La FIF refuse sa mise sous tutelle

La FIFA entend imposer un « comité de normalisation » chargé de mettre fin au feuilleton de l’élection à la présidence de la Fédération ivoirienne de football (FIF). Laquelle a fait appel de cette décision.
Par Marie-Anne Lubin
La Fédération ivoirienne de football (FIF) et la Fédération internationale (FIFA) n’en finissent pas de s’opposer. La première va déposer son troisième recours depuis l’année 2020 contre une décision de la seconde, tandis que les querelles intestines au sein de la FIF ne vont pas dans le sens d’un renouvellement serein de ses équipes dirigeantes.
En effet, la Côte d’Ivoire doit accueillir la CAN 2023. Sur ce point, les informations sont plutôt rassurantes. Une délégation de la Confédération africaine de football (CAF) a visité les différentes infrastructures (stades, terrains d’entraînement, hôtels). « Il en ressort que les différents chantiers devraient s’achever avant les délais annoncés », a indiqué la CAF.
En cause principale, le fauteuil de président de la Fédération ivoirienne, que briguent trois candidats : Sory Diabaté, Idriss Diallo (anciens vice-présidents de la FIF) et Didier Drogba (ancien international).
La FIF vient de saisir le Tribunal arbitral du sport (TAS) pour contester sa mise sous tutelle par la FIFA.
Le Comité exécutif de la FIF déclare avoir « pris la décision d’exercer toutes les voies de recours devant le TAS » contre cette décision prise par la FIFA le 24 décembre. « Après analyse de cette décision, le Comité exécutif a conclu au caractère fallacieux et impertinent des motifs qui la sous-tendent », précise un communiqué qui ne s’embarrasse pas de diplomatie.
Depuis plusieurs mois, la candidature de Didier Drogba notamment suscite de nombreux remous. Ce ex-champion – également homme d’affaires – avait vu sa candidature invalidée par la FIF.
Selon son communiqué « La commission électorale rejette la candidature de M. Drogba Tébily Didier Yves », conclut dans son article 5 la décision de la commission qui reproche à l’ancien international plusieurs manquements aux conditions d’éligibilité.
Face à un processus électoral qui ne débouchait que sur des tensions, la FIFA avait bloqué l’élection, en août, avant d’auditionner l’ensemble des acteurs le mois suivant.
Pour déboucher, quelques mois plus tard, par l’annonce d’un « comité de normalisation ». Lequel « gèrera les affaires courantes de la fédération ivoirienne et révisera partiellement les statuts et le code électoral de la FIF afin de garantir leur conformité », selon le communiqué de la FIFA.
Ce comité agira en qualité de « commission électorale pour l’organisation de l’élection d’un nouveau Comité exécutif de la FIF », poursuit la FIFA.
Quelle est la position de l’État
Une mise sous tutelle qui passe mal, côté ivoirien. « La Fédération internationale nous impose un comité de normalisation. Cela n’a pas de sens. C’est un complot contre le football ivoirien », réagi l’ex-international Oumar Ben Salah vainqueur avec l’équipe nationale de la Côte d’Ivoire « Les Eléphants » de la CAN 1992. « Nous, les acteurs du football ivoirien, nous ne comprenons rien dans cette décision qui a pour seul but de tuer notre football », a-t-il déclaré.
Pour justifier cette décision, la FIFA a expliqué que « les instances dirigeantes du football ivoirien ne sont pas parvenues à organiser une procédure électorale conforme aux exigences statutaires et réglementaires applicables à toutes les associations membres ».
Cette décision s’explique aussi par le décès, le 21 novembre, d’Augustin Sidy Diallo, président sortant de la FIF, mais qui ne se représentait pas après deux mandats, et qui devait assurer les affaires courantes.
De son côté, le gouvernement ivoirien ne peut que s’incliner. « S’il n’y avait pas eu de querelles en interne, la FIFA ne serait pas intervenue pour nous imposer la normalisation », a fait observer un représentant du ministère des Sports, expliquant ce qu’il pense de cette décision. « Nous n’avons jamais souhaité cette décision, mais elle est arrivée. Qu’on profite de cette normalisation pour recréer la fraternité et taire toutes nos querelles », a-t-il poursuivi.
Au-delà des affaires de personnes, l’enjeu est de taille pour l’ensemble du football africain. En effet, la Côte d’Ivoire doit accueillir la CAN 2023. Sur ce point, les informations sont plutôt rassurantes.
Une délégation de la Confédération africaine de football (CAF) a visité les différentes infrastructures (stades, terrains d’entraînement, hôtels). « Il en ressort que les différents chantiers devraient s’achever avant les délais annoncés », a indiqué la CAF.
En octobre, la Côte d’Ivoire a inauguré le premier stade construit spécialement pour cette compétition, celui d’Ebimpé, au nord d’Abidjan.
ML