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Société

L’Unesco alerte sur un trafic de biens culturels

L’Unesco alerte sur un trafic de biens culturels
  • Publiéjuillet 4, 2020

L’Unesco célèbre les cinquante ans de sa Convention destinée à lutter contre les trafics d’objets culturels. Lutte de tous les instants, puisque l’institution alerte aujourd’hui sur un trafic en cours de biens venus d’Afrique.

Par Paule Fax

L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture appelle à la plus grande vigilance après avoir été saisie de nombreux signalements d’escroquerie et de trafic illicite de biens culturels en provenance d’Afrique. Ces escroqueries seraient réalisées sous le couvert de faux documents, en vertu desquels l’Unesco autoriserait ce commerce et certifierait même la valeur de collections.

L’Unesco met à la disposition des États des connaissances essentielles sur les normes juridiques, les trafics, les lois nationales et les outils pratiques. En revanche, l’institution ne délivre aucun certificat ni autorisation de commercialisation de biens culturels.

Ces documents arborent « frauduleusement le nom et le logo de l’Unesco, en utilisant parfois de fausses cartes professionnelles ou en usurpant le nom de fonctionnaires en poste », explique l’organisme basé à Paris. La majorité des victimes résident en France, elles ont souvent des liens avec des pays d’Afrique francophone et pensent connaître les pratiques locales. Le montant cumulé des préjudices est estimé à plus d’un million d’euros.

« Le cas échéant, l’Unesco saisira la justice pour mettre fin à ces fraudes et fausses représentations. » L’Organisation appelle toutes les personnes sollicitées par ce type d’offres à y prêter la plus grande attention et à ne pas y donner suite sans une vérification scrupuleuse. Elle les appelle à se signaler auprès des autorités judiciaires compétentes.

Pour la directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay, « le trafic illicite des biens culturels est un fléau mondial, lucratif, le plus souvent lié aux autres filières du crime organisé, y compris le financement du terrorisme. Il affecte toutes les régions du monde notamment l’Afrique. Ces malversations constituent une atteinte à la culture ».

Par coïncidence, l’Unesco célèbre cette année les cinquante ans de la Convention adoptée en 1970 pour lutter contre le trafic illicite de biens culturels. Lutte rendue plus difficile tandis que plusieurs pays sont soumis au confinement ou aux restrictions de déplacements.

En cette période difficile où les mécanismes de surveillance et de protection, ainsi que les ressources sont restreints, des musées fermés ont été pris pour cible, des sites archéologiques être l’objet d’une augmentation alarmante des fouilles illégales. Dans le même temps, on note un accroissement des ventes sur les marchés de l’art en ligne ; ce qui a accéléré le rythme des transactions et augmenté les prix des biens culturels tels que les objets archéologiques – y compris ceux de provenance douteuse.

Cessions de formations et outils nouveaux

En 1970, les États membres ont mandaté l’Unesco pour promouvoir et renforcer la prévention du vol et du pillage, ainsi que la restitution des biens culturels volés. « Ce 50e anniversaire nous rappelle que le trafic illicite des biens culturels prive les peuples d’un patrimoine qui fonde leur identité et participe à leur développement », juge Audrey Azoulay. « Nous devons intensifier nos efforts pour faire respecter les normes éthiques sur le marché de l’art et soutenir les pays pour la sauvegarde du patrimoine et la lutte contre le commerce illicite ».

Au cours de ces cinq dernières années, l’Unesco a organisé plus de quatre-vingts sessions de formation de renforcement des capacités, ciblant et leurs représentants ministériels, les services douaniers et d’application des lois et les musées, entre autres, et en fournissant des connaissances cruciales sur les normes juridiques, les réseaux de partenariat et les bases de données, ainsi que les outils pratiques disponibles.

Les principaux résultats des efforts de sensibilisation aux risques graves du trafic sont également reflétés dans l’Agenda 2030 pour le développement durable. Lequel traite spécifiquement du recouvrement et de la restitution des biens volés

Au fil des ans, l’élaboration d’outils et de mesures pratiques s’est également avérée efficace dans cette lutte. Grâce à sa base de données en ligne sur les lois nationales relatives au patrimoine culturel, l’Unesco a donné accès à un ensemble croissant de lois nationales au bénéfice à la fois des institutions étatiques et de la recherche.

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Par Paule Fax

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