L’enseignement à distance fait son chemin

L’alliance d’un groupe privé et d’une organisation humanitaire, cela peut donner des résultats concrets. C’est ce que constatent les dirigeants de l’Unicef qui renouvellent le partenariat noué en 2021 avec Airtel Afrique.
Segun Ogunsanya, le PDG du groupe de télécommunications Airtel Africa, en visite dans une école en Ouganda, fin avril 2023, a assuré le soutien de son groupe « aux efforts communs du gouvernement ougandais, en identifiant et en collaborant avec des partenaires stratégiques comme l’Unicef pour transformer la façon dont nos enfants apprennent ». Même démarche dans les treize autres pays où le groupe opère, a-t-il promis. De son côté, le gouvernement ougandais a promis de soutenir ce partenariat sous la forme d’un cadre juridique favorable et d’engagements continus pour réduire l’imposition sur les appareils et les données des utilisateurs finaux, à des fins éducatives.
Au Soudan, l’Unicef appelle les acteurs du conflit à respecter leurs obligations légales en vertu du droit humanitaire international et à veiller à ce que les enfants ne soient pas pris entre deux feux.
Selon l’Unicef, pour le seul Ouganda, la plateforme d’apprentissage Kolibri permet à 54000 élèves de suivre des enseignements basés sur l’USSD/SMS (flux continus) optimisé pour les mobiles. Kolibri serait disponible dans une centaine d’écoles dotées de laboratoires informatiques et dans une quinzaine de centres TIC adaptés aux jeunes dans les camps de réfugiés. Le projet touche quelque 16000 élèves et mobilise environ 350 enseignants.
En 2021, Airtel Africa et l’Unicef ont conclu un partenariat de 57 millions de dollars sur cinq ans, afin d’accélérer le déploiement de l’apprentissage numérique pour les enfants, en connectant les écoles à l’Internet et en garantissant un accès gratuit aux plateformes. Le premier pays concerné est le Nigeria, qui compte environ 620 écoles connectées.

En République du Congo, le partenariat se concentre, dans un premier temps, sur seize écoles et centres de formation pour la jeunesse. Il vise 10 000 élèves pour l’année 2023-2024. Au fur et à mesure des années, de nombreuses autres écoles seront connectées.
Au Rwanda, les deux partenaires ont lancé, début avril, leur programme d’apprentissage numérique. Qui fournissent actuellement une connexion Internet haut débit à une vingtaine d’écoles, leur garantissant l’accès gratuit aux plateformes d’enseignement en ligne.
Connaître les bonnes pratiques
Durant la période la plus intense de l’épidémie de coronavirus, en 2020, au moins la moitié des enfants africains a été privée longuement d’un accès à l’enseignement. L’initiative « Réinventer l’éducation » de l’Unicef, soutenue ici par Airtel, renforce donc la résilience de l’Afrique à de nouveaux épisodes de cette nature.
L’apprentissage en ligne tarde à décoller en Afrique, et doit répondre à quelques défis, reconnaît Segun Ogunsanya, qui appelle les gouvernants à soutenir l’initiative de l’Unicef. Parmi ces défis, le paradoxal manque d’informations sur les bonnes pratiques et le manque de données sur les résultats.
C’est aussi pour pallier ce manque que, dans l’enseignement supérieur cette fois, les 80 enseignants de l’Université virtuelle du Burkina Faso et de l’Institut supérieur de technologie industrielle de Lokossa (Bénin) ont décidé d’unir leurs forces et leurs compétences. L’objectif est de faire émerger une « communauté des compétences » dans l’enseignement à distance.
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En bref
L’appel de l’Unicef pour le Soudan
« La situation au Soudan est en train de basculer vers la catastrophe, et les enfants sont de plus en plus souvent victimes des tirs croisés », alerte Catherine Russell, directrice générale de l’Unicef. « Pour le bien des enfants du Soudan, la violence doit cesser », juge l’organisation qui estime que 190 enfants ont été tués en trois semaines, n’ayant pas, faute de moyens humains sur place, la possibilité de confirmer ce bilan.
Comme dans tout conflit, les enfants sont les plus vulnérables et tous les efforts doivent être faits pour les mettre à l’abri du danger. L’Unicef appelle les acteurs du conflit à respecter leurs obligations légales en vertu du droit humanitaire international et à veiller à ce que les enfants ne soient pas pris entre deux feux. Il s’agit notamment de mettre fin à toutes les attaques contre les centres de santé, les écoles, les systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement et les autres infrastructures dont dépendent les enfants.
« Les enfants vivent dans un climat de violence terrifiant depuis près de trois semaines, et d’innombrables familles se sont déplacées pour se mettre en sécurité au Soudan, en dehors du pays. Les travailleurs humanitaires ont également été attaqués, tandis que les installations, les moyens de transport et les fournitures humanitaires – y compris ceux de l’Unicef – ont été pillés ou détruits. »
Les attaques compromettent la capacité de l’organisation à fournir aux enfants de tout le pays des services de santé, de nutrition, d’eau et d’assainissement qui leur sauvent la vie.

@NA