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Société

Le royaume de la débrouille

Le royaume de la débrouille
  • Publiéjanvier 18, 2019

À Kinshasa, qui accueille plus de 10 millions d’habitants, la lutte pour la survie est une bataille quotidienne pour des milliers de personnes. Cela étant, les jeunes congolais ne manquent pas d’inventivité. 

Frappée de plein fouet par le chômage, la majorité des jeunes diplômés a du mal à s’insérer dans un marché de l’emploi réduit, qui ne brille pas par sa flexibilité et son dynamisme.

Dans ce contexte, les solutions s’inventent au quotidien et, pour beaucoup, la débrouille est la première bouée de sauvetage à portée de main. Ces jeunes rivalisent d’inventivité pour créer, dans le secteur informel, des métiers qui n’existent nulle part ailleurs. Ces boulots échappent à la fiscalité et permettent à des milliers de familles de tenir, dans l’attente de lendemains qui chantent. 

Dans l’argot lingala, la langue la plus parlée dans la mégapole de Kinshasa, on évoque « l’article 15 », une disposition imaginaire de la Constitution qui, dit-on, recommanderait aux Congolais de ne pas compter sur l’État et de se débrouiller pour joindre les deux bouts. 

Les conducteurs de motos-taxis pullulent dans un secteur qui n’est pas réglementé. Le filon est exploité par les chômeurs qui, pour la plupart, ont appris à conduire la moto sur le tas. Il suffit de trouver un « sponsor » qui achète l’engin et le tour est joué. 

Le parcours de Yannick, la trentaine accomplie, en est une illustration. Il est marié et père d’une fille de six ans qui est scolarisée dans une école publique où il faut payer des frais élevés, chaque trimestre, alors que l’enseignement est officiellement obligatoire et gratuit.

La vie ne lui a pas fait de cadeaux. Dans cet univers impitoyable, les qualifications seules ne suffisent pas, si on n’est pas pris en main par un mentor muni d’un volumineux carnet d’adresses et capable de pistonner les siens. 

Yannick se réveille de bonne heure tous les matins, pour se rendre sur la place Terminus, à Lemba, une commune populaire de cette ville tentaculaire. Comme plusieurs autres jeunes de sa génération, il est un « chargeur ». En clair, c’est un intermédiaire entre le chauffeur de taxi et le client. 

Écrit par
African Business

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