x
Close
Société

Vaccination, l’OMS plaide pour « un grand rattrapage »

Vaccination, l’OMS plaide pour « un grand rattrapage »
  • Publiéavril 23, 2023

Ce 24 avril marque le début de la Semaine africaine de la vaccination. L’occasion pour l’OMS d’inciter les gouvernements à ne pas relâcher leurs efforts, tandis que des maladies évitables font leur retour.

 

Environ 33 millions d’enfants devront être vaccinés en Afrique entre 2023 et 2025 pour que le continent soit en mesure d’atteindre les objectifs mondiaux de vaccination pour 2030, fait savoir l’OMS (Organisation mondiale de la santé). L’organisation alerte à l’occasion de la Semaine africaine de la vaccination et de la Semaine mondiale de la vaccination, qui se déroule du 24 au 30 avril, sur le thème : « Le grand rattrapage ». L’OMS et ses partenaires veulent intensifier leurs efforts visant à atteindre les enfants qui n’ont pas bénéficié de la vaccination, ainsi que restaurer et renforcer les programmes de vaccination de routine.

« Il est temps pour nous de renouveler notre engagement à concrétiser cette ambition et de travailler ensemble pour rétablir et renforcer les services de vaccination essentiels et sauver la vie de millions d’enfants. »

Les répercussions sans précédent de la pandémie de coronavirus ont fait augmenter le nombre d’enfants « zéro dose » et sous-vaccinés. Soit une hausse de 16 % entre 2019 et 2021, qui porte à environ 33 millions le total cumulé de ces enfants (sur la période 2019-2021), calcule l’Unicef.

« La pandémie a fortement ralenti les efforts de vaccination en Afrique, ce qui rend des millions d’enfants vulnérables à des maladies évitables par la vaccination, qui peuvent provoquer des formes graves et même entraîner la mort », insiste Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. « Alors que les pays s’efforcent de sortir de la période sombre causée par la Covid-19, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre davantage de terrain sur les maladies. Tout doit être mis en œuvre pour que chaque enfant ait accès aux vaccins essentiels. »

Sans efforts des gouvernements, la couverture vaccinale en Afrique ne reviendra pas à ses niveaux de la période prépandémique avant 2027. Pour élargir de toute urgence la couverture et protéger les enfants, l’OMS et les partenaires apportent leur appui à dix pays africains prioritaires – qui figurent parmi les vingt pays du monde comptant le plus grand nombre d’enfants « zéro dose » –, pour qu’ils mènent des campagnes de rattrapage de vaccination de routine.

 

Prise de conscience à concrétiser

« Les gouvernements africains et les travailleurs de la santé ont déployé des efforts héroïques lors d’une urgence de santé publique sans précédent, en vaccinant plus de personnes que jamais dans l’histoire. Mais les répercussions de cet effort de riposte d’urgence se font encore ressentir », résume Aurelia Nguyen, représentante de Gavi, l’Alliance du Vaccin.

Le Dr Matshidiso Moeti de l’OMS

Certes, la prise de conscience semble au rendez-vous. Lors d’un évènement de haut niveau organisé pendant le Sommet de l’Union africaine en février, les chefs d’État africains ont adopté une déclaration visant à redynamiser et à intensifier la vaccination de routine sur tout le continent. La déclaration appelle également à prendre des mesures urgentes pour lutter contre les obstacles persistants dans les systèmes de distribution de vaccins et de fourniture de soins de santé.

Afin de compenser les perturbations causées par la pandémie, les pays ont consenti des efforts pour rétablir les services de santé. Pourtant, la baisse des niveaux de vaccination a entraîné une recrudescence des épidémies de maladies évitables par la vaccination telles que la rougeole, la méningite, la diphtérie, la poliomyélite et la fièvre jaune.

« L’ambition de faire en sorte que chaque enfant ait accès aux vaccins essentiels d’ici à 2030 reste à notre portée si nous agissons dès à présent », a indiqué le Dr Moeti. « Il est temps pour nous de renouveler notre engagement à concrétiser cette ambition et de travailler ensemble pour rétablir et renforcer les services de vaccination essentiels et sauver la vie de millions d’enfants. »

*****

 

En bref

Un répertoire des inégalités

L’OMS met en ligne son Health Inequality Data Repository (Répertoire de données sur les inégalités en santé), le recueil mondial le plus complet accessible au public de données ventilées et d’éléments probants sur la santé de la population et ses déterminants. Ce répertoire permet de suivre les inégalités en matière de santé entre les groupes de population et au fil du temps, en ventilant les données selon certaines caractéristiques des groupes, depuis le niveau de scolarité jusqu’à l’origine ethnique.

En dix ans à peine, l’écart entre riches et pauvres a presque diminué de moitié en ce qui concerne la couverture des services de santé chez les femmes, les nouveau-nés et les enfants dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Ces chiffres montrent en outre que, dans ces pays, on aiderait à sauver la vie de 1,8 million d’enfants en éliminant les inégalités liées au niveau de richesse pour la mortalité des enfants de moins de cinq ans, commente l’OMS.

L’organisation reconnaît que ce répertoire mériterait d’être étoffé. Pourtant, il comprend près de 11 millions de données et se compose de 59 ensembles de données provenant de plus de 15 sources différentes. Son utilisation suppose de télécharger un kit de présentation, à l’adresse suivante : who.int/data/inequality-monitor/data.

@NA

Écrit par
Paule Fax

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *