Pour un accès équitable aux soins contre les cancers

Tandis que les protocoles contre les cancers sont de plus en plus efficaces, ils sont inégalement répartis en Afrique. C’est pourquoi une plateforme réunissant divers partenaires entend mutualiser les forces afin de mieux prévenir, diagnostiquer et soigner la maladie.
Peut-on transformer les effets du cancer sur les patients atteints, en Afrique ? Tel est l’ambitieux pari mené par AstraZeneca et ses partenaires. Qui ont dévoilé, lors de la COP27, le programme « Accelerating Change Together; Cancer Care in Africa » (ACT;CCA). Il s’agit d’une plateforme de partenaires destinée à créer en commun les solutions nécessaires pour combler les lacunes dans le parcours de soins des patients, à partir du diagnostic jusqu’au traitement, et au-delà.
« Le manque de sensibilisation à la maladie, les capacités de diagnostic limitées, l’absence de programmes structurés pour la détection précoce, et la limite de l’accès au traitement, signifient que les soins équitables contre le cancer ne sont pas accessibles à tout le monde. »
Durant l’événement inaugural, la déclaration de la coalition « ACT;CCA » a été signée par des représentants du gouvernement, des experts cliniques, des spécialistes dans le secteur des soins de santé, des défenseurs des droits des patients et des représentants du secteur privé, pour réitérer leur engagement à améliorer les résultats des soins du cancer pour les patients à travers la facilitation d’un accès équitable aux soins pour tous les Africains.
« Alors que les traitements contre le cancer progressent continuellement, l’accès équitable à ces innovations n’est pas disponible à tout le monde. Notre but est d’élever l’écosystème de soins contre le cancer en Afrique, en établissant des solutions propices avec nos différents partenaires, et en encourageant les investissements à long terme dans ce secteur », explique Pelin Incesu, vice-président régional pour le Moyen-Orient et Afrique d’AstraZeneca.
Qui explique ce regroupement des forces : « Nous avons besoin de travailler ensemble, pour inverser la propagation alarmante du cancer en Afrique, à travers l’élimination des obstacles qui dissuadent les patients de se faire diagnostiquer et traiter, et le renforcement des capacités, qui contribue à mettre les soins innovants à la disposition de tous les patients, sans exception. »
Plus de 700 000 décès causés par le cancer ont été enregistrés dans la région en 2020 ; en Afrique subsaharienne, les taux de mortalité atteignent 70% des cas diagnostiqués. On estime que 2,1 millions de nouveaux cas de cancer et 1,4 million de décès sont prévus chaque année, d’ici 2040, à travers le continent. Les cancers du sein et de la prostate sont parmi les trois types de cancer les plus répandus.
Améliorer les résultats
ACT;CCA se concentre sur la lutte contre le cancer du poumon, du sein et de la prostate, à travers le renforcement des capacités du secteur, l’encouragement du dépistage, du diagnostic précoces et l’autonomisation des patients.
Au cours des trois prochaines années, ce programme visera à couvrir le dépistage et le diagnostic d’un million de personnes atteintes de tous les types de cancer et à former plus de 10 000 professionnels dans une centaine de centres d’oncologie.
Il est dirigé par un comité composé de médecins, d’institutions d’oncologie et de groupes de défense. Ce comité est responsable d’orienter l’intervention politique, de partager les expériences, au-delà des frontières et placer les patients atteints de cancer au centre de tous ces efforts. Les membres se réuniront régulièrement pour faire avancer les projets et les initiatives de lutte contre le cancer.
Mohsen Mokhtar est professeur d’oncologie clinique et directeur général du centre du cancer à l’université du Caire ; il est aussi président de l’ONG Can-Survive-Egypt. Il explique que chaque pays qui rejoint la coalition investit massivement dans les programmes de soin contre le cancer. « Nous comprenons qu’en travaillant ensemble pour développer un réseau qui s’étend au-delà de nos frontières, nous pouvons combler les lacunes dans le parcours de soins des patients et fournir des solutions qui améliorent les résultats et transforment l’expérience du patient non seulement pour nos citoyens, mais aussi pour tous les patients africains. »
Avis partagé par Mary Nyangasi, responsable du programme national de la lutte contre le cancer au Kenya, qui souligne la disparité de soins dans le secteur. « Dans certaines régions, le manque de sensibilisation à la maladie, les capacités de diagnostic limitées, l’absence de programmes structurés pour la détection précoce, et la limite de l’accès au traitement, signifient que les soins équitables contre le cancer ne sont pas accessibles à tout le monde. » Voilà pourquoi ACT;CCA vise à uniformiser les règles du jeu et à collaborer pour transformer les résultats des soins du cancer pour tous les patients.
Des événements de lancement du programme sont prévus au cours des mois prochains en Algérie, au Maroc et au Kenya, axé sur des initiatives locales.
@NA