Kaléidoscope : les Africains ont du talent !

En Égypte, les jeunes talents recyclent les déchets plastiques en tuile, réduisant la pollution du Nil. La future « Burj Zanzibar » représente un modèle de construction respectueuse de l’environnement. De quoi jouer sereinement au tennis dans la rue, comme les Rwandais !
Les jeunes égyptiens transforment les déchets plastiques en tuiles
L’Égypte a un défi de taille à relever pour tenir sa promesse de réduire de plus de moitié la consommation de plastiques à usage unique d’ici à 2030. Titulaire du titre peu enviable de « plus grand pollueur plastique d’Afrique », le pays produit plus de trois millions de tonnes de déchets plastiques par an.
Le plastique finit souvent en tas dans les rues, dans des décharges illégales ou, plus inquiétant encore, dans le Nil, tuant d’importants stocks de poissons et portant atteinte à l’économie des communautés de pêcheurs locales.
C’est dans ce contexte qu’intervient une jeune et énergique start-up, TileGreen. Située aux abords du Caire, son usine peut être entendue gronder tandis que ses machines voraces consomment les déchets plastiques générés en grandes quantités.
Chaque jour, sacs, bouteilles ou emballages de fast-food sont un festin bienvenu. Le plastique est déchiqueté, puis liquéfié en une substance visqueuse ressemblant à de la boue, qui est ensuite moulée pour créer des briques dures. Selon le cofondateur, Amr Shalan, 26 ans, qui a lancé TileGreen en 2021 avec son partenaire commercial, Khaled Raafat, 24 ans, leurs tuiles sont deux fois plus solides que celles en béton.
Chaque brique élimine l’équivalent d’environ 125 sacs en plastique de l’équation environnementale et elles sont ensuite utilisées comme tuiles à emboîtement écologiques pour les allées extérieures et les garages.
Jusqu’à présent, nos jeunes héros ont produit 40 000 briques, mais leur grand projet est de recycler 3 à 5 milliards de sacs en plastique d’ici 2025. Tandis que les gouvernements et les entreprises multimillionnaires du monde entier font de beaux discours, il semble que les jeunes prennent les choses en main et passent à l’action !
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Le vert Burj Zanzibar
Ces dernières années, les conséquences négatives de la pêche intensive et de l’élevage d’algues, combinées aux changements environnementaux mondiaux qui entraînent une élévation du niveau de la mer, ont obligé les planificateurs de l’urbanisation à Zanzibar à repenser leurs stratégies. Il leur faut s’écarter des pratiques de construction conventionnelles pour adopter un modèle de construction plus écologique et durable.
De ce changement essentiel, l’archipel tanzanien semi-autonome, jusqu’ici réputé pour son tourisme et ses épices, sera bientôt reconnu pour avoir construit la plus haute tour verte hybride d’Afrique.
La construction de 28 étages et 96 mètres de haut sera située dans le projet Fumba Town, conçu pour répondre à l’augmentation de la population et du tourisme dans la région.
Situé à seulement 15 km au sud de l’aéroport de Zanzibar et à 20 minutes de Stone Town, ville classée au patrimoine mondial de l’Unesco, avec ses rues sinueuses et ses bâtiments en pierre de corail, Fumba est déjà à mi-chemin de la ligne d’arrivée, mais la tour ne devrait pas être terminée avant 2026.
La tour en bois hybride sera construite avec un noyau conventionnel en béton armé pour garantir le respect des normes de santé et de sécurité incendie. Ce noyau sera ensuite entouré de colonnes et de poutres en bois lamellé-collé et de dalles en bois lamellé-croisé, en utilisant si possible du bois d’origine locale.
Une fois achevée, la tour, surnommée « Burj Zanzibar » en référence à l’emblématique Burj Khalifa de Dubaï, le plus haut bâtiment du monde, abritera 266 résidences, ainsi que des installations de loisirs et de conférence, et sera un premier exemple de ce qui pourrait devenir l’avenir de la construction en Afrique.
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Le tennis sur route passionne les Rwandais
Le tennis de rue, qui a vu le jour à la Barbade, dans les Antilles, dans les années 1930, était pratiqué par les Bajans de la classe ouvrière locale qui ne pouvaient pas s’offrir les commodités des clubs de tennis sur gazon. Aujourd’hui, il a parcouru des milliers de kilomètres et traversé le temps pour devenir un sport de plus en plus populaire au Rwanda.
Aucun équipement spécial n’est nécessaire et, à la Barbade, il est souvent pratiqué par des personnes pieds nus. L’équipement est une pagaie en bois, presque comme une batte de ping-pong, mais plus grande ; en fait, regarder le jeu est un peu comme regarder un match de tennis de table, sans la table !
Ouvert à tous, il suffit de se présenter dans un espace d’environ 3 mètres carrés par joueur et le tour est joué. Contrairement au tennis traditionnel que nous connaissons, le jeu et le pointage sont un peu différents. La balle servie doit rebondir à la fois sur votre côté et sur celui de votre adversaire pour être valable et le gagnant est le premier à atteindre 21 points avec un minimum de 2 points d’avance.
Stimulé par les récents accords signés entre les deux pays pour améliorer leurs relations bilatérales, le dernier pacte vise une collaboration accrue dans les domaines du sport et du tourisme .Le tennis de rue est donc sur le point de devenir un spectacle familier au Rwanda. Lancé dans quatre endroits de la capitale du pays, Kigali, ce sport est destiné à s’étendre à d’autres communautés de l’arrière-pays.
La ministre rwandaise des sports, Aurore Mimosa, a exprimé sa reconnaissance pour l’introduction de ce nouveau sport au Rwanda. « Nous vous devons un remerciement spécial pour avoir fait découvrir le Road Tennis à notre président, à la Barbade. Nous remercions également nos partenaires barbadiens de nous avoir fait découvrir ce jeu unique et amusant ! »
@NA