x
Close
Société

Mieux prendre en compte la dimension du genre dans l’agriculture

Mieux prendre en compte la dimension du genre dans l’agriculture
  • Publiéjanvier 29, 2023

L’augmentation des revenus des femmes dans l’agriculture et leur plus grande participation à la prise de décision sur l’utilisation de ce revenu profite à toutes les populations grâce à l’amélioration de la santé, de la nutrition et de l’éducation, constate le programme Ignite.

 

The Impacting Gender & Nutrition through Innovative Technical Exchange in Agriculture (Ignite) est un investissement quinquennal destiné à renforcer les capacités des institutions africaines. En particulier, cette initiative pousse les décideurs à intégrer le genre et la nutrition dans leurs interventions agricoles et dans la conduite de leurs activités. Lancé en 2018, Ignite travaille avec des institutions africaines en agriculture, le secteur privé, des ONG et des gouvernements. Cette organisation est notamment active en Éthiopie, en Tanzanie, au Nigeria et au Burkina Faso.

Nous avons maintenant le savoir-faire technique, les outils et l’expérience pour fournir une assistance technique sur l’intégration du genre et de la nutrition dans l’agriculture.

Ses organisateurs ont tenu un sommet de recherche, du 23 au 25 janvier 2023, à Nairobi (Kenya), afin de partager les résultats et les preuves recueillies autour de six grandes questions d’apprentissage programmatique. Quels sont les moyens d’accroître, de manière efficace et efficiente, l’autonomisation des femmes dans l’agriculture ainsi que la consommation équitable des aliments nutritifs ?

Il existe de nombreuses causes à l’origine de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, et celle qui est souvent négligée est la dimension genre. Pourtant, estiment les promoteurs du projet, la prise en compte du genre peut influencer positivement  la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique.

Sur le plan financier, Ignite est un investissement de cinq ans mis en œuvre par Tanager, en partenariat avec Laterite et 60 Decibels pour renforcer les capacités des institutions africaines à intégrer la nutrition et le genre dans leur façon de faire des affaires et leurs interventions dans le secteur agricole.

« Ignite apporte une perspective moderne sur le genre et la nutrition à l’agriculture avec 18 organisations partenaires qui sont des institutions agricoles, des prestataires de services, des régulateurs et des universités avec une portée et une influence continentales importantes dans 17 pays africains », explique Maureen Munjua (photo), chef d’équipe et représentant de Tanager au Kenya.

 

Des résultats visibles

Selon les institutions présentes à la réunion de Nairobi, l’assistance technique et la formation sur mesure, le coaching en matière de genre et de nutrition, l’élaboration de stratégies et le soutien à la mise en œuvre, sont essentiels pour renforcer les capacités de leur personnel et leurs capacités institutionnelles. De plus, les preuves issues de la recherche et des recommandations concrètes les aident à améliorer leurs activités commerciales.

Par exemple, Digital Green s’engage dans une initiative appelée DAAS (Services de conseil agricole numérique) qui vise à toucher 40% de femmes dans le cadre de ses activités. Cette société a mené une évaluation sur le genre et d’autres activités de recherche qui ont permis d’élaborer une nouvelle politique basée sur genre. « Aujourd’hui, le genre est au centre de notre attention, et nous voyons les résultats. Par exemple, une efficacité accrue des agents communautaires, de meilleurs résultats sur l’adoption de nos outils numériques par les éleveurs laitiers et des ménages d’agriculteurs », se félicite Daniel Tesfu, responsable du suivi et de l’évaluation chez Digital Green en Éthiopie.

De son côté, Rufaro Madakadze est chargée de programme à l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA). Après avoir mieux pris conscience de cette dimension du genre, « nous repensons, reconçevons et informons notre approche institutionnelle de la vulgarisation agricole. Dans l’ensemble, davantage de femmes agents de vulgarisation et d’agents villageois féminins sont engagées dans nos programmes. »

Jusqu’à peu, « la Fondation africaine pour les technologies agricoles se concentrait sur la productivité et les revenus. Aujourd’hui, notre approche de la nutrition et de l’agriculture sensible au genre se traduira par des avantages pour la mécanisation agricole pour les producteurs de manioc au Nigeria », confirme Cecilia Limera, responsable de programme et responsable de la nutrition à l’AATF.

 

Appel à collaborations

Bref, l’augmentation des revenus des femmes, et leur plus grande participation à la prise de décision sur l’utilisation de ce revenu, profite à toute la famille grâce à l’amélioration de la santé, de la nutrition et de l’éducation. Cela étant, le fait d’avoir des études de cas spécifiques et des données rigoureuses à l’appui de cet objectif a été le moteur de la conception par Ignite de son programme d’apprentissage.

Réunion de travail lors du sommet Ignite de Nairobi, du 23 au 25 janvier 2023.
Réunion de travail lors du sommet Ignite de Nairobi, du 23 au 25 janvier 2023.

 

« Nous sommes extrêmement fiers de participer à la construction d’un dossier solide pour les acteurs du marché, selon lequel, il existe un retour sur investissement positif dérivé de l’intégration du genre et de la nutrition dans leurs modèles économiques. Nous avons maintenant le savoir-faire technique, les outils et l’expérience pour fournir une assistance technique sur l’intégration du genre et de la nutrition dans l’agriculture. Nous sommes ouverts à toute collaboration avec des institutions qui ont un besoin dans ces domaines, et nous continuerons à améliorer notre prestation d’assistance technique avec les partenaires existants », conclut Maureen Munjua, de Tanager.

@NA

 

Écrit par
Aude Darc

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *