Gabon Transport : L’expertise française
Les ports sont le point de passage obligé de toute la chaîne des transports de produits et marchandises, au Gabon. Le bon fonctionnement de ce maillon est indispensable à l’ensemble de l’économie. Le soutien des Français reste précieux.
Par Gérard Choisnet
Une délégation des principaux opérateurs portuaires français, rassemblant des responsables des ports du Havre, de Rouen, de Paris et de la Fédération des communautés portuaires de l’axe Seine (FCPAS), vient de se rendre au Gabon.
Le port de Port-Gentil a une vocation essentiellement pétrolière et parapétrolière. La production nationale, qui avait atteint un pic de 18,56 millions t en 1997, est évaluée par le ministère du Pétrole et des hydrocarbures à 11,06 millions t en 2017, soit une baisse de 40 % en 20 ans.
Le Grand port maritime du Havre, le Grand port maritime de Rouen et le Port autonome de Paris, sont réunis dans le cadre d’une alliance créée en 2012, HAROPA, pour former un système portuaire de dimension européenne dans le domaine de l’industrie, de la logistique et du tourisme. Premier système portuaire français, avec 87 millions de tonnes de trafic maritime et plus de 20,2 millions t de trafic fluvial en 2016, HAROPA est cinquième au sein du Range nord-européen.
La FCPAS, créée en avril 2016, rassemble l’Union maritime et portuaire du Havre (UMEP), l’Union portuaire rouennaise (UPR), la Communauté portuaire de Gennevilliers et la Communauté portuaire de Paris. Ces quatre organismes représentent les entreprises utilisatrices de chacun des ports concernés.
Conduite par Nicolas Occis, directeur général du Grand port maritime de Rouen (102 000 t de céréales exportées vers le Gabon en 2015-2016, 10e destination pour ce produit), la mission française a été reçue le 8 mars par le directeur général de l’Office des ports et rades du Gabon (OPRAG), Sayid Abeloko, qui a présenté la stratégie de développement de son organisme.
Celle-ci « s’adosse à la vision du chef de l’État inscrite dans le Plan stratégique Gabon émergent : développement et modernisation des équipements portuaires, adaptation du cadre juridique et facilitation des procédures administratives. »
Régis Laccruche Lélabou, commandant du port d’Owendo (le port de Libreville, qui concentre les importations de marchandises et les exportations de manganèse), rappelait que « cette réunion est le prolongement des discussions entamées en février au Havre, lors de la mission effectuée par Sayid Abeloko. En France, il était question de rechercher des partenaires pouvant permettre d’améliorer l’efficacité et la compétitivité des ports gabonais ».
Conjoncture moins porteuse
« Cette mission à Libreville est une occasion de présenter leurs offres de services dont je souhaite vivement qu’elles puissent répondre aux attentes de nos chargeurs, opérateurs et exploitants », estime pour sa part Estelle Ondo, ministre des Transports et de la logistique. « Le gouvernement ambitionne de faire du secteur des transports et des services de logistique un pilier fort de la compétitivité économique gabonaise… Aujourd’hui, les difficultés économiques et le ralentissement des échanges internationaux justifient amplement la portée de leur mission ».
Cette conjoncture économique défavorable était également relevée le 1er mars par la directrice générale du Conseil gabonais des chargeurs (CGC), Liliane Nadège Ngari, qui déplorait que « le trafic du fret maritime, réduit de l’ordre 37 % en 2017, a baissé de façon drastique les recettes budgétaires de la structure… Les mesures d’interdiction des exportations de bois en grumes, des importations de véhicules d’occasion de plus de cinq ans, des importations de ciment, décidées par le gouvernement, à juste titre, et sans compensation financière pour le CGC, n’ont fait que fragiliser la situation financière de l’établissement, le mettant ainsi dans l’incapacité d’assurer le financement de son fonctionnement ».