquels je suis en relation — ils ne sont pas forcément dans l’organigramme. Depuis un an, je véhicule la nouvelle vision politique de « La France en marche » et je sais que nos propositions seront entendues, car elles sont attendues.

Comment êtes-vous reçu aujourd’hui en Afrique ?

Je suis très bien reçu dans les palais, mais aussi auprès des populations. Je suis considéré comme un membre de la diaspora, persévérant. Je me bats pour que les Africains soient acteurs de leur histoire et ils le savent. Ils connaissent mon pedigree et ma capacité de travail. Si cela est reconnu en France, tant mieux. Ma place est de prendre des initiatives y compris à titre personnel.

Écrit par
African Banker

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