Subventions pour des projets en faveur du Patrimoine

Vous êtes un particulier ou une organisation qui œuvre en faveur du patrimoine africain ? L’ONG Heritage vous propose un petit coup de pouce financier, considérant que le patrimoine permet d’autonomiser les communautés.
Heritage Management Organisation lance un appel à notes conceptuelles pour délivrer « de petites subventions » (5 000 à 50 000 dollars) pour les organisations, les groupes et les particuliers travaillant avec le patrimoine en Afrique.
Ces subventions font partie d’un vaste projet de gestion du patrimoine en Afrique (HerMaP-Africa), financé par le programme Humanities in Place de la Fondation Mellon. Elles subventionnent des projets axés sur la protection ou la promotion du patrimoine africain pour le développement socio-économique du continent.
L’Unesco et la Fondation pour la sauvegarde du patrimoine culturel de Rabat ont signé un accord quinquennal pour développer ensemble des actions de protection du patrimoine mondial et du patrimoine culturel immatériel.
« Nous cherchons à exploiter le potentiel du patrimoine en Afrique, afin de faire une différence pour le développement des communautés locales », explique le directeur de Heritage, Evangelos Kyriakidis. « Le patrimoine a la capacité d’autonomiser et nous sommes prêts à nous associer à des organisations locales à travers le continent à cette fin. »
Les candidats devront démontrer que leur projet répond à un ou plusieurs des trois critères suivants :
Le premier est celui de la durabilité. L’ONG privilégiera les projets qui auront un impact durable, bien au-delà de la durée de la mission, par exemple la protection des sites patrimoniaux contre la désertification en créant des ceintures vertes, en préservant, stabilisant, restaurant et en réutilisant de manière adaptative un bâtiment historique pour les besoins de la communauté, des recherches sur le paysage du patrimoine public. Ainsi que, par exemple, l’installation de panneaux solaires sur les sites patrimoniaux pour générer des revenus ou diminuer les dépenses à long terme, la construction d’infrastructures touristiques respectueuses de l’environnement, des interventions directes qui renforcent les institutions sociales, comme les méthodes traditionnelles de médiation, etc.
Le deuxième critère est celui du développement des capacités et création de réseaux. Les projets devront renforcer les compétences sur place. Les exemples incluent la formation sur le tas en conservation préventive (par exemple, le défrichage des sites), les échanges d’expérience et d’expertise avec d’autres ONG africaines sur des problèmes communs tels que la désertification ou l’érosion des sites, la formation coopérative sur la conception d’expositions de musées, etc.
Éviter la fuite des cerveaux
Enfin, le troisième critère tient à l’impact concret et communautaire des projets. Lesquels doivent offrir un rendement mesurable en matière de protection du patrimoine et de bénéfices pour les populations. Chaque projet doit fournir des indicateurs clairs de l’impact prévu. Ces indicateurs dépendent du type de travail effectué, mais certains exemples incluent une fréquentation accrue d’un site ou d’un programme patrimonial, des avantages financiers pour la communauté locale en matière d’opportunités d’emploi accrues, de revenus potentiels et d’entreprises locales créées, par exemple.
Heritage (qui se plaît à écrire « HERITΛGE ») est une ONG basée en Grèce. Elle est active dans divers pays africains. Par exemple, depuis 2020 en Gambie (photos), elle développe les compétences commerciales des gestionnaires du patrimoine et de la culture travaillant pour des organisations de la société civile, en dehors de la capitale Banjul. L’objectif est d’établir et de soutenir de meilleures entreprises patrimoniales et culturelles qui se traduisent par une plus grande solidarité communautaire. Ce faisant, il s’agit de réduire le nombre de personnes qui quittent la Gambie en raison de la fuite des cerveaux. Le projet est cofinancé par l’Union européenne.
En savoir plus sur le site HeritageManagement.
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En bref
Le Maroc s’associe avec l’Unesco
L’Unesco et la Fondation pour la sauvegarde du patrimoine culturel de Rabat ont signé un accord quinquennal pour développer ensemble des actions de protection du patrimoine mondial et du patrimoine culturel immatériel. Ce, tant au Maroc que sur l’ensemble du continent africain. Cet accord, selon un communiqué des deux parties, « marque le début d’une collaboration stratégique et opérationnelle de long terme ».

La Fondation pour la sauvegarde du patrimoine culturel de Rabat est présidée par la princesse Lalla Hasnaa du Maroc. Les activités en question porteront sur des sites et des pratiques reconnus de l’Unesco, dans le cadre de ses conventions pour le patrimoine mondial et pour le patrimoine culturel immatériel.
Notamment, les deux parties travailleront au développement d’un programme éducatif, ou à la diffusion à grande échelle du kit « Je découvre mon patrimoine » déjà expérimenté dans les établissements scolaires de Rabat. Ils conduiront aussi des actions de formation au bénéfice des acteurs du patrimoine dans la région, sur les sujets relevant de la sauvegarde, de la gestion et de la valorisation du patrimoine culturel. Enfin, ils envisagent de mettre en œuvre des programmes visant à sensibiliser et à faciliter l’accès du grand public au patrimoine.
@NA