Togo : Emploi des jeunes, un défi de taille
L’emploi des jeunes togolais est un défi de taille qui a fait l’objet d’un panel lors des rencontres « Uemoa : entrepreneuriat et croissance », organisées par Émergence Capital et par le Club 2030 Afrique à Lomé
Lomé, Marie-France Réveillard, envoyée spéciale
La déconnexion entre la formation et le marché de l’emploi est évidente, constate l’Institut togolais de la statistique et des études économiques et démographiques, qui analyse le marché du travail des jeunes de 15 à 29 ans. La majorité des jeunes employés ne disposent pas des qualifications requises pour les postes occupés et 74,2 % sont sous-qualifiés.
Pour atteindre la Vision Togo 2030 qui repose sur l’autonomisation de la jeunesse, l’État s’appuie principalement sur le FAIEJ (Fonds d’appui aux initiatives économiques des jeunes), l’ANVT (Agence nationale de volontariat au Togo), le Programme vacances citoyennes et utiles et sur un programme de création de centres pour jeunes.
La plupart des étudiants veulent travailler dans des professions intellectuelles, scientifiques (55,2%) ou dans des professions intermédiaires (14,1 %). Des « souhaits professionnels » déconnectés du marché de l’emploi où seuls 4,2 % des étudiants accèdent à l’emploi de leurs rêves. Que dire des 65,8 % des jeunes qui aimeraient travailler pour le secteur public ? Un chiffre difficilement absorbable par l’administration togolaise.
Renforcement des capacités
C’est la raison pour laquelle, le gouvernement cherche à renforcer les capacités de la jeunesse pour une meilleure adéquation de la formation à la demande du marché de l’emploi, en s’appuyant sur les secteurs à fort potentiel : « L’économie verte, l’agrobusiness et l’industrie portuaire », en particulier, selon Victoire Tomegah Dogbé, ministre du Développement à la base.
Parallèlement, le gouvernement a élaboré un projet d’appui à l’employabilité et à l’insertion des jeunes dans les secteurs porteurs (PAEIJ-SP) visant à consolider la base industrielle en s’appuyant sur le développement de la chaîne de valeur et la multiplication des clusters agro-industriels. Le PAEIJ-SP a permis la création de 19 600 emplois, 1 200 entreprises, l’accès au financement de 14 200 éleveurs et producteurs, ainsi que la formation de près d’un millier de jeunes Togolais. Le programme a également soutenu la création de cinq centres de formation et de quatre institutions de microfinance.
Dans sa stratégie consacrée à l’employabilité des jeunes, le Togo pourra compter sur le soutien de l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie). Éric Adja, directeur Afrique francophone, a rappelé lors des rencontres à Lomé, que l’OIF finançait « des incubateurs pour renforcer la formation » et participait à favoriser « les échanges d’expériences » et le « développement de l’entrepreneuriat des jeunes ».
L’OIF crée actuellement un incubateur régional à Lomé qui recevra bientôt une cinquantaine de jeunes intéressés par l’économie sociale et solidaire.
Pour atteindre la Vision Togo 2030 qui repose sur l’autonomisation de la jeunesse, l’État s’appuie principalement sur le FAIEJ (Fonds d’appui aux initiatives économiques des jeunes), l’ANVT (Agence nationale de volontariat au Togo), le Programme vacances citoyennes et utiles et sur un programme de création de centres pour jeunes.
La ministre du Développement à la base a alerté, lors des rencontres Uemoa de Lomé : « Si nous ne faisons rien, la situation deviendra un terreau fertile à la radicalisation », avant d’ajouter : « Nous allons vers les jeunes sans formation pour leur proposer des travaux de volontariat public. Ils pourront, à terme, développer une activité génératrice de revenus. »
Le FIAEJ : soutien a l’entrepreneuriat togolais
Le volontariat comme cadre de formation : un enjeu qui concerne 8 000 volontaires togolais engagés dans des projets de développement.