Bolloré Ports se met au vert

La filiale de Bolloré, sous le contrôle de Bureau Veritas, lance un nouveau label certifiant les engagements des opérateurs portuaires en matière d’environnement. De l’utilisation des matériaux au recyclage des déchets, tout est passé au crible.
Par Marie-Anne Lubin
Opérateur de terminaux portuaires, Bolloré Transport & Logistics lance son processus de labellisation, baptisé « Green Terminal ». Sous le contrôle de Bureau Veritas, spécialiste mondial de l’inspection et la certification, la filiale Bolloré Ports entend respecter divers critères couvrant l’ensemble des préoccupations environnementales. Il s’agit, à en croire le groupe, d’une première dans le domaine portuaire.
Ce label repose sur huit piliers. Le premier consiste au pilotage optimisé grâce à un système de management environnemental. Selon le groupe, la nouvelle norme va au-delà du standard ISO 140001, référence de base en la matière, « mais qui ne spécifie pas de niveaux de performance environnementale à atteindre », explique le dossier de présentation du label.
« En intégrant les critères ESG dans notre stratégie de développement, notre ambition est d’investir mieux et durablement tout en combinant performance financière et impact positif vis-à-vis de nos parties prenantes », explique Philippe Labonne, directeur général adjoint de Bolloré T&L.
Les huiles usagées, qui constituent les principaux déchets des terminaux en Afrique, font l’objet d’un traitement spécifique, en partenariat avec les compagnies pétrolières. Près de 68% de sa production d’huiles usagées a été recyclée en 2020, calcule Bolloré.
Dont la démarche comprend la construction d’infrastructures durables, l’acquisition d’équipements respectueux de l’environnement, l’implémentation de solutions digitales. Ainsi que « toutes les initiatives qui favorisent une économie circulaire ».
En effet, parmi les « huit piliers », figurent l’engagement éco-sociétal auprès des parties prenantes locales, la construction d’infrastructures conformes aux standards internationaux, le déploiement des solutions et équipements de manutention respectueux de l’environnement et favorisant la transition énergétique.
Ainsi, Bolloré Ports consacrerait 10% du budget de chaque construction ou réhabilitation à l’environnement, hors équipements de manutention. Son effort porte par exemple sur l’utilisation de matériaux de construction d’origine naturelle ou recyclable, sur la modernisation des installations électriques, le chauffage, la climatisation, etc., pour réduire les dépenses énergétiques.
Le recours aux solutions digitales
« Cette démarche va renforcer les investissements dans les plateformes digitalisées collaboratives, le désengorgement des villes portuaires et l’amélioration de la desserte des territoires enclavés », promet Olivier de Noray, directeur général Ports et Concessions. Qui indique, par exemple, que Owendo CT, au Gabon, a réduit de 9% ses émissions globales entre 2018 et 2019, grâce à un usage rationnel et à une électrification progressive de ses équipements.
D’autres piliers seront respectés, comme le recours aux solutions digitales. Dans ce domaine, le groupe encourage la dématérialisation des documents de transport. Les logiciels de facturation, CRM, le paiement en ligne, etc. facilitent les échanges et simplifient les processus administratifs, tout en réduisant la pollution de l’air et la congestion dans les ports.
Pour le paiement en ligne, Bolloré a signé des partenariats avec des organismes bancaires comme Navis, ou encore InTouch au Sénégal. Au Bénin, au Togo, les plateformes collaboratives facilitent les échanges, tout en entrant dans le cadre de la politique du Guichet unique de ces pays.
Enfin, du côté de l’économie circulaire, le groupe s’engage vers la collecte, la valorisation et recyclage des déchets, le traitement et le contrôle les eaux et de l’air ; sans oublier, huitième « pilier » la formation des collaborateurs aux bonnes pratiques liées aux enjeux environnementaux.
Le groupe a calculé que ses différents partenariats lui ont permis de diminuer de 7% ses déchets dangereux, entre 2019 et 2020. Quant aux huiles usagées, qui constituent les principaux déchets des terminaux en Afrique, elles font l’objet d’un traitement spécifique, en partenariat avec les compagnies pétrolières. Près de 68% de la production d’huiles usagées a été recyclée en 2020, précise Bolloré. Les actions passent aussi par le contrôle de l’eau, le respect de la biodiversité, etc.
Progrès responsable
Dès 2021, les experts de Bureau Veritas réaliseront, chaque année, des audits pour évaluer la performance environnementale des terminaux portuaires en vue de leur remettre une attestation de conformité. « Nous saluons cette démarche pertinente et ambitieuse qui démontre la volonté de l’entreprise de s’engager pour l’environnement et qui s’inscrit parfaitement dans l’ADN de Bureau Veritas en matière de progrès responsable », commente Jacques Pommeraud, directeur général Afrique du groupe de certifications.
Bolloré Ports est opérateur de 21 concessions portuaires à travers le monde avec une forte empreinte africaine, La société a participé au développement des infrastructures portuaires sur le continent avec plus de 3,5 milliards d’euros investis au cours des dix dernières années. Bolloré Ports a également développé un réseau d’agences maritimes qui traitent chaque année plus de 7 000 escales pour le compte des armateurs.
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