Les défis de la santé maternelle et néonatale

La RD Congo a longtemps fait figure de mauvaise élève, en matière de santé maternelle et néonatale. Le gouvernement sensibilise les populations, les parties prenantes, et généralise la gratuité des soins de maternité.
La RD Congo vit depuis le 6 novembre 2023 au rythme de la « Semaine de la mère et du nouveau-né ». Une initiative du ministère de la Santé publique, qui bénéficie du soutien des agences onusiennes, sous le haut patronage de la Première dame, Denise Nyakeru Tshisekedi.
L’opération intervient alors que le pays a pris diverses initiatives, ces derniers mois, en faveur de la Couverture sanitaire universelle ; depuis septembre, celle-ci inclut la gratuité des soins de maternité : « Les femmes enceintes, les accouchées et les nouveau-nés recevront des soins de santé de qualité gratuitement, et cela sur financement propre du gouvernement», a précisé le président de la République, lors du lancement du processus.
Outre les indicateurs de santé, les normes sociales et culturelles constituent également des obstacles à l’accès aux services, les femmes étant confrontées aux inégalités, à la pauvreté et à la violence sexiste.
Il est vrai que l’urgence est là : La RD Congo continue de faire face à des défis importants en matière de santé maternelle et néonatale, contribuant à 50 % du fardeau mondial de la mortalité maternelle et se classant parmi les cinq premiers pays responsables de 49 % des décès d’enfants de moins de cinq ans. L’OMS (Organisation mondiale de la santé) estime que plus de 289 000 décès maternels surviennent chaque année dans le monde, le risque de décès d’une femme en Afrique subsaharienne dû à des complications liées à la grossesse ou l’accouchement étant de 1 sur 16, contre 1 sur 2 400 dans les pays industrialisés.
En RD Congo, les statistiques sont alarmantes, avec quatre femmes qui meurent toutes les heures de causes liées à la grossesse et de complications liées à l’accouchement. Rien qu’en 2022, le pays a signalé un total de 6 995 décès maternels, et le taux de mortalité maternelle a été estimé à 547 pour 100 000 naissances vivantes en 2020.
Pour lutter contre cette situation alarmante, le gouvernement travaille en collaboration avec ses partenaires techniques et financiers pour mettre en œuvre des stratégies de réduction de la mortalité maternelle et néonatale. Conformément à cet effort, la Semaine de la mère et du nouveau-né visait à renforcer les capacités en matière de santé sexuelle, reproductive, maternelle et néonatale à tous les niveaux, à garantir la fourniture de médicaments essentiels pour la prise en charge correcte de la mère, du nouveau-né et de l’enfant en vue de réduire les décès évitables.
Différentes initiatives
Les objectifs visés sont entre autres de mobiliser des ressources pour accélérer la mise en œuvre d’interventions à fort impact pour les mères, les nouveau-nés et les enfants. Il s’agit également de concrétiser les engagements des régions en matière de santé maternelle, néonatale et infantile. Toutes les parties prenantes doivent assurer le positionnement de la santé maternelle et néonatale dans leurs agendas. Il s’agit également de soutenir l’initiative des soins de maternité gratuits et de mobiliser la communauté pour promouvoir les normes et pratiques de genre, la loi et l’équité.
Les hémorragies, les infections, les avortements à risque, l’hypertension artérielle et la dystocie figurent parmi les principales causes de décès maternel. De plus, 75 % des décès néonatals surviennent au cours de la première semaine de vie, avec environ 1 million de nouveau-nés mourant au cours des premières 24 heures.
Outre les indicateurs de santé, les normes sociales et culturelles constituent également des obstacles à l’accès aux services, les femmes étant confrontées aux inégalités, à la pauvreté et à la violence sexiste.
La Semaine de la mère et du nouveau-né comprenait diverses activités, notamment une cérémonie de lancement officiel, une campagne d’offre gratuite des services et informations en matière de santé de la reproduction, une table ronde des bailleurs pour le plaidoyer en faveur de la mobilisation des ressources pour la santé maternelle ainsi qu’un forum des jeunes sur la santé sexuelle et reproductive.
L’événement vise à impliquer les décideurs, les législateurs, les acteurs de la société civile, les médias, les chefs religieux, les partenaires de développement, le secteur privé, les jeunes, les parents, les prestataires de soins de santé, la communauté, l’armée et la police.
PF, d’après un compte rendu de l’OMS.
@NA